Filature de laine de L'Isle-Verte
Type :
Patrimoine immobilier
Autre(s) nom(s) :
- Ancienne fonderie
Région administrative :
- Bas-Saint-Laurent
Municipalité :
- L'Isle-Verte
Date :
- 1920 (Construction)
Thématique :
- Patrimoine industriel
Usage :
- Fonction industrielle, transformation de matières végétales et animales (Filatures et tissage de la laine (moulin à carder))
- Fonction industrielle, transformation des minéraux et fabrication de produits finis (Usines de transformation des métaux > Complexes sidérurgiques)
Patrimoine immobilier associé (1)
Groupes associés (1)
- La Filature de Laine de l'Isle-Verte Enr. - Occupant(e)
Personnes associées (4)
Inventaires associés (2)
Carte
Description
La filature de laine de l'Isle-Verte est une industrie spécialisée dans la confection de vêtements de travail dont les activités ont débuté en 1920 sur l'emplacement de l'ancienne fonderie de Charles Bertrand. L'usine est toujours en opération et on y assemble depuis 1965 une vaste gamme de vêtements de sécurité destinés aux professionnels de la forêt et aux travailleurs en plein air. Elle produit notamment des vestes à carreaux qui on fait la renommée de l'entreprise. La filature de laine de l'Isle-Verte est située rue Villeray, à proximité d'une ancienne beurrerie.
Érigée en 1920, la partie la plus ancienne de la filature intègre notamment l'atelier de couture. Son architecture est typique des usines construites au début des années 1920, notamment en raison de l'utilisation de la brique rouge comme matériau principal de construction et de la présence d'ouvertures à arc surbaissé. Cette partie est divisée en deux bâtiments reliés entre eux depuis leur construction. L'un d'eux, qui avait à l'origine un toit à deux versants, possède depuis 1945 un toit plat à la suite de l'ajout d'un étage. L'autre bâtiment a subi très peu de modifications depuis sa construction et conserve la plupart de ses éléments d'origine. L'usine comprend aussi une partie plus récente, construite avant 1945.
Plan au sol :
Irrégulier
Nombre d'étages :
2
Groupement :
Détaché
Annexes :
- Autre
Fondations :
- Béton
Toit :
-
Forme : À lanterneau
Matériau : Asphalte, bardeaux -
Forme : Plat
Matériau : Composite, multicouche
Porte principale :
- bois, à panneaux et vitrage, à imposte
Autre(s) porte(s) :
- bois, à panneaux et vitrage, à battants
- de garage
Fenêtre(s) :
- Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
- Rectangulaire, À guillotine
Éléments architecturaux :
- Jeu de briques
- Plate-bande
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Inventorié | -- | ||
Informations historiques
En 1865, Charles Bertrand (1824-1896) s'associe à Antoine Rousseau pour construire une fonderie et des ateliers de construction dans le but de produire des voitures et une gamme variée d'instruments aratoires. Pour ce faire, il acquiert des terrains situés à l'embouchure de la rivière Verte non loin des quais. C'est sur ce site, qui correspond à l'emplacement actuel de la filature de laine de l'Isle-Verte, que Bertrand établit sa fonderie.
Trois ans après la fondation de l'entreprise, les installations sont la proie des flammes. Bertrand reconstruit seul les installations, qui brûlent à nouveau en 1875. En 1877, il fonde une nouvelle société avec son fils Charles-Georges et Jean-Baptiste Raymond. Leur entreprise constitue à cette époque la seconde en importance au Québec dans la production de machines aratoire après la Matthew and Henry Moody de Terrebonne. On y fabrique des charrues, des « arrache-patates », des herses et des « piloteuses » en plus d'y produire en moyenne 1 200 paires de roues par année. La fonderie produit aussi des machines pour les moulins de tous genres, des poêles, des chaudrons et des ustensiles. Dès 1871, Bertrand possède quatre goélettes qui lui permettent de livrer ses produits dans ses différents comptoirs de vente de la province. L'implication de Bertrand explique en bonne partie le fait que l'Isle-Verte devient durant la seconde moitié du XIXe siècle un rare village d'allure industrielle dans le Bas-Saint-Laurent. On dénombre à l'Isle-Verte plus de 3 000 habitants en 1881, soit un nombre important dans ce contexte régional.
Affaiblie par la concurrence venue de l'ouest et par la crise qui frappe le Québec en 1894, la fonderie est mise en faillite quelques mois après la mort de son fondateur, Charles Bertrand, en 1896. Sa fonderie est vendue aux mains de syndics, ses biens liquidés et sa machinerie, évaluée à l'époque à 50 000 $, vendue à la compagnie Desjardins de Saint-André-de-Kamouraska.
Il semble ensuite que le site de la fonderie soit racheté par Benson et Bellavance. On y érige ensuite vers 1920 un nouveau bâtiment, toujours présent sur le site de la filature. Puis, vers 1930, Léon Thériault (1891-1965) et Jean-Baptiste Dubé s'en portent acquéreurs. Thériault devient rapidement le propriétaire unique de ce qui est alors appelée la manufacture de laine. Elle sera renommée, à partir de 1939, sous la raison sociale de La Filature de Laine de L'Isle-Verte Enr. L'entreprise se spécialise dans le traitement la laine : lavage, cardage, tissage, teinture et repassage des étoffes.
Le déclanchement de la Seconde Guerre mondiale entraîne l'expansion de la filature. Pendant le conflit, la filature produit des couvertures de laine pour l'armée. La laine utilisée venait notamment des campagnes aux alentours, du Nouveau-Brunswick, du Madawaska et de la Baie des Chaleurs.
Afin de satisfaire la demande grandissante, un deuxième étage est ajouté en 1945 par Georges Dubé, un entrepreneur de Rimouski. Vingt ans plus tard, l'entreprise cesse de fabriquer des tissus pour s'orienter davantage vers la couture en atelier. À partir de ce moment, elle se spécialise dans la confection de vêtements de travail et de sport. La filature de laine de l'Isle-Verte a depuis acquis beaucoup de notoriété notamment pour ses vestes à carreaux dont la compagnie propose plusieurs modèles.
En 1998, Gilles D'Amours et Sylvie Pelletier se portent acquéreurs de la filature de laine de l'Isle-Verte renommée à ce moment-là La Filature de l'Isle-Verte (1998) Ltée. On y produit encore de nos jours des vêtements de travail (pantalon de sécurité pour les opérateurs forestiers, imperméables, vestes de laine). On y répertorie 60 machines à coudre industrielles et une table de coupe avec couteau électrique. Une trentaine d'employés travaillent toujours à confectionner des vêtements, soit un nombre d'employés stable depuis plus de quarante ans.
Emplacement
Region administrative :
- Bas-Saint-Laurent
MRC :
- Rivière-du-Loup
Municipalité :
- L'Isle-Verte
Adresse :
- 61, rue Villeray
Latitude :
- 48° 0' 12.64"
Longitude :
- -69° 20' 38.13"
Références
Notices bibliographiques :
- BARBEAU, Marius. Maîtres artisans de chez-nous. Montréal, Les Éditions du Zodiaque, 1942. 220 p.
- Bergeron Gagnon. Inventaire du patrimoine bâti de la MRC de Rivière-du-Loup. s.l. 2012. 88 p.
- CÔTÉ, Léopold et Odette DIONNE CÔTÉ. L'Isle-Verte au fil des ans. L'Isle-Verte, 2001. 355 p.
- FORTIN, Jean-Charles et Antonio LECHASSEUR. Le Bas-Saint-Laurent. Les régions du Québec. Histoire en bref. Sainte-Foy, Éditions de l'IQRC, 1999. 190 p.
- LAROCQUE, Paul. Parcours historiques dans la région touristique du Bas-Saint-Laurent. Rimouski, Université du Québec à Rimouski, 1994. 433 p.
- MICHAUD, Robert. Guide patrimonial de L'Isle-Verte. Trois-Pistoles, Centre d'édition des Basques, 1998. 77 p.
- MICHAUD, Robert. L'Isle-Verte vue du large. Montréal, Léméac, 1978. 354 p.