Cimetière Saint-Charles, partie Ouest

La nouvelle partie du cimetière Saint-Charles, inaugurée en 1967 sur le boulevard Wilfrid-Hamel, présente des avenues courbes asphaltées. Des massifs et des mosaïques florales identifiant le nom « Cimetière Saint-Charles » agrémentent la propriété ceinturée d'arbres à l'est et au nord. On y trouve un pavillon administratif, un mausolée-columbarium abritant un espace chapelle et un crématorium, des garages et un stationnement. Le cimetière occupe une superficie de 152 920 mètres carrés. Toutefois, cette superficie comprend également un lot situé dans la partie du cimetière Saint-Charles, rue Saint-Vallier Ouest. Sur le boulevard Wilfrid-Hamel, la partie du cimetière située au nord de la voie ferrée mesure 94 981.10 mètres carrés et n'est pas développée (Service d'évaluation de la Ville de Québec, 2011). Deux secteurs sont réservés aux communautés religieuses et deux autres regroupent des militaires. Il y a aussi un secteur de plaques au sol.

Sur le boulevard Wilfrid-Hamel, une enseigne lumineuse portant comme logo une colombe blanche identifie le nom du cimetière. À l'entrée, un muret décoratif, des portes grillagées et une croix de granit installée en haut d'un escalier extérieur composent le décor. Deux mâts portent l'un le drapeau québécois, l'autre le drapeau papal. Depuis 2004, deux fresques évoquant des scènes évangéliques, la résurrection du Christ et celle de Lazare, ornent le mur nord du mausolée-columbarium. S'étendant sur plus de 1077 pieds carrés, elles ont été réalisées par Les Ateliers D'ArbellA inc. pour souligner le 150e anniversaire du cimetière inauguré en 1855 sur la rue Saint-Vallier Ouest.

À l'intérieur du mausolée-columbarium, « La Pleureuse ou la désolation », une sculpture réalisée par Jean-Baptiste Côté vers 1910 et restaurée par le Centre de Conservation du Québec en 2000-2001, a été installée le 14 septembre 2003. Elle côtoie deux statues en bois sculptées par Benoi (sic) Deschênes. Celle représentant le Christ date de 1983 et celle représentant Notre-Dame de l'Assomption date de 1990. Des vitraux illustrant La Sainte-Trinité et Saint-Michel-Archange ainsi que des bancs proviennent de l'église Saint-Joseph de Québec, dissoute canoniquement. Des appliques représentant des angelots complètent le décor. En descendant l'escalier, on découvre une sculpture en métal en provenance d'Italie qui évoque la mise au tombeau du Christ.

À l'extérieur, dans la partie nord, on trouve une statue de Saint-Joseph. On peut y lire
« Ite/ad/Joseph/ 1972 ».

À la limite nord-ouest, le secteur militaire est identifié par un mât portant le drapeau
canadien. Un monument en granit noir porte l'inscription: « Nous nous souviendrons
d'eux/Inauguration le 14 septembre 2003/Ce mât de drapeau érigé en hommage/aux
militaires qui reposent/dans ce cimetière témoigne de la générosité/des dernières
volontés/du sergent Lucien Couture/décédé le 12 septembre 2002/We shall remember them ». Selon Jos Bilocq, mécanicien retraité des Forces armées canadiennes, ce monument devrait être placé dans le secteur militaire situé à l'entrée est du cimetière, où est inhumé le sergent Couture.

Le secteur militaire à l'est est identifié par deux canons dons du Musée du Royal 22e
Régiment, 13 septembre 2003. Il s'agit d'un canon lance-grenade de la marine et d'un
canon anti-aérien datant de la deuxième guerre mondiale. Y sont inhumés des militaires
des deux guerres mondiales, de la guerre de Corée et du conflit en Afghanistan.

Près de ce secteur militaire, le monument du Jubilée du millénaire, dessiné par Irénée Lemieux et sculpté par Jacquelin Gagnon de Saint-Sébastien, représente Notre-Dame de l'Annonciation. Ce monument de granit s'offre en fond de scène à un autel extérieur.

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Statut	Catégorie	Autorité	Date
Inventorié	--

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Au milieu du XIXe siècle, la paroisse Saint-Roch administre trois petits cimetières situés dans la Basse-Ville de Québec, non loin de l'église. En 1854, une loi interdit l'inhumation dans la ville. On pense que le nombre et l'état des cimetières sont en grande partie responsables des épidémies de choléra qui frappent la population. Cette loi permet d'en désaffecter plusieurs et d'ouvrir de nouveaux terrains en banlieue à une distance d'au moins deux milles des limites de la ville.

Avec le courant hygiéniste valorisant les bienfaits de la nature et l'influence du romantisme sur les attitudes face à la mort, naît le concept du cimetière-jardin, inspiré du jardin à l'anglaise. Après l'ouverture du cimetière Père-Lachaise à Paris en 1804, toute une génération de cimetières de banlieue, les « rural cemeteries », se répandent aux États-Unis et au Canada. À Québec, le Mount Hermon est inauguré en 1848, suivi du Saint-Charles en 1855.

Un terrain de 19 arpents et 6 perches est acheté en 1854 par la fabrique de Saint-Roch pour la somme de 3 000 livres (20 000$). La propriété située sur les bords de la rivière Saint-Charles, près du pont Scott, appartenait au juge Philippe Panet. Les rives de la Saint-Charles étaient alors un lieu de villégiature recherché. Panet s'y était fait construire en 1830 une élégante villa nommée Le Bocage. La villa voisine, Coucy-le-Castel, appartenait à son frère le notaire Louis Panet. Le tracé de la voie qui menait à cette villa correspond aujourd'hui à l'avenue du Sacré-Coeur. Panet se réserva un terrain dans le bocage.

Charles Baillairgé, architecte et ingénieur municipal, dressa les plans du nouveau cimetière. Le cimetière fut inauguré le 3 juin 1855 et Baillairgé fut chargé de la gestion des lots. La BANQ conserve 28 plans de lots qu'il a dessinés, parmi lesquels celui de Venner. Le plan original du cimetière étant introuvable, la carte de H.W.Sitwell (1867) montre le cimetière douze ans après son ouverture. À l'ouest de l'entrée, deux carrefours concentriques se succèdent. Le second est subdivisé en lots. Baillairgé y sera inhumé en 1906. À ces ronds-points se greffent de longues avenues courbes. À l'ouest, le terrain est découpé en rectangles où la végétation est moins présente. L'aménagement paysager intègre ainsi des éléments du paysage romantique anglais et la rigueur géométrique des jardins français.

En 1858, les dépouilles des anciens cimetières de la paroisse Saint-Roch sont transférées à Saint-Charles. Le 10 juin 1867, la fabrique de la Paroisse Saint-Roch cède aux Pères Oblats-de-Marie-Immaculée un terrain situé en face au cimetière Saint-Charles et qui deviendra le cimetière Saint-Sauveur. Le 21 décembre 1912 est créée la Compagnie du Cimetière Saint-Charles, une corporation sans but lucratif. Le cimetière Saint-Sauveur lui est alors rattaché. Le cimetière s'agrandit vers l'ouest avec l'acquisition en 1912 de la terre de feu juge Andrews. Par la même occasion, la Compagnie du cimetière Saint-Charles acquiert également le terrain de David Frost Bell qui correspond aujourd'hui à la section sur le boulevard Wilfrid-Hamel. Cette section a été inaugurée le 17 septembre 1967. Le mausolée-columbarium et le crématorium ouvrent en 1983. En 2007, les paroisses Notre-Dame de Québec et Saint-Jean-Baptiste se joignent aux 17 paroisses membres de la Compagnie du Cimetière Saint-Charles.

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