Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Bengle, Marie-Aveline

Type :

Personne

Autre(s) nom(s) :

  • Mère Sainte-Anne-Marie
  • Soeur Sainte-Anne-Marie

Date :

  • 1861‑10‑15 – 1937‑03‑13

Occupation :

  • Directeur / administrateur
  • Enseignant / professeur
  • Membre d'une communauté religieuse

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Groupes associés (1)

Images

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Désignation Personnage historique Ministre de la Culture et des Communications 2019-03-08
 

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Synthèse

Née le 15 octobre 1861 à Saint-Paul d'Abbotsford, Marie-Aveline Bengle est la fille de Guillaume Bengle, cultivateur, et de Philomène Pion.

De 1875 à 1880, Marie-Aveline Bengle étudie au Mont-Notre-Dame de la congrégation de Notre-Dame, où elle obtient en 1880 un brevet d'enseignement pour l'école modèle. Alors qu'elle n'a pas encore vingt ans, elle entre au noviciat de la congrégation de Notre-Dame à Montréal. Admise à la profession religieuse sous le nom de sœur Sainte-Anne-Marie le 14 septembre 1882, elle commence sa carrière d'enseignante en 1883 au pensionnat Mont Sainte-Marie. Devenue assistante de la supérieure en 1897, elle est nommée supérieure du pensionnat en 1903.

Convaincue de la nécessité de rendre accessibles les études préuniversitaires aux jeunes filles, sœur Sainte-Anne-Marie projette d'ouvrir à Montréal le premier collège classique féminin de la province. En 1904, la congrégation de Notre-Dame tente d'implanter une école d'enseignement supérieur pour jeunes filles, mais ce projet se heurte à la résistance des autorités religieuses, du comité catholique du Conseil de l'instruction publique et de l'Université Laval. Le vent tourne en 1908 avec l'annonce de l'ouverture à Montréal d'un lycée laïque et neutre destiné aux jeunes filles : la congrégation charge alors sœur Sainte-Anne-Marie et sœur Sainte-Sophronie de faire les démarches et d'obtenir les appuis nécessaires. Dès octobre 1908, l'École d'enseignement supérieur pour jeunes filles accueille un premier groupe de 42 étudiantes, parmi lesquelles se trouve la fille de Marie Lacoste-Gérin-Lajoie, Marie Gérin-Lajoie, première étudiante à y obtenir son baccalauréat en 1911. Afin de ne pas heurter l'opinion publique, le nouvel établissement reçoit l'appellation d'école et non de collège, en dépit du souhait de sa fondatrice. En plus d'être la directrice de ce premier collège classique féminin, fonction qu'elle occupera jusqu'à son décès, sœur Sainte-Anne-Marie est nommée en 1913 maîtresse générale des études de sa communauté. Devant se munir des diplômes nécessaires à son rôle de directrice, elle obtient en 1913 l'autorisation de présenter une licence de philosophie. Elle reçoit son baccalauréat ès arts en 1915, devenant l'une des premières religieuses québécoises à obtenir ce diplôme.

Sœur Sainte-Anne-Marie s'affaire ensuite à obtenir les fonds nécessaires à la fondation d'un Institut pédagogique, projet qui devient réalité en 1924 avec la Loi relative à l'établissement d'un institut pédagogique à Montréal et l'obtention d'une subvention du gouvernement de 25 000 $ durant 15 ans. L'établissement dispensera en français le baccalauréat, la licence et le doctorat en pédagogie, diplômes décernés par l'Université de Montréal. L'année suivante, sœur Sainte-Anne-Marie fait entreprendre la construction d'un édifice pour loger ses deux fondations. Ouvert en 1926, le nouveau Collège Marguerite-Bourgeoys abrite l'Institut pédagogique et l'École d'enseignement supérieur pour jeunes filles.

En 1928, sœur Sainte-Anne-Marie est nommée à la commission pédagogique de la Commission des écoles catholiques de Montréal, devenant la première femme à en faire partie. Sa contribution exceptionnelle au domaine de l'éducation et en particulier à la promotion de l'enseignement aux jeunes filles fut reconnue de son vivant. En 1932, à l'occasion de son jubilé d'or, l'Université de Montréal lui décerne un doctorat honoris causa en pédagogie. Bien qu'elle ait signé « sœur Sainte-Anne-Marie » jusqu'à la fin de sa vie, elle était appelée « mère Sainte-Anne-Marie » tant par ses interlocuteurs laïcs que ses élèves et les religieuses de la Congrégation et c'est ainsi qu'elle est identifiée dans plusieurs documents officiels.

Elle est décédée le 13 mars 1937 à Montréal. Elle est inhumée au cimetière de Villa Maria. En 1988, ses restes sont transférés au cimetière Notre-Dame-des-Neiges avec ceux des autres religieuses de la Congrégation inhumées à Villa Maria.

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Intérêt patrimonial

Ce personnage historique est désigné pour les motifs suivants:

Marie-Aveline Bengle, dite mère Sainte-Anne-Marie, a contribué de manière exceptionnelle au développement de l'éducation des filles, à une époque où celles-ci n'avaient pas accès aux études supérieures. Religieuse de la congrégation de Notre-Dame à Montréal, elle commence sa carrière d'enseignante en 1883 au pensionnat Mont Sainte-Marie. Elle devient assistante de la supérieure en 1897 et supérieure du pensionnat en 1903. En 1908, elle est à l'origine de la fondation de l'École d'enseignement supérieur, le premier collège classique féminin du Québec. Directrice de l'établissement jusqu'à son décès, soeur Sainte-Anne-Marie est aussi maîtresse générale des études de la congrégation de Notre-Dame à compter de 1913. En 1924, elle obtient une subvention du gouvernement de la province de Québec pour établir un Institut pédagogique à Montréal afin d'assurer la formation des enseignantes. Les deux établissements créés par soeur Sainte Anne-Marie sont logés dans le nouveau Collège Marguerite Bourgeoys à compter de 1926. En 1928, soeur Sainte Anne-Marie devient la première femme à être nommée à la commission pédagogique de la Commission des écoles catholiques de Montréal.

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Références

Notices bibliographiques :

  • Conseil du statut de la femme et Réseau québécois en études féministes. Ligne du temps de l'histoire des femmes au Québec [En Ligne]. http://www.histoiredesfemmes.quebec/
  • DARSIGNY, Maryse, dir. Ces femmes qui ont bâti Montréal. Montréal, Éditions Remue-ménage, 1992. 627 p.
  • DUMONT, Micheline. « Bengle, Marie-Aveline, dite Sainte-Anne-Marie ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://biographi.ca/fr/bio/bengle_marie_aveline_16F.html
  • GRAVEL, Claude. La féministe en robe noire : Mère Sainte-Anne-Marie. Montréal, Libre Expression, 2013. 224 p.

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