Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Frégault, Guy

Type :

Personne

Date :

  • 1918‑06‑16 – 1977‑12‑13

Occupation :

  • Enseignant / professeur
  • Historien
  • Ministre / conseiller exécutif / commissaire

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Statuts

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Synthèse

Guy Frégault (baptisé Joseph Lazare Guy Frégault) est né à Montréal le 16 juin 1918. Il est le fils d'Alfred Frégault, vérificateur de la qualité des produits à la Dominion Rubber, et de Lydia Ouellette.

Il effectue ses études classiques à Montréal, d'abord au collège Saint-Laurent, ensuite au collège Jean-de-Brébeuf et enfin en cours privés jusqu'en 1938. Par la suite, il poursuit sa formation à l'Université de Montréal, où il obtient sa licence en lettres en 1940. Frégault est incité par Lionel Groulx à poursuivre une formation spécialisée en histoire et suit cette avenue. Il fait ses études doctorales à la Loyola University de Chicago, où il reçoit le grade de docteur en histoire en 1942 après avoir soutenu une thèse sur Pierre Le Moyne d'Iberville et d'Ardillères.

En 1942, Frégault enseigne l'histoire à l'Université de Montréal comme chargé de cours. L'historien fait partie des pionniers de l'institutionnalisation de l'histoire au Québec. En 1943, il est le premier à enseigner la méthodologie historique dans la province. Il participe à la fondation de l'Institut d'histoire de l'Université de Montréal en 1947, instance québécoise universitaire et scientifique vouée à l'apprentissage et à la poursuite du travail historien. La même année, Frégault est agrégé professeur.

Il incarne, avec Maurice Séguin et Michel Brunet, l'École historique de Montréal. Lui et ses collègues reconnaissent, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, que le Québec accuse un retard sur les autres nations occidentales. Ils attribuent cet état à la Conquête britannique de 1760, perçue comme un traumatisme aux ramifications nombreuses et préjudiciables dans le développement de la collectivité canadienne-française. Les nombreuses publications de Frégault portant sur le régime français contribuent à sa reconnaissance en tant qu'expert pour cette période. En 1959, il démissionne de l'Université de Montréal pour assumer la direction du Département d'histoire de l'Université d'Ottawa.

En 1961, Frégault devient le premier sous-ministre des Affaires culturelles du Québec lors de la création du ministère. Il joue un rôle de premier plan dans la mise sur pied de ce ministère naissant. Il exerce cette fonction jusqu'en 1966 sous Jean Lesage, et à nouveau de 1970 à 1975 sous Robert Bourassa.

Frégault envisage l'histoire comme un outil permettant d'examiner et de cerner l'essence d'une société afin de faciliter son émancipation des traditions désuètes et son développement dans le présent et l'avenir. Cette vision de l'histoire permet donc de conjuguer les aspirations de modernité du Québec aux éléments culturels hérités du passé. Son point de vue tranche avec la plupart des historiens le précédant, souvent empreints d'un nationalisme conservateur exaltant les valeurs traditionnelles et catholiques et militant pour leur préservation. Sa vision de l'histoire et sa contribution à titre de sous-ministre sont des gages de son importance dans le processus de la Révolution tranquille, un rôle souligné par le gouvernement du Québec en 2010 lorsqu'on lui décerne à titre posthume la Médaille 50 ans de la Révolution tranquille.

Frégault est un historien très prolifique. En 1944, il se fait remarquer en publiant deux ouvrages : sa thèse remaniée et intitulée Iberville, le Conquérant, ainsi que La civilisation de la Nouvelle France. Il se démarque également avec la biographie volumineuse de l'intendant François Bigot en 1948. Cependant, son ouvrage intitulé La guerre de la Conquête, publié en 1955, est l'un de ses plus grands succès. S'ajoutent à cela plus d'une centaine d'articles et comptes rendus. Enfin, il publie ses mémoires, intitulées Chronique des années perdues, qui portent sur son premier mandat de sous-ministre aux Affaires culturelles.

Il décède à Québec le 13 décembre 1977. Il est inhumé dans la même ville au cimetière Notre Dame-de-Belmont.

Il épouse Lilianne Rinfret à Montréal le 20 novembre 1947.

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Références

Notices bibliographiques :

  • Centre de recherche en civilisation canadienne-française et Université d'Ottawa. Frégault, Guy (fonds, P168) [En Ligne]. https://arts.uottawa.ca/crccf/fonds/P168
  • FRÉGAULT, Guy. Chronique des années perdues. Montréal, Éditions Leméac, 1976. 250 p.
  • HAMEL, Réginald, John HARE et Paul WYCZYNSKI. Dictionnaire des auteurs de langue française en Amérique du Nord. Montréal, Fides, 1989. 1364 p.
  • LAMARRE, Jean. Le devenir de la nation québécoise selon Maurice Séguin, Guy Frégault et Michel Brunet, 1944-1969. Sainte-Foy (Québec), Septentrion, 1993. 561 p.

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