Fragments d'écuelle
Type :
Patrimoine mobilier (Bien archéologique)
Autre(s) nom(s) :
- Fragments d'écuelle à anses horizontales
- Fragments d'écuelle à lustre métallique
- Fragments d'écuelle à oreilles
- Fragments d'écuelle de type « Lusterware »
- Fragments d'écuelle de type « Lustreware »
Région administrative :
- Capitale-Nationale
Municipalité :
- Québec
Date :
- 1530 – 1610 (Production)
- 1530 – 1620 (Contexte archéologique)
- 1530 – 1620 (Importation)
- 1560 – 1800 (Datation des artéfacts associés au même contexte)
- 2001 – 2013 (Intervention archéologique)
- 2012‑08 – 2013‑08 (Découverte)
Période :
- Le Régime français (1534 à 1760)
Classification :
- Bien archéologique > Outils et équipement pour les matériaux > Alimentation : service et consommation des aliments
Éléments associés
Inventaires associés (1)
Description
Les fragments d'écuelle proviennent d'un objet servant à la prise de nourriture, sous forme liquide ou solide, qui aurait été fabriqué entre le deuxième quart du XVIe siècle et 1610. L'écuelle en faïence blanche présente une forme hémisphérique avec un fond concave. L'écuelle incomplète est composée de neuf tessons jointifs, formant une partie du fond, du corps et de l'anse. La hauteur résiduelle de l'objet varie entre 5 cm et 5,5 cm. Son diamètre est évalué à environ 11,4 cm.
Provenance archéologique :
- EdBt-3 > Numéro de catalogue 6605
Culture :
- Basques
Fonctions / usages :
Les fragments d'écuelle forment un objet servant au service ou à la consommation des aliments, sous forme liquide ou solide. L'écuelle peut être utilisée individuellement ou partagée par plusieurs. L'utilisation d'une écuelle en faïence plutôt qu'un bol ou un plat en bois peut aussi indiquer un statut social plus élevé de son propriétaire.
Lieu de production :
- Europe > Espagne > Aragon > Muel
Type de fabrication :
Artisanal
Technique de fabrication :
- Assemblé
- Cuit
- Façonné
- Moulé
- Tournassé
- Tourné
Matériaux :
- Céramique - terre cuite fine (Faïence blanche - Majolique)
Technique de décoration :
- Émaillé
- Peint
Motif décoratif :
- Géométrique
- Linéaire
- Point
- Sinueux
Décor :
L'écuelle est recouverte d'un émail blanc et lustré d'aspect gris bleuté et légèrement rose par endroits. La paroi intérieure, le dessus de l'anse et la paroi extérieure sont décorés par des ponctuations et des motifs linéaires peints à la main de type « reflejo metálico » à l'aide d'oxyde de cuivre de couleur rouge brun lustré. Une bande annulaire couvre la lèvre et l'anse est décorée d'un entrelacement de lignes marqué par des points. La paroi intérieure est divisée en quatre par une croix de lignes doubles. Deux types de motifs linéaires ornent les quarts qui se font face. Sur la paroi extérieure, quatre cercles concentriques rehaussent le pourtour de la panse.
Dimensions :
- Diamètre du rebord (Estimée / intégral) : 11,4 centimètre(s)
- Épaisseur, Paroi (Mesurée / intégral) : entre 0,5 et 1,1 centimètre(s)
- Hauteur (Mesurée / subsistant) : 5 centimètre(s)
Intégrité :
Objet incomplet constitué de plusieurs fragments recollés ou non (25% à 75% de l'objet)
Nombre de biens :
1
Nombre de fragments :
9
Numéro de l'objet :
- CARQ : 15
- CARQ : 10
- Numéro archéologique : EdBt-3-6605
- Numéro précédent : EdBt-3:6605
- Numéro précédent : EdBt-3-2012-SA-F1
- Numéro précédent : EdBt-3:7591
- Numéro précédent : EdBt-3:7583
- Numéro précédent : EdBt-3:7582
- Numéro précédent : EdBt-3:7581
- Numéro précédent : EdBt-3-2012-SA-C3-F1
- Numéro précédent : EdBt-3:7578
- Numéro précédent : EdBt-3:7579
- Numéro précédent : EdBt-3:7580
- Numéro précédent : EdBt-3:7584
Discipline :
- Archéologie historique
Altérations :
-
• Tache : Sur l'objet
La surface a des taches de teinte grisâtre à plusieurs endroits. -
• Écaillage : Sur l'objet
Écaillage de l'émail. -
• Faïençage : Sur l'objet
Craquelures de l'émail. -
• Picassure : Sur l'objet
Des petits trous s'observent dans la glaçure et la pâte sur la paroi extérieure et sous le fond.
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Inventorié | -- | ||
Informations historiques
Les fragments d'écuelle en majolique espagnole sont typiques de la production de Muel, village potier espagnol situé à proximité de Saragosse, en Aragon. De tradition hispano-mauresque, sa production peut être datée de la période allant du deuxième tiers du XVIe siècle à 1610. Les potiers de Muel étaient des Morisques, un groupe ethnique descendant des anciens conquérants musulmans de l'Espagne, christianisés après la reconquête du territoire espagnol en 1492. L'année 1610 marque l'année de leur expulsion de l'Aragon par la couronne espagnole, menant à l'abandon du village de Muel et à la fin subite de cette tradition potière vieille de plusieurs siècles. Cet événement historique fournit aux archéologues un marqueur de datation exceptionnellement précis lors de la découverte d'une céramique de Muel.
L'écuelle a vraisemblablement voyagé à l'île du Petit Mécatina sur la Basse-Côte-Nord du Québec à bord d'un baleinier ou d'un bateau de pêche basque. Elle faisait probablement partie des effets personnels de l'un des membres de l'équipage. Perdue ou jetée par son propriétaire lors de son séjour sur le lieu de pêche de l'île du Petit Mécatina, l'écuelle présente aujourd'hui une glaçure craquelée et écaillée. De petits trous s'observent également dans la glaçure et dans la pâte à quelques endroits, et la surface de l'objet présente de nombreuses taches grisâtres.
Les fragments d'écuelle sont trouvés en 2012 et 2013 dans deux sondages archéologiques subaquatiques rapprochés réalisés à proximité de larges monticules de délestage de navires.
Évaluation d'inventaire
Numérisation de la collection archéologique de référence du Québec (2016 - ) Société du musée d'archéologie et d'histoire de Montréal Pointe-à-Callière
Les fragments d'écuelle en majolique hispano-mauresque font partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'ils constituent un excellent marqueur temporel et culturel. Grâce à la fin subite de la production de ce type d'écuelle à Muel au début du XVIIe siècle, ces fragments de céramique offrent une datation relativement précise. En conséquence, ces fragments permettent aussi de raffiner la datation d'autres objets retrouvés dans le même contexte.
Ils peuvent également témoigner d'une présence basque ou espagnole sur un site, comme à l'île du Petit Mécatina. En outre, des fragments d'écuelle identiques ayant été trouvés sur la terre ferme et sous l'eau permettent d'établir un lien entre ces contextes archéologiques distincts.
Par ailleurs, l'état de conservation des fragments est excellent et suffisamment d'éléments sont présents pour reconstituer la forme et le décor de l'écuelle.
Emplacement
Region administrative :
- Capitale-Nationale
MRC :
- Québec
Municipalité :
- Québec
Arrondissement municipal :
- Les Rivières
Adresse :
- 1825, rue Semple
Localisation informelle :
Laboratoire et Réserve d'archéologie du Québec
Code Borden
EdBt-3 |
Références
Notices bibliographiques :
- ALVARO ZAMORA, María Isabel. Cerámica aragonesa. Vol. 2. Zaragoza, Ibercaja, 2002. 255 p.
- FITZHUGH, William W. et Erik PHANEUF. The Gateways Project 2013. Land and Underwater Excavations at Hare Harbour and Brador. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Smithsonian Institution/Université de Montréal/Artic Studies Center, 2014. 126 p.
- FITZHUGH, William W. The Gateways Project 2012. Land and Underwater Excavations at Hare Harbor, Petit Mecatina and Little Canso Island. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Smithsonian Institution/Université de Montréal/Artic Studies Center, 2013. 50 p.
- MYLES, Virginia. « Majolique espagnole des sites subaquatique et terrestre ». BERNIER, Marc-André, Robert GRENIER et Willis STEVENS. L'archéologie subaquatique de Red Bay : la construction navale et la pêche de la baleine basques au XVIe siècle. Ottawa, Parcs Canada, 2007, p. 120-130.