Ancien centre administratif de la Shawinigan Water and Power Company

L'ancien centre administratif de la Shawinigan Water and Power Company est un édifice industriel de facture moderne érigé vers 1951. Le vaste bâtiment en brique ocre présente un plan rectangulaire et une élévation de quatre étages. Il est coiffé d'un toit plat. Ses façades, parfaitement symétriques, sont marquées par des bandeaux de fenêtres groupées dans un encadrement en pierre. Ces bandeaux, légèrement en relief, parcourent toute la largeur de l'édifice et marquent les étages. L'entrée principale est aménagée en retrait, sur la largeur du bâtiment. Elle est constituée d'un portail en pierre protégé d'une marquise, et d'une porte en bois à double vantail surmontée d'une imposte vitrée. L'essentiel de l'ornementation de l'édifice est concentré sur cette entrée, qui est surmontée d'une frise et de bas-reliefs. Le bâtiment est implanté perpendiculairement à la rue et parallèlement à une voie ferrée, à proximité d'une école et d'un ancien poste de distribution d'énergie hydroélectrique. Il est situé dans l'axe d'un pont traversant la rivière Saint-Maurice, dans une zone industrielle aux limites de l'ancien noyau de Trois-Rivières.

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L'ancien centre administratif de la Shawinigan Water and Power Company est construit durant la période d'apogée de cette compagnie, pionnière dans le développement de l'hydroélectricité au Québec.

La SWPC est créée en 1898 par l'homme d'affaires américain John Joyce sur le site des chutes Shawinigan, sur la rivière Saint-Maurice. L'entreprise connaît une ascension fulgurante dans la première moitié du XXe siècle : elle développe le potentiel de la rivière, fonde la Ville de Shawinigan Falls, construit plusieurs centrales et barrages, attire des industries dans la région de la Mauricie et met en place un réseau de distribution de l'électricité sur un vaste territoire.

Trois-Rivières devient très vite un lieu stratégique de transformation et de redistribution de l'énergie. Un poste central est construit en 1911 à l'angle des rues Saint-Maurice et Saint-Paul. À l'époque, cet emplacement se trouve aux limites de la ville, dans une zone à caractère industriel. Le poste est alors relié au complexe de Shawinigan Falls par des lignes aériennes. Plusieurs autres bâtiments, tels que des entrepôts, un atelier de mesurage et un poste de garde, sont érigés sur le site durant les années suivantes. Ces structures sont aujourd'hui disparues. C'est sur le même terrain, face au poste central, qu'est érigé vers 1951 le siège administratif de la SWPC. Les plans sont conçus par William Thomas Burge (décédé en 1987), architecte montréalais et auteur de plusieurs édifices pour la Shawinigan Water and Power Company au Québec.

La compagnie occupe le bâtiment jusqu'en 1963, année où l'électricité est nationalisée. Par la suite, Hydro-Québec y loge également un centre administratif jusqu'en 1991, avant de réaménager ses locaux dans un nouvel édifice du centre-ville. Depuis, le bâtiment sert d'entrepôt commercial. Quant à l'ancien poste central, il est aujourd'hui englobé dans le Centre d'entretien électrique construit en 1988. D'anciennes structures métalliques sont toutefois encore visibles sur le site.

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Inventaire du patrimoine bâti de Trois-Rivières (2009 - 2010)
Ville de Trois-Rivières

La valeur patrimoniale de l'ancien centre administratif de la Shawinigan Water and Power Company repose notamment sur son intérêt historique. Le bâtiment rappelle l'importance de cette compagnie pionnière dans le développement de l'hydroélectricité au Québec. La Shawinigan Water and Power Company est créée en 1898 par l'homme d'affaires américain John Joyce sur le site des chutes Shawinigan, sur la rivière Saint-Maurice. L'entreprise connaît une ascension fulgurante dans la première moitié du XXe siècle : elle développe le potentiel de la rivière, fonde la Ville de Shawinigan Falls, construit plusieurs centrales et barrages, attire des industries dans la région de la Mauricie et met en place un réseau de distribution de l'électricité sur un vaste territoire. Trois-Rivières devient très vite un lieu stratégique de transformation et de redistribution de l'énergie. Un poste central est construit en 1911 à l'angle des rues Saint-Maurice et Saint-Paul. Ce dernier est alors relié au complexe de Shawinigan Falls par des lignes aériennes. Plusieurs autres bâtiments, tels que des entrepôts, un atelier de mesurage et un poste de garde, sont érigés sur le site durant les années suivantes. C'est sur le même terrain, face au poste central, qu'est érigé vers 1951 le siège administratif de la SWPC. La compagnie occupe le bâtiment jusqu'en 1963, année où l'électricité est nationalisée. Par la suite, Hydro-Québec y loge également un centre administratif jusqu'en 1991. Depuis, l'édifice sert d'entrepôt commercial. Sa conception industrielle, son volume imposant et sa position adjacente à l'ancien poste central continuent d'évoquer son appartenance à l'histoire de l'hydroélectricité dans la région. En outre, la plupart des autres bâtiments du site ayant été démolis, cet édifice constitue l'un des derniers témoins de l'ancien ensemble de la SWPC qui occupait les lieux.

La valeur patrimoniale de l'ancien centre administratif de la Shawinigan Water and Power Company réside également dans son intérêt architectural. L'édifice affiche un fonctionnalisme moderne tout en portant certaines réminiscences du style Beaux-Arts, plus traditionnel. Les plans sont conçus par William Thomas Burge (décédé en 1987), architecte montréalais et auteur de plusieurs édifices pour la Shawinigan Water and Power Company au Québec. L'architecture moderne rationaliste, dont s'inspire l'ancien centre administratif, se répand au Québec après la Deuxième Guerre mondiale. La simplicité des formes, les couleurs sobres, les matériaux bruts comme le béton et la brique, le toit plat et la forme extérieure dictée par la fonction du bâtiment sont des caractéristiques associées à ce courant. L'ancien centre administratif de la SWPC intègre ces éléments, parfaitement adaptés à sa fonction industrielle. Ses façades complètement dépouillées de tout ornement laissent place à une fenestration abondante. Les bandeaux de pierre qui encadrent les ouvertures créent un jeu de texture et de relief qui apporte un certain rythme à l'aspect général austère du bâtiment. Par ailleurs, la disposition symétrique des façades, la composition tripartite formée d'un soubassement, d'un corps de bâtiment et d'une corniche et l'insistance décorative sur l'entrée principale constituent des éléments issus de la tradition de l'École des Beaux-Arts. Il en va de même pour la présence de bas-reliefs, de quelques composantes décoratives en pierre et de la recherche de monumentalité de l'édifice. Il s'agit donc d'une oeuvre de transition entre les formes classiques qui marquent le début du XXe siècle et l'architecture moderne qui sera privilégiée à partir des années 1950.
Source : Municipalité de Trois-Rivières, 2010.

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