Première église évangélique arménienne

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La Première Église évangélique arménienne est d'abord connue sous le nom d'église Saint Gaëtan, érigée pour la paroisse catholique montréalaise fondée le 11 juillet 1960 par Mgr Paul-Émile Léger (1904-1991) à la suite du démembrement des paroisses Saint Joseph-de-Bordeaux et Sainte-Odile. En attendant la construction du lieu de culte, les paroissiens se réunissent dans les écoles Louis-Pasteur et de la Dauversière. Une maison est acquise en 1960 pour servir de presbytère temporaire. L'année suivante, le terrain est acheté, mais la construction ne commence qu'en 1965 pour se terminer en 1967. L'architecte Louis J. Lapierre (né en 1924) est retenu pour le projet. Pour ce faire, il s'adjoint les services de Guy Lord, ingénieur en mécanique, et de la firme Bouthillette et Parizeau. Lapierre collabore aussi étroitement avec les paroissiens pour s'assurer de répondre à leurs besoins liturgiques et socioculturels.

Lapierre s'inspire de plusieurs grands architectes pour la construction de ce lieu de culte qu'il réinterprète à sa manière. Les voûtes paraboliques hyperboloïdes sont inspirées de l'architecture de Félix Candela (1910-1997), les passerelles ainsi que les parois inclinées le sont de l'oeuvre de Kenzo Tange (1913-2005) tandis que les gargouilles marquent une influence de Le Corbusier (1887-1965).

L'église se distingue par sa structure qui se déploie en quatre voiles paraboliques hyperboloïdes relevés aux angles. L'utilisation de différentes textures de béton fait ressortir les éléments architecturaux. De plus, ce matériau permet d'intégrer des gargouilles et une marquise dans le prolongement du toit. La dénivellation du terrain, tout en donnant une légèreté au bâtiment, permet un accès indépendant pour les espaces communautaires du sous-sol.

L'usage des voiles de béton permet également de créer un espace intérieur aéré et dégagé doté d'un décor sobre. Un bandeau de fenêtre détache la toiture des murs, ce qui donne un effet de légèreté et permet une abondante lumière naturelle. Le lanterneau de la voûte définit une pointe contrastante qui entraîne le regard vers l'autel. La disposition des lampes noires accrochées au plafond rappelle la voûte céleste.

Bien accueillie par la critique, l'église est considérée comme le bâtiment le plus remarquable de Lapierre. Ce dernier la considérait comme sa plus grande réalisation.

L'architecte travaille en étroite collaboration avec l'artiste Yves Trudeau (1930-2017) pour la réalisation du décor intérieur. Celui-ci produit le maître-autel, l'autel de la Sainte Réserve, les fonts baptismaux et le Corpus Christi. En 1967, un chemin de croix en céramique émaillée réalisé par le sculpteur Jean-Charles Charuest (1925-2015) vient compléter ce décor.

En 1968, le sous-sol est aménagé selon les plans de Lapierre. À une date inconnue, un vitrail de Lyse Charland Favretti (née en 1948) est ajouté près des fonts baptismaux.

Au fil du temps, la toiture doit être rénovée à plusieurs reprises en raison de problèmes récurrents d'infiltration d'eau. En 2003, le lieu de culte est vendu à la Première Église évangélique arménienne. À ce moment, le chemin de croix de Jean-Charles Charuest et le mobilier liturgique d'Yves Trudeau sont vendus. Seuls les fonts baptismaux sont conservés. La paroisse Saint-Gaëtan est officiellement supprimée le 13 juin 2006. Le bâtiment est cependant toujours utilisé comme lieu de culte par la communauté évangélique arménienne.

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