88-90, rue Sainte-Anne

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Inventorié	--

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Inventaire du patrimoine bâti de la MRC de Marguerite-D'Youville (2014)
MRC de Marguerite-D'Youville

La valeur accordée à cette maison tient à son authenticité, à son architecture, à sa position et à son association à Joseph Trudeau, un personnage important dans l'histoire locale. Trudeau (1870-1935) fut un entrepreneur important à Varennes. En effet, il est responsable de la construction de plusieurs bâtiments du noyau villageois dont le presbytère, les brise-glaces, l'agrandissement de l'hôtel de ville et quelques maisons bourgeoises. Cette résidence-ci est la première qu'il construit.

Son architecture est d'abord caractéristique des innovations du début du XXe siècle, époque où des techniques de construction standardisées et des matériaux comme la brique sont populaires en raison de leur faible coût et de leur résistance. Ainsi, le parement de brique et les ouvertures à arc surbaissé surmontées de plates-bandes en brique sont typiques de cette période. Érigée en 1910, elle représente également un exemple indéniable de l'architecture résidentielle éclectique. Du style Queen Anne elle retient le volume imposant, le toit complexe à pavillon avec fronton-pignon et l'avant-corps sur la façade latérale droite. La majestueuse galerie suivant le corps du bâtiment sur deux façades, décorée de colonnes en bois sculptées et d'un balustre ouvragé et protégée d'un auvent avec pignon est d'influence pittoresque. La façade principale rappelle quant elle le style néoclassique. En effet, elle est symétrique (à l'exception d'une fenêtre juxtaposée) et la travée centrale est fortement soulignée. C'est dans cet axe central qu'est disposée l'entrée qui est marquée par les escaliers imposants y menant et par les colonnes l'encadrant. Ces colonnes s'élancent d'ailleurs jusqu'au deuxième étage où on retrouve un balcon surmonté d'un fronton richement orné de modillons, d'un tympan et d'un fleuron. La porte principale est en bois à double vantail et est surmontée d'une imposte tout comme la porte du balcon. Plusieurs autres éléments ajoutent à la valeur, à la monumentalité et à la richesse de cette maison bourgeoise. Les fenêtres à guillotine en bois sont parfois juxtaposées, d'autres fois décorées dans leur partie supérieure et certaines sont ornées de vitraux. On y trouve également une corniche à modillons, des jeux de briques polychromes autour des ouvertures et au niveau des arrêtes et une grille faîtière au centre du toit recouvert d'une tôle en plaque traditionnelle.

Pour conclure, notons que sa position constitue un autre élément lui conférant de la valeur. En effet, elle est située sur la rue Sainte-Anne, dans le noyau villageois original, sur le bord du fleuve, près de la basilique, de la chapelle Saint-Joachim et d'autres maisons bourgeoises.

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