Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Mise en service de l'«Accommodation», premier bateau à vapeur construit au Canada

Type :

Événement

Date :

  • 1809‑08‑19

Période historique :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Thème commémoratif :

  • Transports

Éléments associés

Inventaires associés (1)

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Synthèse

Le 19 août 1809, le bateau à vapeur Accommodation est lancé du chantier d'Hart Logan juste à côté de la brasserie de John Molson (1763-1836). L'Accommodation devient le premier bateau à propulsion mécanique à naviguer sur le fleuve Saint-Laurent.

Sa construction commence en janvier 1809. John Bruce, constructeur de bateau, John Jackson, ingénieur, ainsi que l'ébéniste John Kay s'associent pour construire ce bateau à vapeur. Des coûts élevés forcent John Kay à se retirer de l'aventure dès le 22 mars 1809. Le brasseur John Molson le remplace le 6 juin 1809. Les composantes de la machine à vapeur de six chevaux-vapeur, coulées aux Forges du Saint-Maurice ont été usinées par George Platt à son atelier montréalais. Plusieurs Montréalais participent à sa construction : François Corbeil, William Boyce, Robert Pollock, William Griffin, Louis Tavernier pour n'en mentionner que quelques-uns et même un Québécois, John Goudie (1775-1824).

Le lancement de l'Accommodation, contrairement aux traditions maritimes, a été très discret. Les journaux n'en ont pas parlé. On ne sait pas quelles personnalités étaient présentes. Il faut dire que le navire n'était pas très long, seulement 25,9 mètres pour une largeur d'au plus 4,5 mètres. Il pouvait recevoir près de vingt passagers en cabine et probablement une petite cargaison.

Le voyage inaugural vers Québec s'effectue sur quatre jours entre le 1er et le 4 novembre 1809. Ainsi, en 66 heures, l'Accommodation rallia Québec. Ce premier voyage demeure lent même en tenant compte du fait que le vapeur est resté ancré plus de 30 heures après son escale à Trois-Rivières. Quoi qu'il en soit, ce premier voyage marque le début d'une nouvelle ère pour le transport maritime au Canada.

La première saison de navigation a été très courte, car, dès la fin novembre, il a fallu penser à mettre le navire en hivernage. Rapidement, Molson prend le contrôle de l'aventure. Jackson est alors remplacé comme ingénieur-mécanicien par James Clark. De plus, en novembre 1810, John Bruce, employé par les Molson comme capitaine, se décide à céder ses parts dans l'entreprise Molson pour près de 28 livres.

L'Accommodation subit une importante refonte au cours de l'année 1810 dans le but d'améliorer ses performances. Malheureusement, tous ces travaux ne régleront rien : l'Accommodation reste un navire poussif. Le 5 juin 1810, le navire entreprend sa seconde saison, qui se termine au début d'octobre. À la même époque, John Molson comprend les défauts de son navire et commence à penser à le remplacer. Il rencontre l'inventeur et promoteur Robert Fulton à New York à cet effet à la fin de l'été 1810. Puis, il se rend en Angleterre afin de rencontrer James Watt, l'inventeur du moteur à double action, pour acquérir un moteur vraiment performant pour son nouveau navire, le Swiftsure.

L'Accommodation effectue, en 1810, huit ou neuf aller-retour Montréal-Québec. Les départs sont si aléatoires que Molson craint d'annoncer les départs dans les journaux. Il a recours aux services du crieur public A. Kollmyer pour annoncer les départs à la dernière minute. Les avis sont partagés quant à la qualité du service; tous déplorent le manque de puissance du moteur. Lors de son passage sur l'Accomodation en octobre 1810, Samuel Bridge constate que la fumée dégagée par le moteur est intolérable. Par contre, messieurs les voyageurs Tudor Hall, Pilgrim et Tuzo sont enchantés par la qualité de l'hébergement et des divertissements offerts à bord. De son côté, William Riddell ne se gêne pas pour dénoncer un certain manque de classe et la mauvaise construction du vapeur.

À la fin de la saison 1810, l'Accommodation est conduit à ses quartiers d'hiver dans les îles de Boucherville. Le bateau disparaît des livres de compte de la compagnie en janvier 1811. Malgré les pertes encourues par Molson, l'expérience acquise avec l'Accommodation se révèle capitale pour la mécanisation de l'industrie canadienne.

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Références

Notices bibliographiques :

  • BELISLE, Jean. À propos d'un bateau à vapeur. Montréal, Hurtubise HMH, 1994. 93 p.
  • BELISLE, Jean et André LÉPINE. « La salle des machines du vapeur P.S. Lady Sherbrooke ». Archéologiques. Vol. Collection hors-séries 1 (2003), p. 104-121.
  • CROIL, James. Steam Navigation, its Relation to the Commerce of Canada and the United States. Toronto, William Briggs, 1898. 381 p.
  • DENISON, Merrill. The Barley and the Stream, The Molson Story. Toronto, McClelland & Stewart, 1955. 398 p.
  • DOWNS-ROSE, G. et W.S. HARVEY. William Symington Inventor and Engine Builder. London, Northgate Publishing Co. Ltd., 1980. 203 p.
  • MACKEY, Frank. Steamboat Connections : Montreal to Upper Canada, 1816-1843. Montréal, McGill-Queen's University Press, 2000. 383 p.
  • MARESTIER, Jean-Baptiste. Mémoire sur les bateaux à vapeur des États-Unis d'Amérique. Paris, Imprimerie royale, 1824. 290 p.
  • MCNALLY, Larry S. Montreal Engine Foundries and Their Contribution to Central Canadian Technological Development, 1820-1870. Université Carleton, Ottawa, 1991. 163 p.
  • MOLLAT, Michel. Les origines de la navigation à vapeur. Paris, Presses universitaires de France, 1970. 206 p.
  • WILSON, George H. The application of steam navigation to the St. Lawrence 1809-1840. Montréal, Université McGill, 1961. 287 p.

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