Fragments de plat
Type :
Patrimoine mobilier (Bien archéologique)
Date :
- après 1600 – avant 1650 (Typologie)
- 1620 – 1629 (Contexte archéologique)
- 2005 (Découverte)
Période :
- Le Régime français (1534 à 1760)
Thématique :
- Patrimoine de la Nouvelle-France
Classification :
- Bien archéologique > Outils et équipement pour les matériaux > Alimentation : service et consommation des aliments
Éléments associés
Inventaires associés (1)
Description
Les fragments de plat sont liés à un récipient servant à la présentation des aliments et proviennent d'un contexte archéologique daté entre 1620 et 1629. L'objet, incomplet et fragmenté, est en terre cuite fine blanche de type majolique. Le corps de couleur chamois est veiné de rose et ponctué de fines inclusions rouges. Une glaçure transparente recouvre l'extérieur des fragments, alors que l'intérieur est recouvert d'une glaçure opaque blanche décorée en camaïeu bleu de type kraak. Le décor est peint au bleu de cobalt sur la paroi et le fond de la face interne. Les fragments ont une épaisseur de 0,7 cm.
Provenance archéologique :
- 38G > Opération 29 > Sous-opération A > Lot 28 > Numéro de catalogue 27Q
- CeEt-40 > Opération 29 > Sous-opération A > Lot 28 > Numéro de catalogue 27Q
Contexte archéologique :
- Remblai
Fonctions / usages :
Le plat est un récipient servant à la présentation des aliments.
Lieu de production :
- Présumé : Europe > Pays-Bas ou Europe > Royaume-Uni > Angleterre
Type de fabrication :
Artisanal
Technique de fabrication :
- Présumé : Tourné
Matériaux :
- Céramique - terre cuite fine (Faïence blanche - Majolique)
Technique de décoration :
- Peint
Décor :
Un décor est présent sur la paroi et le fond de la face interne. Sur la paroi, le décor se divise en panneaux verticaux délimités par des traits verticaux, et les panneaux sont soulignés de deux anneaux concentriques. Le panneau le plus complet est orné d'une perle pleine, sans doute centrale, qui est cernée à sa base d'un large trait en arc de cercle. Ce dernier est surmonté d'un filet décentré et est souligné de trois filets superposés aussi en arc de cercle. Le panneau de gauche, bordé par un filet vertical étroit, est orné de traits ondulés. Le panneau de droite est orné de traits larges courbés et superposés. La section de paroi conservée sur l'autre fragment présente un décor similaire au panneau de droite et permet de constater que les traits émanent tous de l'anneau double qui souligne le panneau. Le décor du fond est quant à lui cerné d'un anneau large et semble composé, notamment, d'une feuille pleine à bout pointu.
Dimensions :
- Épaisseur (Mesurée / subsistant) : 0,7 centimètre(s)
Intégrité :
Objet incomplet constitué de plusieurs fragments recollés ou non (moins de 25% de l'objet)
Nombre de biens :
1
Nombre de fragments :
12
Numéro de l'objet :
- CARQ : 10
- CARQ : 24
- Numéro archéologique : CeEt-40-29A28-27Q
- Numéro Parcs Canada : 38G29A28-27Q
Discipline :
- Archéologie historique
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Inventorié | -- | ||
Informations historiques
Les fragments de plat sont liés à un récipient probablement fabriqué aux Pays-Bas, ou en Angleterre. En effet, les productions anglaises ont souvent imité celles des Pays-Bas, avec quelques années de retard. L'objet est en terre cuite fine blanche de type majolique. Le corps est de couleur chamois veinée de rose et est ponctué de fines inclusions rouges. Une glaçure transparente au plomb opacifiée avec de l'étain recouvre l'extérieur des fragments, alors que l'intérieur est recouvert d'une glaçure opaque blanche de couleur blanche gris pâle. Cette surface est également ornée d'un décor en camaïeu au bleu de cobalt de type Kraak.
Le plat est un récipient servant à la présentation des aliments à la table. Étant donné son décor élaboré, il peut aussi servir d'élément décoratif. Le plat est alors suspendu au mur au moyen d'une cordelette qui en entoure le pied. La glaçure à l'étain recouvrant la face externe de l'objet indique qu'il s'agit d'une majolique, soit l'ancêtre de la faïence, laquelle aurait été mise au point dans les années 1640 aux Pays-Bas. Ce type de récipient, lorsqu'entier, est un objet massif. Il est de forme circulaire avec un bord à contour uni. En coupe, il présente un marli incliné vers l'intérieur, ainsi qu'une paroi large et courbée vers le fond, qui est plat. Au revers, la paroi est bombée et présente un décrochement angulaire avec la paroi. Enfin, ce type de plat repose sur un pied massif annulaire et de section tronconique. Cet objet de qualité est une copie des porcelaines de Chine de l'époque. Le décor imite celui des porcelaines chinoises de type Kraak, disponibles à partir de la fin du XVIe siècle jusque vers 1640. Le décor est dit « à panneaux », ceux-ci étant ornés en alternance d'une perle centrale entre des arcs de cercle, d'une tige à longues feuilles retombantes et surmontées d'une fleur, et de l'un des huit objets précieux enrubannés issus du confucianisme.
Les fragments de plat sont mis au jour en 2005 sur le site des Forts-et-Châteaux-Saint-Louis à Québec. Un premier fort est construit par Samuel de Champlain en 1620, puis est rebâti et consolidé en 1626. Ils ont été découverts dans un contexte daté entre 1620 et 1629 entre 1620 et 1629, soit durant l'occupation du fort. Il convient de rappeler que Champlain s'installa au fort Saint-Louis à partir de 1620, et ce, jusqu'en 1629, mais de manière discontinue. Il revint au fort en 1633 et y décéda en décembre 1635. Compte tenu de la valeur de cet objet, ce plat appartenait probablement à Champlain et devait refléter son statut social en tant que chef de l'établissement de Québec.
Ces fragments de plat en majolique sont les seuls objets de ce type retrouvés sur le site. Cependant, une tasse en porcelaine de Chine portant un décor de type Kraak et datant de la période de Champlain a été mise au jour sur le site de l'Habitation de Québec.
Évaluation d'inventaire
Numérisation de la collection archéologique de référence du Québec (2016 - ) Société du musée d'archéologie et d'histoire de Montréal Pointe-à-Callière
Les fragments de plat ont été sélectionnés pour la collection archéologique de référence du Québec, car ils sont associés à l'occupation du premier (1620-1626) ou du second (1626-1629) fort Saint-Louis de Québec à l'époque de Samuel de Champlain. Il s'agit également d'un spécimen unique dans les collections archéologiques du Québec, de même que sur tous les sites de la période de Champlain.
Emplacement
Localisation informelle :
Agence Parcs Canada (Collection Parcs Canada)
Code Borden
38G | CeEt-40 |
Références
Notices bibliographiques :
- GOYETTE, Manon. « Tome 2 : Le château Saint-Louis (1620-1834) ». CLOUTIER, Pierre, dir., Michel BRASSARD, Manon GOYETTE, Jacques GUIMONT et Paul-Gaston L'ANGLAIS. Fouilles archéologiques aux Forts et Châteaux Saint-Louis (1620-1871). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Parcs Canada, 2012, s.p.
- L'ANGLAIS, Paul-Gaston. « Tome 4, volume 1 : Regards sur la vie des gouverneurs (1620-1834) ». CLOUTIER, Pierre, dir., Michel BRASSARD, Manon GOYETTE, Jacques GUIMONT et Paul-Gaston L'ANGLAIS. Fouilles archéologiques aux Forts et Châteaux Saint-Louis (1620-1871). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Parcs Canada, 2012, s.p.