Couvent des Soeurs de la Présentation de Marie

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Inventorié	--

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L'année 1903 marque l'arrivée à Sutton de quelques religieuses de la communauté de la Présentation de Marie, qui s'y installent à la demande du curé de la paroisse catholique afin d'instruire les jeunes filles de la région. La résidence sise au 84, rue Principale Nord est dès lors utilisée par les premières religieuses comme lieu de résidence et d'enseignement. Avec l'accroissement constant de la population catholique au début du 20e siècle émerge la volonté pour la communauté religieuse de se doter d'un espace plus vaste à même de répondre adéquatement à l'enseignement des jeunes filles et à l'hébergement des religieuses. Rapidement, le choix se porte sur un terrain localisé de l'autre côté de la voie publique, en face de leur lieu de résidence. La propriété appartient à Eugene Alphonse Dyer (1838-1911), agriculteur et marchand de Sutton, ainsi qu'à son fils Charles. Bien connu du milieu suttonnais, Eugene Dyer a été élu au poste de maire du canton de Sutton à cinq reprises, en plus d'occuper les fonctions de député fédéral du Parti conservateur (1891-1896). La première offre d'acquisition présentée aux Dyer se bute à un refus, et ce malgré le fait que la jeune fille de la famille terrienne fréquente l'institution des religieuses de la Présentation de Marie. Loin de se décourager, ces dernières font appel au Frère André, fondateur de l'Oratoire Saint-Joseph de Montréal, afin qu'il intercède en leur faveur. La communauté obtient finalement gain de cause avec la donation du terrain par la famille Dyer afin d'y construire un couvent.

L'institution, qui comporte un externat et un pensionnat, ouvre officiellement ses portes en 1911, avec pour principale mission d'éduquer les jeunes filles francophones et anglophones. La solide formation qui y est dispensée par les religieuses attire des jeunes filles non seulement en provenance de la région de Sutton, mais également du Québec, des Maritimes et des États-Unis pendant près de cinquante ans. Forte de cette réussite, la communauté religieuse de l'endroit voit à la mise sur pied de l'École ménagère, avec l'aval du Département de l'Instruction publique, dont le rôle consiste à préparer les élèves à leur rôle d'épouse et de mère. On enseigne aux élèves la couture, l'art culinaire, l'économie domestique, les notions de jardinage, en plus des matières académiques. Les cours se déroulent principalement dans l'annexe du couvent qui aurait été construite vers 1929. En 1957, cette section du bâtiment est la proie des flammes. Les activités de l'École ménagère se poursuivront pendant encore quelques années, alors que les élèves du pensionnat doivent être relocalisées en raison des dégâts occasionnés par la fumée dans le bâtiment principal du couvent. De nos jours, le couvent fait partie du mouvement des Foyers de Charité, qui propose des retraites spirituelles. L'édifice a pour sa part fait l'objet d'un certain nombre d'interventions d'importance au cours des années 1980.

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Inventaire du patrimoine bâti de la ville de Sutton (2014 - 2021)
Ville de Sutton

Construit en 1911 sur un terrain cédé gracieusement par Eugène-Alphonse Dyer, maire du canton de Sutton et député fédéral de Brome-Missisquoi, ainsi que son fils Charles Dyer, l'ancien couvent des soeurs de la Présentation de Marie s'apparente à l'architecture rationaliste, qui prend de l'ampleur à partir des années 1900. Ce type d'édifice est généralement reconnaissable par sa volumétrie de forme rectangulaire de grande dimension s'élevant sur deux ou trois étages, son toit plat ou à faible pente vers l'arrière, l'abondance des ouvertures (fenêtres), son parement de briques caractérisé à l'occasion par des jeux de briques ainsi que son ornementation épurée. Implanté à l'entrée du noyau urbain de Sutton, l'édifice témoigne de la concentration au tournant du 20e siècle de la population francophone d'allégeance catholique au nord de la rue Principale, alors que l'église catholique, le presbytère et le couvent constituaient le principal pôle d'implantation.

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