Église de Notre-Dame-de-Lourdes

L'église de Notre-Dame-de-Lourdes est un lieu de culte de tradition catholique érigé en 1931 et 1932. Le plan de l'édifice à structure d'acier enrobée de béton est composé d'une nef rectangulaire, d'un transept et d'un chœur en saillie terminé par un chevet plat. De plan rectangulaire et peu élevée, la sacristie est implantée à gauche du chœur et relie le bras du transept. L'ensemble possède un parement de brique beige et est surmonté d'un toit à deux versants droits couvert de tuile d'amiante-ciment. La façade est dotée d'une porte centrale à deux vantaux surmontée d'un tympan cintré et est entourée d'un portail à voussures. Deux pilastres rythment la façade, dont le pignon est percé d'une rose et est surmonté d'une croix. Les élévations latérales sont percées de hautes fenêtres cintrées séparées de lésènes. De part et d'autre de la nef, en façade, sont implantés une tour-clocher hors-œuvre à gauche et un escalier fermé à droite. L'église est implantée sur un terrain plat, dans le secteur villageois de la municipalité de Notre-Dame-de-Lourdes.

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Au XVIIe siècle, la région de Lanaudière correspond notamment aux seigneuries de Lanoraie, de D'Autray et de Berthier. Fondée en 1758, la paroisse de Sainte-Élisabeth inclut une partie de ces trois divisions seigneuriales. Dès 1756, des premiers colons y sont déjà établis. Sainte-Élisabeth est d'abord desservie comme une mission.

Dans les premières décennies du siècle suivant, on dénombre déjà plus de 5000 habitants dans cette paroisse. L'économie est florissante principalement en raison de l'agriculture et l'exploitation forestière. De plus, la présence de deux cours d'eau, les rivières Bayonne et La Chaloupe, favorisent entre autres l'établissement de moulins utilisant l'énergie hydraulique.

Depuis sa fondation, la municipalité de Sainte-Élisabeth a subi d'importantes transformations de ses limites territoriales avec la création de nouvelles paroisses et municipalités aux alentours. La paroisse de Notre-Dame-de-Lourdes est érigée canoniquement le 29 juin 1925 à la suite d'un détachement de la paroisse de Sainte Élizabeth. Elle devient une municipalité autonome en 1926. Située en secteur rural, son économie repose, au XIXe siècle, sur l'exploitation de sablières ainsi que sur l'agriculture et l'industrie laitière. Puis, au XXe siècle, elle se tourne vers l'élevage du porc et l'industrie du tabac.

Dès 1846, une première chapelle est construite sur le territoire de la future paroisse de Notre-Dame-de-Lourdes dans le rang Sainte-Émélie. De petites dimensions, la chapelle ne peut cependant accueillir plus de douze fidèles. En 1907, on décide de la remplacer par une nouvelle chapelle qui sera utilisée jusqu'à la fondation de la paroisse.

Le 19 juillet 1925, lors d'une assemblée de paroisse, il est décidé de procéder à la construction d'une chapelle temporaire. Celle-ci est érigée en quinze jours seulement sur un terrain offert gracieusement par deux paroissiens, Adolphe Asselin et Antonio Latour, à l'aide de corvées populaires. Le 6 septembre 1925, l'église est bénie par Mgr Guillaume Forbes. Le nouveau lieu de culte peut désormais accueillir 175 fidèles entre ses murs. En attendant la construction d'un presbytère, le curé est logé dans une maison prêtée par Adolphe Asselin. Ce n'est que deux ans plus tard que le presbytère est érigé d'après les plans de l'architecte montréalais Georges-Alphonse Monette (1870-1941).

Dès 1929, la paroisse envisage la construction d'une nouvelle église. Celle-ci est autorisée par un décret de Mgr Joseph-Arthur Papineau (1875-1970) le 20 avril 1931, qui approuve au même moment les plans et devis préparés par l'architecte Antoine Monette (1899-1974). Ce dernier conçoit une église s'inscrivant dans la modernité avec sa façade asymétrique, sa tour-clocher hors-œuvre et sa structure d'acier enrobé de béton qui en fait un bâtiment à l'épreuve du feu.

Antoine Monette, fils de l'architecte Georges-Alphonse Monette, étudie l'architecture de 1917 à 1921 à l'École polytechnique de Montréal. Il travaille ensuite pour les architectes George Allen Ross et Robert Henry MacDonald, à Montréal, avant d'aller poursuivre sa formation en France à l'École des beaux-arts de Paris. Monette obtient son diplôme d'architecte en 1929 lors de son retour à Montréal. Il travaille au bureau d'architecte de son père et s'associe avec l'architecte Marcel Parizeau en 1933. En 1948, Monette s'établit à Paris où il est embauché par l'Ambassade du Canada en France. La carrière de Monette au Québec a été de courte durée et peu de ses réalisations sont connues. Outre la conception des plans de l'église de Notre-Dame-de-Lourdes, il a collaboré avec son père, Georges-Alphonse, à des travaux au Collège de l'Assomption, à L'Assomption, dont la conception du pavillon C en 1930.

L'église de Notre-Dame-de-Lourdes est mise en chantier en 1931 par l'entrepreneur Adélard Perreault, de Joliette. Les travaux se terminent en 1932 et l'église est bénie la même année.

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