Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Mine Beaver

Type :

Patrimoine immobilier

Autre(s) nom(s) :

  • Jacob's Asbestos Mining
  • Mine Beaver 1
  • Mine Beaver 2
  • Mine Consolidated
  • Mine Jacob
  • Mine King-Beaver
  • Mine Lucke et Mitchell
  • The Beaver Asbestos Company

Région administrative :

  • Chaudière-Appalaches

Municipalité :

  • Thetford Mines

Date :

  • 1880 (Ouverture)
  • 1890 – 1995 (Production)

Thématique :

  • Patrimoine industriel

Usage :

  • Production et extraction de richesses naturelles (Extraction minière > Mines > Mines à ciel ouvert)

Éléments associés

Patrimoine immobilier associé (1)

Événements associés (2)

Personnes associées (2)

Inventaires associés (1)

Carte

Description

L'ancienne mine Beaver est située dans la municipalité de Thetford Mines. Son gisement, découvert en 1880, est exploité pour l'amiante chrysotile par la Beaver Asbestos Company. à partir de 1890. L'excavation actuelle a englobé au fil de son expansion deux gisements, jadis exploités par deux installations différentes. Il s'agit des mines Beaver-1, dont l'ancien nom est Jacob, et de la mine Beaver-2 qui englobe le puits de la mine Bennett-Martin. Les fibres d'amiante des deux sites sont généralement disposées de manière transversale, mais quelques veines sont longitudinales. Celles-ci mesurent jusqu'à 10 cm de large.

Fermé depuis 1995, le site de la mine Beaver détient encore aujourd'hui tous les bâtiments nécessaires à son opération, hormis le moulin qui a été détruit lors d'un important brasier en 1974. Tout d'abord, le plus grand des bâtiments regroupe le concasseur et le séchoir. Les cheminées sur le toit du bâtiment sont celles du séchoir. À la sortie de ce bâtiment, le minerai séché et concassé est dirigé grâce à un convoyeur vers la réserve de pierre séchée ou à un quai de chargement. En forme de prisme triangulaire, le bâtiment de réserve de pierre séchée est situé sur un petit talus, de sorte que la quantité de minerai contenue à l'intérieur est beaucoup plus imposante que le volume du bâtiment. Après l'incendie du moulin, le minerai concassé et séché devait être chargé dans des camions pour être traité aux moulins des mines Normandie et British Canadian. Une station de chargement, alimentée à la réserve de pierre séchée, a donc dû être construite pour cette fin. Les deux autres stations s'alimentent également par convoyeurs à différents endroits de la chaîne de production depuis l'incendie du moulin.

On remarque que le minerai accède toujours à un bâtiment par son étage le plus haut et le quitte à son point le plus bas au moyen de convoyeurs. La plupart des bâtiments et des convoyeurs sont recouverts de panneaux d'amiante-ciment profilés et leur toit est souvent en tôle. Parmi les autres bâtiments se trouvent trois entrepôts et un garage comportant 15 portes et un pont roulant de 25 tonnes. L'atelier dont le plan est en « H » possède un toit arrondi en tôle. Il est équipé de plusieurs treuils, de deux ponts roulants et de cinq portes de garage. Les autres bâtiments abritent les bureaux administratifs.

Derrière ces bâtiments, se trouvent les haldes de résidus miniers. On distingue aisément les haldes les unes des autres selon la taille du roc rejeté. En effet, entre chaque concassage, le minerai stérile est rejeté à une halde différente au moyen d'un convoyeur.

Le site comprend aussi une immense excavation qui mesure environ 900 m de long sur 450 mètres de large et plus de 100 mètres de profond et comprend une dizaine de paliers visibles, d'une quinzaine de mètres de haut chacun. Ces paliers correspondent à la méthode de minage utilisée, qui est la méthode conventionnelle par gradins employée dans les puits à ciel ouvert. Cette excavation se remplit rapidement d'eau depuis l'arrêt du pompage par la mine Bell en 2008. On évalue qu'en 2014, l'eau a atteint la moitié du puits. La couleur turquoise de l'eau est due aux molécules d'eau et à de très fines particules en suspension qui renvoient les longueurs d'ondes bleues et vert pâle de la lumière solaire. Comme le fond de roche est clair notamment en raison d'un dépôt d'oxyde de magnésium, la couleur perçue est turquoise vif. De plus, l'eau du puits provient de la pluie et de la nappe phréatique. Il n'y a alors pas d'apport extérieur de matières organiques ou minérales pour troubler sa limpidité et changer sa couleur comme dans les lacs de la région.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

La mine voit le jour en 1880, quand le colonel Lucke et James Mitchell, tous deux de Sherbrooke, mettent leurs capitaux en commun afin de démarrer la mine Lucke & Mitchell. Le gisement reçoit sa charte provinciale en 1890 et du même coup change de nom pour mine Beaver. James Mitchell est dès lors le vice-président de la compagnie The Beaver Asbestos Co. Il fait également partie du conseil d'administration de la Canadian Mining Institute, association nationale regroupant 23 compagnies minières canadiennes. James Mitchell laisse d'ailleurs son nom au quartier Mitchell de la ville de Thetford Mines.

En 1909, la mine Beaver fusionne avec d'autres mines de la région pour former l'Amalgamated Corporation of Canada ltd. Cette fusion devient en 1912 l'Asbestos Corporation of Canada ltd. Dans la même année, la mine Beaver fait construire un nouvel atelier dont les machines sont plus performantes que celles du premier construit en 1909. De plus, un nouveau puits a été foré.

Adjacentes à la mine Beaver, les mines Bennett-Martin et Jacob voient le jour quelques années plus tard. En 1912, la Jacob's Asbestos Mining aussi connue sous le nom de la mine Consolidated, construit un premier bâtiment et développe une exploitation souterraine en 1917, suivie d'une exploitation à ciel ouvert en 1918. Mais, la mise en exploitation de la mine s'avère dispendieuse, compte tenu de l'épaisseur de plus de 12 mètres du dépôt à enlever avant d'atteindre l'amiante. Cette mine ferme donc en 1928 et devient le site no 1 de la mine Beaver. En 1911, la Martin-Bennett Asbetos Company sous la présidence de Benson James Bennett et la vice-présidence d'Alexander R. Martin, fait construire un atelier très complet et moderne, mis en marche au printemps 1912. Puis, en 1943 elle est achetée par la Beaver pour ne former qu'un unique puits d'exploitation. On note aussi qu'une petite exploitation de chromite a eu lieu dans le même gisement entre 1933 et 1941.

En 1956, la mine Beaver fusionne à la mine King afin de créer la mine King-Beaver. À ce moment, la compagnie Amalgamated Asbestos Corporation est achetée et fusionnée par la compagnie Asbestos Corporation ltd. Puis, deux ans plus tard, le moulin de la mine King ferme définitivement. Le traitement du minerai extrait de la mine King se fait dès lors dans le moulin de la mine Beaver, qui est agrandi et modernisé, l'année suivante.

Toutefois, dans la nuit du 8 décembre 1974, le moulin de la mine Beaver s'embrase à la suite de travaux d'entretien sur un convoyeur. Puisque la mine est située à la limite du réseau d'aqueducs de la ville de Thetford, la pression de l'eau est trop basse pour que les pompiers puissent éteindre l'incendie. Le moulin est déclaré comme une perte totale et il coûte trop cher à la compagnie de le reconstruire. 828 personnes se retrouvent donc au chômage à la veille de Noël. Lorsque les opérations reprennent en 1975, seulement 400 mineurs sont réengagés.

À ce moment, on décide de traiter le minerai au moulin de la mine Normandie de Vimy Ridge, située à quelques kilomètres de la mine Beaver. On construit alors un tunnel d'une longueur approximative de 215 mètres sous la route 112. C'est aussi à partir de ce moment que l'Asbestos Corporation fait construire un réservoir et des bassins de rétention d'eau sur ses terres, alimenté par son lac privé afin de mieux se protéger des incendies.

La mine King cesse ses opérations en 1986, mais son chevalement est utilisé comme puits d'évacuation pour la mine Bell jusqu'à sa fermeture en 2008. La mine Beaver continue à extraire de l'amiante chrysotile de son puits à ciel ouvert et garde certains de ses bâtiments fonctionnels. Lors de la fermeture de la mine Normandie en 1985, le minerai est acheminé au moulin de la mine British Canadian 2 de Black Lake. La mine Beaver cesse définitivement ses opérations en 1995, lorsqu'il devient trop dispendieux pour la société en commandite LAB Chrysotile de poursuivre le développement de son gisement.

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Emplacement

Region administrative :

  • Chaudière-Appalaches

MRC :

  • Les Appalaches

Municipalité :

  • Thetford Mines

Adresse :

  • Rue de la Mine

Latitude :

  • 46° 4' 20.15"

Longitude :

  • -71° 18' 56.3"

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Références

Notices bibliographiques :

  • CINQ-MARS, François, dir. Thetford Mines à ciel ouvert : histoire d'une ville minière, 1892-1992. Thetford Mines, Ville de Thetford Mines, 1994. 596 p.
  • FORTIER, Clément. Black Lake : Lac d'amiante, 1882-1982. Tome I : Amiante et chrome des Appalaches : cent ans d'histoire. s.l. Bibliothèque nationale du Québec / Bibliothèque nationale du Canada, 1983. 346 p.
  • GAUDARD, Serge. Voyage au coeur des Appalaches : guide des curiosités minérales de la MRC de l'Amiante. Thetford Mines, Musée minéralogique et minier de Thetford Mines, 1993. 178 p.

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