Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Saison de Jackie Robinson avec les Royaux de Montréal

Type :

Événement

Date :

  • 1946‑04‑17 – 1946‑10‑04

Période historique :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Thème commémoratif :

  • Sports et loisirs

Images

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Désignation Événement historique Ministre de la Culture et des Communications 2017-06-22
 

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Synthèse

Le 15 avril 1947, Jack Roosevelt Robinson (1919-1972), surnommé Jackie Robinson, est devenu le premier joueur noir à participer à un match des ligues majeures de baseball, contribuant ainsi à mettre fin à la ségrégation raciale au baseball et dans les sports professionnels en Amérique du Nord. La première brèche dans la barrière raciale du baseball a toutefois été ouverte au Québec en 1946, alors que Robinson passe une saison avec les Royaux (ou Royals) de Montréal, club école des Dodgers de Brooklyn dans la Ligue internationale de baseball.

Depuis un accord tacite survenu en 1887 entre les propriétaires d'équipes, les joueurs noirs sont systématiquement exclus des rangs du baseball professionnel. Ils doivent jouer dans les Negro Leagues qui leur sont réservées. En 1945, Branch Rickey, copropriétaire, président et directeur général des Dodgers de Brooklyn, entend mettre fin à la ségrégation raciale dans le baseball. Il jette son dévolu sur Jackie Robinson, une ancienne vedette de l'université de Californie à Los Angeles (UCLA) qui joue au deuxième-but avec les Monarchs de Kansas City (Negro Leagues) depuis sa sortie de l'armée. Conscient des difficultés que représente l'intégration du premier joueur américain noir dans une équipe des ligues majeures de baseball, Rickey propose à Robinson de passer sa première saison avec les Royaux. Bien que Montréal et le Québec ne soient pas à l'abri du racisme, Rickey présume que les partisans de Montréal seront plus enclins à accueillir le premier joueur noir du baseball professionnel.

Le 23 octobre 1945, au cours d'une conférence de presse tenue à New York, en présence de Branch Rickey et d'Hector Racine, le président des Royaux, Jackie Robinson signe le premier contrat d'un joueur noir avec une équipe professionnelle de baseball, ce qui provoque une controverse. Au printemps de 1946, Robinson se présente au camp d'entraînement des Royaux en Floride et joue son premier match préparatoire le 17 mars. Il est l'objet d'incidents racistes qui laissent présager le pire, mais il obtient toutefois le support de ses coéquipiers. Le 1er mai 1946, les Royaux jouent leur match inaugural au stade Delorimier et Robinson reçoit l'appui des partisans. Son épouse, Rachel Isum Robinson, loue un appartement pour la saison à Montréal, au 8232 de l'avenue De Gaspé, dans le quartier de Villeray, un environnement canadien-français. Les voisins des Robinson se montrent prévenants.

Au fil des matchs, Robinson multiplie les exploits et devient la vedette de l'équipe. Il frappe 113 coups sûrs et conserve une moyenne au bâton de .349, en plus de voler 40 buts. Des incidents fâcheux surviennent pendant quelques matchs sur la route, mais Robinson peut compter sur le soutien de la foule du stade Delorimier, de laquelle il dit tirer son énergie. Deux autres joueurs afro-américains endossent aussi l'uniforme des Royaux pour quelques matchs au cours de cette saison, soit John Wright et Roy Partlow, mais ceux-ci sont rétrocédés à l'équipe de Trois-Rivières.

Dans les séries éliminatoires, Robinson aide les Royaux à remporter le championnat de la Ligue internationale de baseball et, pour une première fois, la Petite série mondiale du baseball qui met en compétition toutes les équipes de niveau AAA. À la fin du dernier match de la série, le 4 octobre, les partisans des Royaux transportent Robinson sur leurs épaules en chantant « Il a gagné ses épaulettes ». La foule poursuit Robinson à l'extérieur du stade pour lui témoigner son affection.

En 1947, Robinson est promu avec les Dodgers de Brooklyn et devient le premier américain noir à participer à un match des ligues majeures de baseball. En 1957, une année après la retraite de Robinson, 13 des 16 équipes des ligues majeures comptent des Américains noirs dans leurs rangs. En 1962, Jackie Robinson est intronisé au Temple de la renommée du baseball. Le numéro 42 de son dossard est retiré par toutes les équipes en 1997.

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Intérêt patrimonial

Cet événement historique est désigné pour les motifs suivants:

Le 15 avril 1947, Jackie Robinson devient le premier américain noir à participer à un match des ligues majeures de baseball. Il contribue ainsi à mettre fin à la ségrégation raciale dans le sport le plus populaire en Amérique du Nord. La première brèche dans la barrière raciale au baseball a toutefois été ouverte au Québec en 1946, alors que Jackie Robinson joue pendant toute la saison avec les Royaux (ou Royals) de Montréal, club-école des Dodgers de Brooklyn dans la Ligue internationale de baseball (niveau AAA). Au cours de cette saison historique, Robinson multiplie les exploits sur le terrain et obtient le soutien de ses coéquipiers et des partisans de Montréal. Il aide les Royaux à remporter le championnat de la Ligue internationale de baseball et la Petite série mondiale du baseball. Deux autres joueurs américains noirs endossent aussi l'uniforme des Royaux pour quelques matchs au cours de cette saison, soit John Wright et Roy Partlow, qui sont toutefois rétrocédés à l'équipe de Trois-Rivières. La ville de Montréal et le Québec occupent ainsi une place déterminante dans le parcours sportif de Jackie Robinson, un athlète d'exception et un pionnier de la lutte pour les droits civiques, et dans le processus menant à la fin de la ségrégation raciale dans la pratique professionnelle des sports, notamment le baseball.

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Références

Notices bibliographiques :

  • BROWN, William. Les fabuleux Royaux : les débuts du baseball professionnel à Montréal. Westmount, Robert Davies, 1996. 192 p.
  • HENDERSON, Edwin B. The Black Athlete : Emergence and Arrival. New York, Publisher's Co., 1968. 306 p.
  • JEDWAB, Jack. Jackie Robinson: une inoubliable saison de baseball à Montréal. Montréal, Images, 1997. 64 p.
  • TYGIEL, Julius. Baseball's Greatest Experiment : Jackie Robinson and his Legacy. New York, Oxford University Press, 1983. 392 p.

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