Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Monument aux mineurs

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Chaudière-Appalaches

Municipalité :

  • Thetford Mines

Date :

  • 1975 – (Installation)

Thématique :

  • Patrimoine industriel

Usage :

  • Non applicable

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Carte

Description

Le monument inauguré le 1er mai 1975 est située dans la municipalité de Thetford Mines. Il consiste en un immense bloc de serpentine, d'environ un mètre de diamètre, traversé par des veines d'amiante, et posé sur un trépied en béton. On peut lire sur une plaque vissée dans le minerai : « Aux travailleurs qui ont laissé leur vie dans les mines d'amiante ».

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

L'inauguration du monument à la mémoire des mineurs décédés survient un mois et demi après l'entrée en grève, le 18 mars 1975, de 3 500 mineurs des compagnies Lake Asbestos, Asbestos Corporation ltd., Bell Asbestos, Carey Canadian et National Asbestos, représentés par la CSN et le syndicat des Métallos. L'essentiel des demandes des mineurs consiste en une forte augmentation de salaire afin de rattraper le retard accusé avec les autres travailleurs miniers de la province. Ils souhaitent aussi un meilleur contrôle du niveau de poussières et le plein salaire pour les travailleurs atteints par l'amiantose ne pouvant plus occuper leur poste.

Le monument vise à rappeler les conditions de travail difficiles des mineurs tout en mettant en lumière les luttes syndicales passées, notamment au cours de la grève de 1949. Ce double objectif est bien identifié dans le discours d'inauguration prononcé en 1975 par M. Georges Dionne. Les propos de celui qui avait participé à la grève de 1949 sont repris dans le journal Le Travail au lendemain de l'inauguration : « (Les mineurs) ont lutté individuellement et collectivement pour se libérer du joug tyrannique des compagnies multinationales et espérons que ceux qui les suivent dans le douloureux sillage qu'ils ont labouré de leurs bras auront le courage nécessaire pour se libérer définitivement de cette peste blanche qu'est l'amiantose. (...) Cette pierre qui sort du sol thetfordois immortalisera à jamais ces braves travailleurs que le destin a frappés prématurément. Fasse la Providence que ce perpétuel drame qui se joue sous nos yeux depuis trop longtemps se termine avec le conflit qui nous affecte tous actuellement. »

Les risques liés à l'amiantose, bien que connus depuis les années 1930, et ayant fait l'objet de revendications de la part des grévistes de 1949, ne sont été véritablement enrayés qu'à la suite des recommandations de la Commission Beaudry, adoptées en 1977, qui fixe à deux fibres par centimètre cube d'air le niveau maximal de poussières acceptable. Pour ce faire, les exploitants se voient dans l'obligation d'installer des systèmes de dépoussiérage aussi bien à l'intérieur des bâtiments que sur toute la machinerie en opération.

Force est de constater qu'avant 1940, les piètres conditions de travail en matière de sécurité sont aussi responsables de nombreux accidents causant des blessures graves et bien souvent la mort. La mécanisation de l'industrie minière, entre 1900 et 1930, entraîne en effet un nombre croissant d'accidents, de sorte qu'on dénombre 250 morts et 4 000 blessés au cours de cette période. Il faut noter qu'avant 1909, le recensement des accidents n'était pas systématique. Ainsi, les estimations doivent certainement être revues à la hausse. Des mineurs écrasés par des wagons de locomotives mal contrôlées; d'autres victimes d'éboulements ou d'un dynamitage effectué sans que les précautions de base ne soient prises; ou encore les divers engrenages présents dans les moulins constituent autant de sources de dangers. L'équipement de protection rudimentaire peut également être en cause. En effet, les premiers modèles de casques qui apparaissent dans les années 1940, et encore en usage dans les années 1960, ne protègent les mineurs que de certains impacts et n'éliminent pas les risques de chocs électriques.

Heureusement, à partir des années 1930, la création de la Commission des accidents du travail qui adopte le principe de la responsabilité collective des employeurs, de même que la fondation de l'Association de sécurité des exploitants d'amiante du Québec entraînent une réduction considérable des accidents. Les propriétaires sont ainsi désormais tenus de verser à un fonds d'accidents une cotisation, dont le montant est proportionnel au nombre d'incidents survenus dans leur industrie.

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Emplacement

Region administrative :

  • Chaudière-Appalaches

MRC :

  • Les Appalaches

Municipalité :

  • Thetford Mines

Localisation informelle :

Dans le parc au coin des rues Saint-Alphonse Nord et Notre-Dame Ouest, près du presbytère de la paroisse Saint-Alphonse.

Latitude :

  • 46° 5' 27.58"

Longitude :

  • -71° 18' 0.59"

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Références

Notices bibliographiques :

  • GAUDARD, Serge. Voyage au coeur des Appalaches : guide des curiosités minérales de la MRC de l'Amiante. Thetford Mines, Musée minéralogique et minier de Thetford Mines, 1993. 178 p.

Multimédias disponibles en ligne :

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