Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Fragments d'écuelle

Type :

Patrimoine mobilier (Bien archéologique)

Autre(s) nom(s) :

  • Fragments d'écuelle à anses horizontales
  • Fragments d'écuelle à oreilles

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Québec

Date :

  • après 1530 – 1610 (Production)
  • 1530 – 1620 (Contexte archéologique)
  • 1530 – 1620 (Importation)
  • 2001 – 2010 (Intervention archéologique)
  • 2002‑08 (Découverte)

Classification :

  • Bien archéologique > Outils et équipement pour les matériaux > Alimentation : service et consommation des aliments

Éléments associés

Inventaires associés (1)

Images

Description

Les fragments d'écuelle proviennent d'un objet servant à la prise de nourriture, sous forme liquide ou solide, qui aurait été fabriqué entre le deuxième quart du XVIe siècle et 1610. L'écuelle en faïence blanche présente une forme hémisphérique avec un fond concave. L'objet incomplet comprend cinq tessons jointifs formant une partie du fond, du corps, ainsi qu'une partie d'une des anses de l'écuelle. Cette dernière mesure 3,3 cm de haut et son diamètre est évalué à environ 14 cm.

Provenance archéologique :

  • EdBt-3 > Numéro de catalogue 175

Culture :

  • Basques

Fonctions / usages :

Les fragments d'écuelle forment un objet servant au service ou à la consommation des aliments, sous forme liquide ou solide. L'écuelle peut être utilisée individuellement ou partagée par plusieurs. L'utilisation d'une écuelle en faïence plutôt qu'un bol ou un plat en bois peut aussi indiquer un statut social plus élevé de son propriétaire.

Lieu de production :

  • Europe > Espagne > Aragon > Muel

Type de fabrication :

Artisanal

Technique de fabrication :

  • Assemblé
  • Cuit
  • Façonné
  • Moulé
  • Tournassé
  • Tourné

Matériaux :

  • Céramique - terre cuite fine (Faïence blanche - Majolique)

Technique de décoration :

  • Émaillé
  • Peint

Motif décoratif :

  • Géométrique
  • Linéaire

Décor :

L'écuelle est recouverte d'un émail blanc décoré d'un motif monochrome bleu foncé linéaire et de ponctuations peintes à la main à l'extérieur dans sa partie supérieure ainsi qu'à l'intérieur de l'objet. Une bande annulaire couvre la lèvre de l'écuelle et l'anse fragmentaire est couverte de larges bandes parallèles obliques. Le fond de l'écuelle est orné d'un entrecroisement partiel de deux demi-cercles ainsi que de quatre gros points aux contours irréguliers, dont deux sont positionnés sur les lignes circulaires et deux remplissent les espaces entre celles-ci.

Dimensions :

  • Diamètre de la base (Estimée / intégral) : 5 centimètre(s)
  • Diamètre extérieur, Rebord (Estimée / intégral) : 14 centimètre(s)
  • Épaisseur, Paroi (Mesurée / intégral) : entre 0,4 et 1,1 centimètre(s)
  • Hauteur (Mesurée / subsistant) : 3,3 centimètre(s)
  • Largeur, Anse (Mesurée / subsistant) : 2,7 centimètre(s)
  • Profondeur, Anse (Mesurée / subsistant) : 0,8 centimètre(s)

Intégrité :

Objet incomplet constitué de plusieurs fragments recollés ou non (25% à 75% de l'objet)

Nombre de biens :

1

Nombre de fragments :

5

Numéro de l'objet :

  • CARQ : 15
  • Numéro archéologique : EdBt-3-175
  • Numéro précédent : EdBt-3:179
  • Numéro précédent : EdBt-3:177
  • Numéro précédent : EdBt-3:175
  • Numéro précédent : EdBt-3:180
  • Numéro précédent : EdBt-3-2002-S4-F1
  • Numéro précédent : EdBt-3:178

Discipline :

  • Archéologie historique

Altérations :

  • Patine : Sur l'objet
    La pâte est largement patinée aux rebords et en surface
     
  • Émoussement : Sur l'objet
    La pâte est largement émoussée aux rebords et en surface
     
  • Faïençage : Sur l'émail
    Réseau de fines craquelures dans l'émail.
     
  • Écaillage : Sur l'objet
    Petites plaques d'émail qui se détachent de la terre cuite.
     

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

Les fragments d'écuelle en majolique espagnole sont typiques de la production de Muel, village potier espagnol situé à proximité de Saragosse, en Aragon. De tradition hispano-mauresque, sa production peut être datée de la période allant du deuxième tiers du XVIe siècle à 1610. Les potiers de Muel étaient des Morisques, un groupe ethnique descendant des anciens conquérants musulmans de l'Espagne, christianisés après la reconquête du territoire espagnol en 1492. L'année 1610 marque l'année de leur expulsion de l'Aragon par la couronne espagnole, menant à l'abandon du village de Muel et à la fin subite de cette tradition potière vieille de plusieurs siècles. Cet événement historique fournit aux archéologues un marqueur de datation exceptionnellement précis lors de la découverte d'une céramique de Muel.

L'écuelle a vraisemblablement voyagé à l'île du Petit Mécatina sur la Basse-Côte-Nord du Québec à bord d'un baleinier ou d'un bateau de pêche basque. Elle faisait probablement partie des effets personnels de l'un des membres de l'équipage. Perdue ou jetée par son propriétaire lors de son séjour sur le lieu de pêche de l'île du Petit Mécatina, l'écuelle présente aujourd'hui une glaçure en grande partie écaillée, laissant la pâte exposée aux éléments qui ont patiné et émoussé les fragments sur les rebords et en surface. La glaçure résiduelle comporte d'ailleurs des craquelures qui favorisent l'écaillage.

Les fragments d'écuelle sont trouvés à l'été 2002 dans un sondage archéologique réalisé sur la rive sud-ouest du lieu de pêche de l'île du Petit Mécatina. Ce secteur semble représenter une simple zone de passage où des déchets étaient abandonnés. Il demeure également possible que la forte inclinaison du terrain vers la rive explique l'accumulation d'artéfacts à cet endroit précis du site archéologique.

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Évaluation d'inventaire

  • Numérisation de la collection archéologique de référence du Québec (2016 - )
    Société du musée d'archéologie et d'histoire de Montréal Pointe-à-Callière


  • Les fragments d'écuelle font partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'ils constituent de bons marqueurs temporels et culturels. Grâce à la fin subite de la production de ce type d'écuelle à Muel au début du XVIIe siècle, ces fragments de céramique offrent une datation relativement précise. En conséquence, elle permet aussi de raffiner la datation d'autres objets retrouvés dans le même contexte.

    Elle peut également témoigner d'une présence basque ou espagnole sur un site, comme à l'île du Petit Mécatina. En outre, des fragments d'écuelle identiques ayant été trouvés sur la terre ferme et sous l'eau permettent d'établir un lien entre ces contextes archéologiques distincts.

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    Emplacement

    Region administrative :

    • Capitale-Nationale

    MRC :

    • Québec

    Municipalité :

    • Québec

    Arrondissement municipal :

    • Les Rivières

    Adresse :

    • 1825, rue Semple

    Localisation informelle :

    Laboratoire et Réserve d'archéologie du Québec

    Code Borden

    EdBt-3      

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    Références

    Notices bibliographiques :

    • ALVARO ZAMORA, María Isabel. Cerámica aragonesa. Vol. 2. Zaragoza, Ibercaja, 2002. 255 p.
    • FITZHUGH, William W. et Matthew D. GALLON. The Gateways Project 2002: Surveys ans Excavations from Petit Mécatina to Belles Amours. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Artic Studies Center/Depart. of Anthropology, National Museum of Natural History, Smithsonian Inst., 2002. 174 p.
    • FITZHUGH, William W., Anja HERZOG, Brenna MCLEOD et Sophia PERDIKARIS. « Ship to Shore: Inuit, Early Europeans, and Maritime Landscapes in the Northern Gulf of St. Lawrence ». FORD, Ben, dir. The Archaeology of Maritime Landscapes (When the Land Meets the Sea). New York, Springer, 2011, p. 99-128.
    • HERZOG, Anja. « L’Île du Petit Mécatina sur la Basse-Côte-Nord du Québec - résultats préliminaires des analyses céramiques d’un site voué aux activités de pêche saisonnière dans le Golfe du Saint-Laurent entre le XVIe et le XVIIIe siècle ». PENDERY, Steven R. et Fabienne RAVOIRE. Migrations, transferts et échanges de part et d'autre de l'Atlantique. Histoire et Archéologie des XVIe et XVIIe siècles. Québec, Éditions du CTHS, 2011, p. 121-141.
    • MYLES, Virginia. « Majolique espagnole des sites subaquatique et terrestre ». BERNIER, Marc-André, Robert GRENIER et Willis STEVENS. L'archéologie subaquatique de Red Bay : la construction navale et la pêche de la baleine basques au XVIe siècle. Ottawa, Parcs Canada, 2007, p. 120-130.

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