Tête de harpon à barbelures
Type :
Patrimoine mobilier (Bien archéologique)
Autre(s) nom(s) :
- Armature distale
- Pointe de harpon à barbelures unilatérales
Région administrative :
- Outaouais
Municipalité :
- Gatineau
Date :
- vers 3650 av. J.-C. – vers 3450 av. J.-C. (Datation des éléments contenus dans l'ensemble)
Période :
- Archaïque récent laurentien ( 5 500 à 4 200 AA)
Thématique :
- Patrimoine autochtone (Patrimoine des Premières Nations)
Classification :
- Bien archéologique > Outils et équipement de science et technologie > Armement : arme blanche > Projectile
Éléments associés
Inventaires associés (1)
Description
La tête de harpon à barbelures est une armature distale en os utilisée pour la chasse ou la pêche associée à la période de l'Archaïque récent (5 500 à 4 200 ans avant aujourd'hui). Elle n'a pas de perforation et fait donc partie du type de harpons fixés à leur hampe. La partie proximale du harpon est finement amincie pour en faciliter l'emmanchement. L'objet, qui est entier, mesure 13,21 cm de longueur maximale, 1,41 cm de largeur maximale et a une épaisseur maximale de 0,93 cm.
La tête de harpon est façonnée à partir d'une lamelle de la partie corticale d'un os long. Elle comporte une série de trois barbelures obliques discrètes, dont l'espacement est régulier, dans le tiers distal du bord gauche. Les barbelures peu prononcées, la base enfichable et le profil concave de sa face ventrale de la tête de harpon permettent un rapprochement avec les tiges crantées qui sont parfois utilisées à la manière de préhampes pour l'emmanchement de harpons détachables.
Provenance archéologique :
- BkGg-12 > Numéro de catalogue 6322
Culture :
- Archaïque laurentien
Contexte archéologique :
- Atelier
- Campement
Fonctions / usages :
La tête de harpon à barbelures est une armature distale de projectile qui peut être utilisée pour la pêche ou la chasse. Elle est munie de barbelures pour retenir une proie transpercée par l'arme. La tête de harpon présente aussi des caractéristiques telles que des barbelures peu prononcées, une base finement aménagée enfichable et une face ventrale au profil transversal concave, ce qui permet aussi d'utiliser l'objet comme une tige crantée, c'est-à-dire à la manière d'une préhampe pour l'emmanchement des harpons. Ces utilisations ne sont pas mutuellement exclusives et seule une analyse tracéologique permettrait de départager ces fonctions.
Lieu de production :
- Présumé : Amérique du Nord > Canada > Québec > Outaouais
Type de fabrication :
Artisanal
Technique de fabrication :
- Abrasé
- Présumé : Incisé
- Poli
Matériaux :
- Matières organiques - solides stables (Os)
Dimensions :
- Épaisseur (Mesurée / intégral) : 0,93 centimètre(s)
- Largeur (Mesurée / intégral) : 1,41 centimètre(s)
- Longueur (Mesurée / intégral) : 13,21 centimètre(s)
Intégrité :
Objet entier (100% de l'objet)
Nombre de biens :
1
Numéro de l'objet :
- CARQ : 29
- CARQ : 39
- Numéro archéologique : BkGg-12-6322
- Numéro précédent : BkGg-12:6322
- Numéro précédent : MN6-512-4
Discipline :
- Archéologie préhistorique
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Inventorié | -- | ||
Informations historiques
La tête de harpon à barbelures est un type d'armature distale principalement utilisé pour la pêche ou la chasse. La tête de harpon est façonnée dans une longue lamelle d'os cortical et comporte une série de trois barbelures discrètes à son extrémité distale. La base de la pièce est amincie et polie. Cette base soigneusement aménagée permet d'enficher solidement l'objet à l'extrémité d'une hampe.
Avec sa base enfichable, ses barbelures peu prononcées et la surface concave de sa face ventrale, l'objet comporte des caractéristiques qui permettent un rapprochement avec les tiges crantées qui peuvent être utilisées à la manière de préhampes pour faire le lien entre la hampe d'une lance et son armature distale.
Cette ambigüité quant à la fonction de cet objet illustre bien le défi interprétatif associé aux outils en os de la période archaïque qui ne sont que faiblement représentés dans le registre archéologique. Une analyse tracéologique de ces objets serait ainsi susceptible de nous apprendre beaucoup plus que les types morphotechnologiques largement appliqués.
La tête de harpon a été mise au jour sur le site de l'île Morrison, qui a été daté avec précision par la méthode radiocarbone, ainsi que par ses assemblages d'outils diagnostiques de la phase Brewerton de l'Archaïque récent laurentien (5 500 à 4 200 ans avant aujourd'hui). Le site, qui a été occupé vers 5 600 et 5 400 ans calibrés avant aujourd'hui (soit l'équivalent de 3 650 à 3 450 ans avant J. C.), est considéré comme un important atelier lié à la fabrication d'objets en matières animales dures, en pierre taillée et polie et en cuivre natif.
L'atelier du site de l'île Morrison a livré notamment plus de 80 spécimens de harpons et ouvre non seulement une fenêtre sur ces productions et la variabilité de leurs formes et de leur utilisation, mais il offre la possibilité de mieux documenter ce type d'objet de l'Archaïque récent. Le riche assemblage d'outils en os du site de l'île Morrisson contribue aussi à illustrer ce volet de la culture matérielle des groupes autochtones de l'Archaïque qui ne bénéficie que d'une faible visibilité archéologique.
Évaluation d'inventaire
Numérisation de la collection archéologique de référence du Québec (2016 - ) Société du musée d'archéologie et d'histoire de Montréal Pointe-à-Callière
La tête de harpon à barbelures a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle contribue à illustrer la variabilité des armatures distales fabriquées en os à la période de l'Archaïque récent (5 500 à 4 200 ans avant aujourd'hui). Elle a aussi été retenue en raison de la rareté des artéfacts en os sur les sites associés à la période archaïque en général.
Emplacement
Region administrative :
- Outaouais
MRC :
- Gatineau
Municipalité :
- Gatineau
Adresse :
- 100, rue Laurier
Localisation informelle :
Musée canadien de l'histoire
Code Borden
BkGg-12 |
Références
Notices bibliographiques :
- CHAPDELAINE, Claude et Norman CLERMONT. Île Morrison : lieu sacré et atelier de l'Archaïque dans l'Outaouais. Paléo-Québec, 28. Hull/Montréal, Musée canadien des civilisations/Recherches amérindiennes au Québec, 1998. 158 p.