Palais de justice de Mont-Laurier

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Le palais de justice est une institution au coeur de l'histoire locale de Mont-Laurier comme chef-lieu judiciaire depuis 1910. La construction de l'édifice représente une étape importante dans la consécration de l'ancien village de Rapide-de-l'Orignal. Comme premier édifice d'importance à expression néoclassique, style particulièrement prisé des architectes de l'époque pour les bâtiments civils, le palais de justice de Mont-Laurier a joué un rôle symbolique de part sa position dans le paysage, régnant sur la ville depuis son promontoire naturel. Il forme, avec la cathédrale et l'ancien séminaire de Mont-Laurier, un triangle visuel fort mettant en scène ces bâtiments important, donnant sens à la place qu'ils ont occupés et qu'ils continuent d'occuper dans l'histoire et dans l'imaginaire du village.

L'édifice a été construit par l'architecte québécois Elzéar Charest. Fonctionnaire au ministère de la Colonisation et des Travaux publics, il conçoit aussi les palais de justice des villes de Sherbrooke, de Hull, de Rimouski et de Valleyfield. Étudiant sous l'architecte néo-classique Thomas Baillairgé, Charest est sans doute l'un des plus grands architectes méconnus dans l'histoire de l'architecture québécoise pour la somme de ses réalisations institutionnelles, l'étendue géographique qu'elles couvrent et leur concentration en région.

Le palais de justice est construit en retrait de la rue, laissant place à un grand parterre à l'avant. Cet espace, mis en scène par l'aménagement paysager, a déjà été le lieu de rassemblements lors de festivités locales alors qu'aujourd'hui, il est plutôt réduite au cérémonial judiciaire.

L'édifice de deux étages de style néo-classique se déploie symétriquement dans l'axe central du bâtiment. Le corps principal comprend deux extrémités légèrement avancées qui affirment leur fronton massif, plaçant l'entrée principale au coeur du bâtiment, sous le porche qui relie les deux ailes. De forme rectangulaire, la prison est greffée dans l'axe central à l'arrière du bâtiment.

La typologie est très représentative de l'image projetée par l'institution québécoise à l'époque. Le parement extérieur est de pierre à bossage pour la base et de brique écossaise pour le haut des murs. Cette démarcation des matériaux, des couleurs et des textures est notable pour une institution. Ce mélange de matériaux était utilisé davantage dans les projets de grandes demeures ou de domaines privés. La valeur patrimoniale de ce bâtiment est tributaire de la lisibilité de cet édifice dans ces mises en scène remarquables, dont les hauts frontons de la toiture principale et leur traitement architectural formant également une composante reconnaissable de l'édifice.

La salle d'audience principale, située à l'étage sous les hauts plafonds offerts par les toitures à deux versants, a un fort caractère historique en raison de la conservation du volume de la salle et du mobilier d'origine.

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