Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Fonderie Horne

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Abitibi-Témiscamingue

Municipalité :

  • Rouyn-Noranda

Date :

  • 1926 – 1927 (Construction)

Thématique :

  • Patrimoine industriel

Usage :

  • Fonction industrielle, transformation des minéraux et fabrication de produits finis (Usines de transformation des métaux > Fonderies métaux non ferreux (cuivre, zinc))

Éléments associés

Groupes associés (2)

Personnes associées (1)

Inventaires associés (1)

Carte

Description

La fonderie Horne est un important complexe industriel spécialisé dans le traitement du de cuivre dont les activités à Rouyn-Noranda ont débuté en 1927. Propriété de Xstrata depuis 2006, le complexe a été érigé en différentes phases entre 1927 et 2013. Associée à la fondation de la ville de Noranda, la fonderie Horne est considérée comme l'un des plus importants producteurs mondiaux de cuivre et de métaux précieux ainsi que le plus grand recycleur de matériaux électroniques d'Amérique du Nord. En 2013, elle emploie 650 personnes.

L'ensemble a fait l'objet de plusieurs modifications avec le temps, selon l'évolution des types activités présentes sur le site. Par exemple, au moment de la construction de la fonderie Horne entre 1926-1927, on faisait l'extraction du minerai de cuivre, et dans une moindre importance de ceux d'or et d'argent, directement sur le site. En raison de la fermeture de la mine en 1976, les derniers bâtiments associés à celle-ci ont été démolis en 2008, puis les galeries souterraines ont été inondées par la suite.

Le minerai et les différents matériaux sont d'abord acheminés à l'usine par camion ou par train. Puis, grâce à un réseau ferroviaire interne de 18 kilomètres, les wagons sont pesés, échantillonnés, et finalement déchargés sur un circuit de 58 convoyeurs. Il est à noter que ces convoyeurs, ainsi que les autres structures servant au transbordement de la marchandise, constituent des éléments très importants dans l'imaginaire des travailleurs et des habitants de Rouyn-Noranda.

Le contenu des convoyeurs est ensuite acheminé vers des entrepôts d'une capacité de 35 000 tonnes. Un bâtiment, servant à l'entreposage de concentré, a d'ailleurs une superficie équivalant à celle d'un terrain de football. Le bâtiment sert également à la préparation des différents mélanges dont une partie est acheminée vers le réacteur Noranda, le coeur du procédé de smeltage en continu. Une partie du concentré reçu à l'usine doit toutefois d'abord être traitée dans des convertisseurs selon le procédé d'injection de concentré.

Par la suite, un mélange, composé de minerais non concentrés, de concentrés et de fondant, est introduit dans des fours, puis dans le réacteur Noranda. Ce dernier possède un diamètre de 5,1 mètres et une longueur de 21,3 mètres, et il peut atteindre une température de 1 250 degrés Celsius.

Le fer et le souffre des concentrés et des autres matériaux, ainsi que les impuretés comme le plomb et le zinc, réagissent avec l'oxygène insufflé dans le réacteur pour produire notamment de l'oxyde de fer, des scories fondues et un gaz contenant de l'anhydride sulfureux. Une partie de ce gaz est récupérée par l'usine d'acide sulfurique construite en 1989 pour minimiser les rejets de gaz dans l'atmosphère. Après être passés dans des précipitateurs, les autres gaz sont éliminés dans deux cheminées identiques de plus de 128 mètres construites en béton armé. Ces cheminées participent à faire de l'ensemble industriel de la fonderie Horne un élément paysager d'importance, visible de plusieurs endroits et faisant partie intégrante de la ville de Rouyn-Noranda.

Le cuivre, qu'on cherche à isoler et à purifier, se dépose alors sous les scories, sous forme de matte à haute teneur en cuivre (jusqu'à 70 %). La matte en fusion est coulée dans des poches de coulée puis dirigée vers le convertisseur Noranda, inauguré en 1996, et les quatre convertisseurs Pierce-Smith. À sa sortie, le cuivre en fusion est pur à 98,5 %. Ce dernier est transféré aux fours à anodes d'où il ressort à un degré de pureté de 99 %. Il est ensuite coulé, puis chargé dans des wagons ou camions pour être affiné ailleurs pour porter sa pureté à 99,9 %.

En 2013, Xstrata a annoncé d'importants investissements dans le but d'accroître sa capacité annuelle de traitement de matériaux recyclés, un marché en croissance. Le plan préliminaire prévoit notamment l'aménagement de nouveaux bâtiments à l'est des installations principales de la fonderie.

Haut de la page

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

Haut de la page

Informations historiques

L'ouverture du Nord-Ouest québécois à l'exploitation minière au début du XXe siècle s'inscrit dans les développements miniers du Nord-Est ontarien. Le jalonnement en 1920 par Edmund Henry Horne d'un claim au nord du lac Tremoy (lac Osisko) marque le début d'un important mouvement de prospection en Abitibi. Le Lake Tremoy Mining Syndicate, fondé à Haileyburry en Ontario, jalonne aussi ce secteur en 1921-1922.

En 1922, un important groupe de financiers et d'industriels américains, dirigé par Sam Thomson et Humphrey Chadbourne, forme le Thomson-Chadbourne Syndicate et se porte acquéreur notamment des propriétés du Lake Tremoy Mining Syndicate. Après avoir accumulé une quinzaine de claims, le groupe s'incorpore sous le nom de Noranda Mines Ltd. Dans les années suivantes, l'entreprise poursuit ses travaux de forage et parvient à délimiter un important gisement de cuivre et d'or. Cette découverte aura un effet d'entrainement alors qu'une vingtaine de mines entreront en activité près de la ville de Rouyn entre 1920 et 1950.

La Noranda Mines poursuit l'exploration des gisements Chadbourne et Horne, et elle entreprend la construction des installations d'extraction et de concentration, ainsi que d'une fonderie. Puis, elle entame, grâce à l'arrivée du chemin de fer à Rouyn en 1926, la construction d'une usine de smeltage. Érigée au-dessus de la mine, elle forme avec les autres constructions un ensemble compact.

L'abattage du minerai se fait par des galeries inclinées à 40 degrés. Le minerai emprunte ensuite un réseau de « chutes » qui l'achemine vers des broyeurs souterrains, des convoyeurs et des puits de remontée. Il passe alors de la mine à des broyeurs mécaniques et giratoires qui le concassent. Il prend enfin le chemin de l'atelier de concentration (organisé selon les étapes du procédé : broyage et pulvérisation, aération, flottation) et de la fonderie. Le 17 décembre 1927 a lieu une première coulée de cuivre. À l'origine, le cuivre est expédié en barres.

En 1929, la Noranda Mines s'associe à la Nichols Copper Co. et à la British Metals Corp. pour fonder la Canadian Copper Refiners Ltd et construire une affinerie de cuivre à Montréal-Est dans le but se lancer dans la production de cuivre affiné.

Lors de la crise économique des années 1930, l'or devient pour la Noranda Mines un sous-produit de première importance. En effet, alors que le prix du cuivre baisse, celui de l'or augmente. Comme les deux métaux sont associés étroitement dans ses gisements, l'entreprise peut choisir les zones minéralisées les plus riches en or ou en cuivre selon le marché. En 1937, la fonderie Horne occupe la deuxième place mondiale pour l'exploitation du cuivre et la troisième pour celle de l'or.

Au traitement des minerais et des concentrés, provenant notamment d'autres mines environnantes depuis 1930, s'ajoute graduellement à partir de la Seconde Guerre mondiale, le recyclage de matériaux contenant du cuivre et de matériaux précieux. L'adoption en 1973 du procédé de smeltage en continu, véritable prouesse technologique, accroît de façon considérable le potentiel de traitement des métaux autres que le cuivre. Dès lors, la fonderie Horne peut traiter également des matériaux contenant des impuretés métalliques telles que l'arsenic, l'antimoine, le zinc, le bismuth.

En 1976, on assiste à la fin de l'exploitation de la mine. Le gisement aura livré près de 60 millions de tonnes de minerai polymétallique. La Noranda Mines se concentre alors surtout dans le smeltage. D'ailleurs, en 1991, le procédé d'injection de concentré vient remplacer l'ancien système de fours à réverbères utilisé depuis l'inauguration de la fonderie. Ce procédé, combiné au smeltage en continu, permet au complexe d'extraire annuellement 200 000 tonnes métriques de cuivre en plus de traiter 800 000 tonnes métriques de concentrés de cuivre et de matières recyclables.

En 2006, les installations de la fonderie Horne sont acquises par le géant minier suisse Xstrata.

Haut de la page

Emplacement

Region administrative :

  • Abitibi-Témiscamingue

MRC :

  • Rouyn-Noranda

Municipalité :

  • Rouyn-Noranda

Adresse :

  • 101, avenue Portelance

Latitude :

  • 48° 14' 57.998"

Longitude :

  • -79° 0' 43.193"

Haut de la page

Références

Notices bibliographiques :

  • s.a. Noranda, Fonderie Horne. Rouyn-Noranda, Fonderie Horne, 2000. 25 p.
  • VALLIÈRES, Marc. Des mines et des hommes : histoire de l'industrie minérale québécoise : des origines au début des années 1980. Québec, Les Publications du Québec, 1989. 439 p.
  • Ville de Rouyn-Noranda. Étude d'ensemble et inventaire du patrimoine bâti de Rouyn-Noranda. s.l. Ville de Rouyn-Noranda, 2003. 56 p.
  • Ville de Rouyn-Noranda. Ville de Rouyn-Noranda [En Ligne]. http://www.ville.rouyn-noranda.qc.ca

Multimédias disponibles en ligne :

Haut de la page

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013