Pointe triangulaire à pédoncule à logette
Type :
Patrimoine mobilier (Bien archéologique)
Autre(s) nom(s) :
- Armature distale
Région administrative :
- Outaouais
Municipalité :
- Gatineau
Date :
- vers 4350 av. J.-C. – avant 4150 av. J.-C. (Datation des éléments contenus dans l'ensemble)
Période :
- Archaïque récent laurentien ( 5 500 à 4 200 AA)
Thématique :
- Patrimoine autochtone (Patrimoine des Premières Nations)
Classification :
- Bien archéologique > Outils et équipement de science et technologie > Armement : arme blanche > Projectile
Éléments associés
Inventaires associés (1)
Images
Description
La pointe triangulaire à pédoncule à logette est une armature distale fabriquée en cuivre natif utilisée principalement pour la chasse. Les pointes de projectile en cuivre natif sont typiques de la tradition laurentienne de la période de l'Archaïque récent (5 500 à 4 200 ans avant aujourd'hui). La pointe, presque complète, a une longueur de 17,66 cm et une largeur maximale résiduelle de 3,07 cm.
Elle comprend deux parties principales, la lame et le pédoncule. Le pédoncule, long et de section rectangulaire, comporte trois faces et forme une logette dans laquelle est insérée puis maintenue en place l'extrémité distale de la lance. La lame est longue et de forme triangulaire avec de larges épaules. Une saillie traverse l'axe longitudinal sur une seule face et confère à la lame une forme triangulaire lorsque vue en coupe transversale. De manière générale, la pointe à logette est d'un fort gabarit et d'une facture fine qui pourraient lui attribuer une fonction symbolique. La pointe a un pourtour assez dégradé.
Provenance archéologique :
- BkGg-11 > Numéro de catalogue 1049
Culture :
- Archaïque laurentien
Contexte archéologique :
- Atelier
- Campement
Fonctions / usages :
La pointe triangulaire à pédoncule à logette appartient à une catégorie d'objets servant à armer un projectile pour la chasse, voire pour la guerre. Étant donné son fort gabarit, la pointe est sans doute installée à l'extrémité distale d'une lance. Compte tenu de ses dimensions, de sa facture fine, de sa matière première et de son association à un contexte archéologique hautement rituel, cette pointe peut receler une charge symbolique ou identitaire non négligeable.
Lieu de production :
- Présumé : Amérique du Nord > Canada > Québec > Outaouais
Type de fabrication :
Artisanal
Technique de fabrication :
- Présumé : Martelé
- Présumé : Plié
Matériaux :
- Métal - métaux et alliages cuivreux (Cuivre natif)
Dimensions :
- Épaisseur, Lame (Mesurée / subsistant) : 0,6 centimètre(s)
- Épaisseur, Pédoncule (Mesurée / intégral) : 1,05 centimètre(s)
- Largeur, Pédoncule (Mesurée / intégral) : 1,8 centimètre(s)
- Largeur, Lame (Mesurée / subsistant) : 3,07 centimètre(s)
- Longueur, Pédoncule (Mesurée / intégral) : 6,79 centimètre(s)
- Longueur, Lame (Mesurée / intégral) : 10,87 centimètre(s)
- Longueur (Mesurée / intégral) : 17,66 centimètre(s)
Intégrité :
Objet complet (75% et plus de l'objet)
Nombre de biens :
1
Nombre de fragments :
1
Numéro de l'objet :
- CARQ : 29
- Numéro archéologique : BkGg-11-1049
- Numéro précédent : BkGg-11:1049
Discipline :
- Archéologie préhistorique
Altérations :
-
• Corrosion (Réaction chimique avec un oxydant) : À divers endroits
Corrosion de couleur verdâtre sur la surface de l'objet, cette corrosion a créé un certain désagrégement sur le pourtour..
Statuts
| Statut | Catégorie | Autorité | Date |
|---|---|---|---|
| Inventorié | -- | ||
Informations historiques
La pointe triangulaire à pédoncule à logette est une armature distale en cuivre natif façonnée par martelage et pliage. Elle est typique des productions en cuivre natif des groupes autochtones de tradition laurentienne de l'Archaïque récent (5 500 à 4 200 ans avant aujourd'hui) tout en demeurant un artéfact relativement unique en son genre. La pointe, dont les dimensions sont importantes, est de facture soignée. La lame de forme triangulaire est longue et traversée dans son axe longitudinal par une saillie qui se poursuit jusqu'au niveau du pédoncule. La saillie n'est présente que sur la face dorsale, alors que la face ventrale est plane et confère une forme triangulaire à la lame lorsque vue en coupe.
Le pédoncule, qui est façonné de manière à former une logette à trois pans, peut être considéré comme une variation de la pointe conique. Il recouvre l'extrémité distale de la lance pour y fixer la pointe. La pointe triangulaire à pédoncule à logette est donc en quelque sorte une pointe conique dont l'extrémité distale est allongée et renforcée. Dans ce cas-ci, la lame triangulaire est massive (pleine) et sa longueur de plus de 10 cm en fait un cas limite dont la qualité est rarement égalée. Il faut aussi noter que la pointe, étant donné ses attributs, requiert un accès à une quantité non négligeable de matière première brute.
La pointe triangulaire à pédoncule à logette a été récupérée sur le site de l'île aux Allumettes dans la région de l'Outaouais, reconnu pour avoir livré la plus grande collection d'objets en cuivre connue au Québec. Ce site constitue un vaste atelier et la découverte de nombreux objets et rebuts en cuivre natif indique qu'une production était réalisée sur place. Ce site bien daté est occupé vers 6 300 à 6 100 ans calibrés avant aujourd'hui (soit l'équivalent de 4 350 et 4 150 ans avant J. C.) et comporte plusieurs éléments diagnostiques de la phase Vergennes de l'Archaïque récent laurentien (5 500 à 4 200 ans avant aujourd'hui).
Le site de l'île aux Allumettes est également un lieu de rituel et plusieurs objets étaient destinés à des contextes funéraires, témoignant de la charge symbolique que pouvaient receler les objets en cuivre natif. La pointe à logette, bien qu'elle ne provienne pas d'un contexte funéraire explicite, pourrait avoir été dédiée à cette vocation ou du moins elle constitue un exemple frappant de la qualité et de l'originalité de certaines productions en cuivre natif.
C'est au cours de l'Archaïque récent laurentien que l'utilisation du cuivre natif se montre la plus intensive alors que certains objets peuvent être distribués sur de grandes distances. La région de l'Outaouais apparait alors comme un lieu stratégique d'un vaste réseau d'échange entre la région des Grands Lacs et celle de la vallée du Saint-Laurent.
Évaluation d'inventaire
Numérisation de la collection archéologique de référence du Québec (2016 - ) Société du musée d'archéologie et d'histoire de Montréal Pointe-à-Callière
La pointe triangulaire à pédoncule à logette a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle constitue un objet représentatif de la tradition laurentienne de l'Archaïque récent (5 500 à 4 200 ans avant aujourd'hui). Étant donné sa fabrication en cuivre natif, son grand gabarit et sa facture fine, la pointe peut aussi avoir une fonction symbolique. Elle contribue à illustrer la variabilité des pointes de projectile produites en cuivre natif au cours de cette période.
Emplacement
Region administrative :
- Outaouais
MRC :
- Gatineau
Municipalité :
- Gatineau
Adresse :
- 100, rue Laurier
Localisation informelle :
Musée canadien de l'histoire
Code Borden
| BkGg-11 |
Références
Notices bibliographiques :
- CHAPDELAINE, Claude et Norman CLERMONT. « Adaptation, continuity and change in the middle Ottawa valley: A view from the Morrison and Allumettes Island late Archaïc sites ». RENOUF, M.A.P. et David SANGER. The Archaic of the Far Northeast. Orono, University of Maine Press, 2006, p. 191-220.
- CHAPDELAINE, Claude, dir., Jacques CINQ-MARS, dir. et Norman CLERMONT, dir. L'Île aux Allumettes. L'Archaïque supérieur dans l'Outaouais. Paléo-Québec, 30. Montréal/Hull, Recherches amérindiennes au Québec/Musée canadien des civilisations, 2003. 363 p.
