Fragments d'écuelle
Type :
Patrimoine mobilier (Bien archéologique)
Autre(s) nom(s) :
- Fragments d'écuelle à anses horizontales
- Fragments d'écuelle à lustre métallique
- Fragments d'écuelle à oreilles
- Fragments d'écuelle de type « Lusterware »
- Fragments d'écuelle de type « Lustreware »
Région administrative :
- Capitale-Nationale
Municipalité :
- Québec
Date :
- 1530 – 1610 (Production)
- 1530 – 1620 (Importation)
- 1575 – 1625 (Contexte archéologique)
- 1985 (Découverte)
Classification :
- Bien archéologique > Outils et équipement pour les matériaux > Alimentation : service et consommation des aliments
Éléments associés
Inventaires associés (1)
Description
Les fragments d'écuelle proviennent d'un objet servant à la prise de nourriture, sous forme liquide ou solide, qui aurait été fabriqué entre le deuxième quart du XVIe siècle et 1610. L'écuelle incomplète en faïence blanche à pâte chamois présente une forme hémisphérique. Les tessons jointifs forment une partie de la panse et du fond.
Provenance archéologique :
- EiBi-10 > Opération 2 > Sous-opération G > Lot 3 > Numéro de catalogue 5
Culture :
- Basques
Contexte archéologique :
- Bâtiment
Fonctions / usages :
Les fragments d'écuelle forment un objet servant au service ou à la consommation des aliments, sous forme liquide ou solide. L'écuelle peut être utilisée individuellement ou partagée par plusieurs. L'utilisation d'une écuelle en faïence plutôt qu'un bol ou un plat en bois peut aussi indiquer un statut social plus élevé de son propriétaire.
Lieu de production :
- Europe > Espagne > Aragon > Muel
Type de fabrication :
Artisanal
Technique de fabrication :
- Cuit
- Façonné
- Moulé
- Tournassé
- Tourné
Matériaux :
- Céramique - terre cuite fine (Faïence blanche - Majolique)
Technique de décoration :
- Émaillé
- Peint
Motif décoratif :
- Géométrique
- Linéaire
Décor :
L'écuelle est recouverte d'un émail blanc et lustré. La paroi intérieure est décorée de motifs linéaires peints à la main de type « reflejo metálico » à l'aide d'oxyde métallique de couleur jaune. La paroi intérieure est divisée en quatre par une croix de lignes doubles, ceignant des motifs linéaires et floraux.
Intégrité :
Objet incomplet constitué de plusieurs fragments recollés ou non (25% à 75% de l'objet)
Nombre de biens :
1
Numéro de l'objet :
- CARQ : 15
- Numéro archéologique : EiBi-10-2G3-5
- Numéro précédent : EiBi-10-2K3
- Numéro précédent : EiBi-10-2G2
Discipline :
- Archéologie historique
Altérations :
-
• Écaillage : Sur l'objet
Des parcelles de l'émail se sont soulevées et détachées de la surface sous forme d'écailles.
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Inventorié | -- | ||
Informations historiques
Les fragments d'écuelle en majolique espagnole sont typiques de la production de Muel, village potier espagnol situé à proximité de Saragosse, en Aragon. De tradition hispano-mauresque, sa production peut être datée de la période allant du deuxième tiers du XVIe siècle à 1610. Les potiers de Muel étaient des Morisques, un groupe ethnique descendant des anciens conquérants musulmans de l'Espagne, christianisés après la reconquête du territoire espagnol en 1492. L'année 1610 marque l'année de leur expulsion de l'Aragon par la couronne espagnole, menant à l'abandon du village de Muel et à la fin subite de cette tradition potière vieille de plusieurs siècles. Cet événement historique fournit aux archéologues un marqueur de datation exceptionnellement précis lors de la découverte d'une céramique de Muel.
L'écuelle a vraisemblablement voyagé à l'île du Petit Mécatina sur la Basse-Côte-Nord du Québec à bord d'un baleinier ou d'un bateau de pêche basque. Elle faisait probablement partie des effets personnels de l'un des membres de l'équipage et a été perdue ou jetée par son propriétaire lors de son séjour sur le lieu de pêche de Middle Bay. Les fragments d'écuelle présentent aujourd'hui une glaçure écaillée. Ils sont trouvés à l'été 1985 dans des couches associées à la démolition et à l'abandon d'un bâtiment occupé par des pêcheurs basques. Les fragments sont exposés au Centre Archéo-Topo.
Évaluation d'inventaire
Numérisation de la collection archéologique de référence du Québec (2016 - ) Société du musée d'archéologie et d'histoire de Montréal Pointe-à-Callière
Les fragments d'écuelle en majolique hispano-mauresque font partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'ils constituent un excellent marqueur temporel et culturel. Grâce à la fin subite de la production de ce type d'écuelle à Muel au début du XVIIe siècle, ces fragments de céramique offrent une datation relativement précise. En conséquence, ces fragments permettent aussi de raffiner la datation d'autres objets retrouvés dans le même contexte.
Ils peuvent également témoigner d'une présence basque ou espagnole sur un site, comme à l'île du Petit Mécatina. En outre, des fragments d'écuelle identiques ayant été trouvés sur la terre ferme et sous l'eau permettent d'établir un lien entre ces contextes archéologiques distincts.
Emplacement
Region administrative :
- Capitale-Nationale
MRC :
- Québec
Municipalité :
- Québec
Arrondissement municipal :
- Les Rivières
Adresse :
- 1825, rue Semple
Localisation informelle :
Laboratoire et Réserve d'archéologie du Québec
Code Borden
EiBi-10 |
Références
Notices bibliographiques :
- ALVARO ZAMORA, María Isabel. Cerámica aragonesa. Vol. 2. Zaragoza, Ibercaja, 2002. 255 p.
- MYLES, Virginia. « Majolique espagnole des sites subaquatique et terrestre ». BERNIER, Marc-André, Robert GRENIER et Willis STEVENS. L'archéologie subaquatique de Red Bay : la construction navale et la pêche de la baleine basques au XVIe siècle. Ottawa, Parcs Canada, 2007, p. 120-130.
- NEILLON, Françoise. Intervention archéologique sur les sites historiques des Cinq Lieues et de la baie du Milieu, Basse-Côte-Nord, été 1985. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Municipalité de Côte-Nord-du-Golfe-Saint-Laurent, 1986. 43 p.