Maison Villeneuve-Bélanger

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La maison Villeneuve-Bélanger, construite entre 1894 et 1901, est située dans le lieu-dit de la Petite Auvergne, un secteur faisant partie de l'ancienne seigneurie de Notre-Dame-des-Anges concédée aux Jésuites en 1626. Le développement s'amorce en 1666 avec l'établissement d'un plan radial qui rappelle en partie celui du Trait-Carré qui le jouxte juste au nord. Au 18e siècle, la terre fait partie de la propriété de Barthélemy Cotton, un inspecteur des pelleteries pour la Compagnie des Indes qui fait fortune. La terre est ensuite utilisée durant la première moitié du 19e siècle par le boulanger James Clearihue. Une partie de cette terre, soit 29 arpents de superficie, est vendue en 1894 au cultivateur Charles-François-Xavier Villeneuve « avec la grange qui s'y trouve ». Villeneuve et sa femme Marie-Sophie Bélanger, mariés depuis 1889, y font construire leur nouvelle résidence en brique, probablement dans les mois qui suivent. La maison de dimension respectable — un carré d'environ 900 pieds carrés (83 mètres carrés) — est coiffée, comme la plupart des maisons de l'époque, d'un toit mansardé. La maison, orientée vers le sud plutôt que vers le chemin de Charlesbourg (1re Avenue), se distingue aussi par sa longue galerie qui s'étend sur deux façades, sa grande lucarne-pignon qui éclaire le comble et quelques détails classiques (fronton et piliers). Le couple y élève près d'une dizaine d'enfants. En 1931, la maison et un petit terrain découpé à même la grande terre agricole échoient à l'un des fils du couple, Herménégilde Xavier Villeneuve. Quant au reste de la propriété, la succession de Charles-François-Xavier Villeneuve en entame la subdivision dès la fin des années 1930, une opération foncière qui s'étire sur plus d'une dizaine d'années. Alors que le secteur est déjà en partie transformé en quartier suburbain, la propriété passe aux mains de Marcel Dion, un artiste-peintre qui œuvre dans le domaine commercial, en 1946. Il sera aussi échevin à la ville de Charlesbourg. Le garage adjoint à la maison est ajouté dans les décennies qui suivent. En 2017, la propriété demeure au sein de la famille Dion qui y tient encore un commerce.

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Inventaire patrimonial de l'arrondissement de Charlesbourg de la ville de Québec, à l'extérieur du site patrimonial déclaré de Charlesbourg (2018)
Ville de Québec

La maison Villeneuve-Bélanger implantée au 5555, 1re Avenue possède une valeur patrimoniale supérieure qui repose surtout sur son ancienneté, son historique et son intérêt architectural.

La maison possède une valeur d'âge supérieure. Elle a probablement été érigée entre 1894 et 1901, estimation qui repose sur son modèle architectural, la maison à mansarde, en vogue au Québec ainsi que sur la chaîne des titres effectuée. En effet, Charles-François Villeneuve, époux de Marie-Sophie Bélanger, achète la terre avec la grange dessus construite au boulanger James Clearihue en 1894. Le couple Villeneuve-Bélanger fait construire la maison de brique quelque temps après. La propriété passe aux mains de leur fils, Herménégilde Xavier Villeneuve en 1931. La maison est vendue à Marcel Dion, artiste-peintre, en 1946. En 2017, la propriété appartient toujours à la famille Dion.

La demeure présente une valeur architecturale supérieure en raison de sa représentative par rapport à la maison à mansarde. Dérivée du style Second Empire, la maison à mansarde retient de ce courant l'utilisation d'une toiture mansardée, c'est-à-dire qu'elle est formée d'un terrasson dans la partie supérieure et d'un brisis dans la partie inférieure. De plan carré ou rectangulaire, doté d'une toiture à deux ou quatre versants, ce type de maison demeure très populaire au Québec entre 1870 et 1920, car elle offre plus d'espace habitable à l'étage que les maisons avec toiture à deux versants. On la retrouve autant en milieu rural qu'urbain et son répertoire décoratif, dérivé de l'éclectisme classique français, reste sobre et modeste. La maison compte ici deux niveaux complets d'occupation avec les combles et une lucarne monumentale sur le brisis sud.

La maison possède une bonne valeur d'usage. Cette ancienne maison de ferme a conservé depuis son origine un usage résidentiel. Un commerce a été annexé dans le milieu du 20e siècle et est toujours en fonction.

La maison présente une valeur d'authenticité supérieure en raison de la conservation de plusieurs composantes traditionnelles malgré quelques interventions réversibles qui ont modifié son état d'origine. Parmi les éléments anciens ou traditionnels qui ont été conservés, on retrouve toujours le revêtement en brique des façades, le revêtement en tôle à baguettes et à la canadienne de la toiture, les fenêtres à battants avec imposte en bois, la porte principale en bois ainsi que les éléments décoratifs en bois de la galerie. Le pignon avant, qui devait être de la brique comme celui à l'arrière, a été recouvert par un revêtement de vinyle. Une porte a été percée sur la façade donnant sur la 1re Avenue. Une partie de la galerie a été fermée. Ces modifications sont pour la plupart de nature réversible. À l'arrière, un garage a été construit et est revêtu de planche à clin en bois avec des fenêtres à charnière en bois.

La maison possède une bonne valeur de position. Bien que son paysage agricole d'origine ait bien changé, la maison est aujourd'hui située en bordure de la 1re Avenue, une artère importante reliant Charlesbourg à Québec. La maison est située aujourd'hui au coin de la 55e Rue Ouest. De plus, l'implantation de la maison, façade plein sud, est évocatrice de son ancienneté.

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