Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

11, place Freeman

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Mauricie

Municipalité :

  • Trois-Rivières

Date :

  • vers 1916 – (Construction)

Usage :

  • Fonction résidentielle (Maisons de compagnie)

Éléments associés

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Images

Description

La maison sise au 11, place Freeman est un bâtiment résidentiel de style Arts and Crafts construit vers 1916. Recouverte de bardeaux de cèdre, elle présente un plan rectangulaire et une élévation de deux étages. Elle est coiffée d'un toit à deux versants dans lequel s'inscrit une fausse mansarde en façade. Deux volumes rectangulaires en saillie sont aménagés sur les façades latérales. Un avant-toit à versants inégaux marque la séparation entre le rez-de-chaussée et l'étage, et se prolonge latéralement pour couvrir ces saillies. L'entrée principale, en façade, ainsi que l'entrée secondaire sur le mur gauche sont accessibles par quelques marches. La maison est percée de nombreuses fenêtres de formats variés, dont deux fenêtres en oriel ou bow-windows. Une petite annexe est construite sur le mur arrière de la résidence. Cette dernière fait partie d'un développement domiciliaire établi entre le fleuve Saint-Laurent et la rue Notre-Dame. La place Freeman comprend cinq résidences bâties autour d'un rond-point et est située à la limite ouest du secteur Sainte-Marthe-du-Cap de la ville de Trois-Rivières.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

La maison sise au 11, place Freeman est construite vers 1916 dans un petit développement domiciliaire réservé aux patrons de l'usine de pâtes et papiers St. Maurice Paper. Cette dernière rachète en 1916 les installations de l'usine Union Bag Pulp and Paper, établie depuis 1910 sur un vaste territoire en bordure du fleuve Saint-Laurent. La St. Maurice Paper développe l'entreprise et en fait une véritable papeterie. Elle devient un des employeurs les plus importants de la région, avec ses centaines d'ouvriers. Les patrons de l'usine, le personnel-cadre et la main-d'oeuvre spécialisée, dont les ingénieurs, sont majoritairement originaires de la Nouvelle-Angleterre où est établie la compagnie mère. Pour loger cette communauté anglophone, des quartiers autonomes sont aménagés à proximité de la papeterie, de chaque côté de la rue Notre-Dame.

Les résidences de la place Freeman sont construites à partir de 1916, année où la rue, jadis appelée rue des Anglais puis rue des Américains, est ouverte. Le rond-point comporte à l'origine quatre maisons cossues aménagées dans le style Arts and Crafts. L'endroit a porté jusqu'à récemment le nom de terrasse Saint-Maurice, évoquant ainsi la terrasse Turcotte à Trois-Rivières où logeaient également les dirigeants de grandes entreprises.

La St. Maurice Paper ferme ses portes en 1930, en conséquence de la Grande Crise. Par la suite, plusieurs résidents de la place Freeman quittent les lieux. L'usine ouvre à nouveau en 1946 et cesse définitivement ses activités en 1977. Cette maison subit quelques modifications mineures au fil des années, comme l'ajout d'oriels et le recouvrement de la toiture avec du bardeau d'asphalte. Toutefois, sa volumétrie et ses caractéristiques essentielles sont intactes, lui conférant un état d'authenticité élevé.

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Évaluation d'inventaire

  • Inventaire du patrimoine bâti de Trois-Rivières (2009 - 2010)
    Ville de Trois-Rivières


  • La valeur patrimoniale du 11, place Freeman repose notamment sur son intérêt historique. La demeure fait partie d'un ensemble résidentiel construit afin de loger les patrons d'une entreprise qui a marqué l'histoire locale, soit l'usine de pâtes et papiers St. Maurice Paper fondée en 1916. Elle devient un des employeurs les plus importants de la région, avec ses centaines d'ouvriers. Les patrons de l'usine, le personnel-cadre et la main-d'oeuvre spécialisée, dont les ingénieurs, sont majoritairement originaires de la Nouvelle-Angleterre où est établie la compagnie mère. Pour loger cette communauté anglophone, des quartiers autonomes sont aménagés à proximité de la papeterie, de chaque côté de la rue Notre-Dame. Les résidences de la place Freeman sont construites à partir de 1916, année où la rue, anciennement appelée rue des Anglais puis rue des Américains, est ouverte. La Grande Crise, en 1929, entraîne la fermeture de la St. Maurice Paper l'année suivante. Par la suite, plusieurs résidents de la place Freeman quittent les lieux. La maison sise au numéro 9, quant à elle, est érigée vers 1916 et est occupée depuis le début des années 1920 par la même famille. Leur ancêtre, originaire de l'île Guernesay, était comptable pour la compagnie. La résidence témoigne à la fois de l'histoire de la St. Maurice Paper et du phénomène de l'aménagement de secteurs urbains par des compagnies dans la première moitié du XXe siècle.

    La valeur patrimoniale du 11, place Freeman repose également sur son intérêt architectural. Tout comme les quatre maisons composant à l'origine la place Freeman, la résidence figure parmi les exemples les plus éloquents du style Arts and Crafts dans la région. Ce courant naît en Grande-Bretagne au XIXe siècle, en réaction à l'industrialisation et à la standardisation des arts décoratifs et de l'architecture. Il préconise un retour à l'artisanat et aux styles d'habitations traditionnels de la campagne anglaise, dans le but de créer un milieu de vie fondé sur des principes humanistes. Le mouvement se répand aux États-Unis à la fin du siècle, où il intègre différentes influences locales. Sa portée sociale disparaît au profit de ses caractéristiques formelles, qui sont largement diffusées dans les catalogues de maisons. Au Québec, plusieurs résidences du début du XXe siècle reprennent les grandes lignes de ce courant, dont la construction avec des matériaux naturels, les toitures imposantes et débordantes, les ouvertures nombreuses et variées et les espaces extérieurs protégés tels que les perrons, galeries et vérandas. La maison du 9, place Freeman comporte toutes ces caractéristiques. Elle a notamment conservé son parement d'origine en bardeau de cèdre, son toit débordant, sa galerie et sa véranda. Les plans de la résidence auraient été conçus par un architecte bostonnais qui y aurait habité durant les premières années suivant sa construction. Cette demeure est représentative de ce style en vogue chez la bourgeoisie anglophone au début du XXe siècle.

    La valeur patrimoniale du 11, place Freeman repose en outre sur l'intérêt de son implantation. La place Freeman forme un aménagement urbain de qualité exceptionnelle, original et par ailleurs peu commun dans la région. La planification de cet espace s'accorde avec l'architecture des résidences, qui sont conçues selon l'idéologie du courant pittoresque visant l'harmonisation du paysage bâti avec la nature. La proximité du fleuve Saint-Laurent est à l'origine de la construction de galeries et de vérandas permettant aux résidents de jouir d'une vue sur le rivage. Le rond-point, au centre de la place, ainsi que les terrains environnants comportent un aménagement paysager soigné contribuant à la mise en valeur des résidences. Situé à l'écart de la rue Notre-Dame, la plus passante du secteur, l'endroit bénéficie d'une tranquillité appréciable. Cette maison profite donc d'un environnement favorable.
    Source : Municipalité de Trois-Rivières, 2010.

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    Emplacement

    Region administrative :

    • Mauricie

    MRC :

    • Trois-Rivières

    Municipalité :

    • Trois-Rivières

    Adresse :

    • 11, place Freeman

    Lieux-dits :

    • Sainte-Marthe-du-Cap

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    Références

    Notices bibliographiques :

    • LEBLANC, Georges. « Le Parc des Anglais ». Le nouveau Madelinois. Vol. 1, no Printemps 2009 (2009), p. 21-22.
    • Patrimoine trifluvien. No 12 (2002).
    • Patrimoine trifluvien. No 13 (2003).

    Multimédias disponibles en ligne :

    Numéro du bien :

    • Identifiant municipal : 1676

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