Phare de Haut-fond Prince
Type :
Patrimoine immobilier
Région administrative :
- Côte-Nord
Municipalité :
- Tadoussac
Date :
- 1961 – (Construction)
Thématique :
- Patrimoine maritime et fluvial
Usage :
- Transport, communication et services publics (Aides fixes à la navigation > Aides lumineuses (phares))
Éléments associés
Inventaires associés (1)
Description
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
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Inventorié | -- | ||
Informations historiques
Le phare du Haut-fond Prince a été construit en 1961. Il s'agit ici d'un pilier-phare : c'est-à-dire que la tour portant le feu est érigée par-dessus un caisson d'acier rempli de béton, implanté directement dans les eaux du fleuve.
Le site a été choisi par la Garde côtière canadienne pour marquer l'emplacement d'un haut-fond à l'embouchure de la rivière Saguenay. Cette section du Saint-Laurent est souvent affectée par du brouillard, spécialement le matin, et est périlleuse pour les navigateurs. Bien que le phare actuel ne date que de 1961, un feu marque les lieux depuis au moins 1860 (c'était à l'époque un bateau-phare, qu'on laissait en permanence près du haut-fond). Le phare du Haut-fond Prince est donc un phare secondaire de jalonnement des côtes, qui indique aux navigateurs la voie sécuritaire à emprunter.
Avec les phares de l'île Blanche (aujourd'hui disparu), du Banc du Cap Brûlé et de Pointe de la Prairie, le phare du Haut-fond Prince compte parmi un nombre restreint de piliers-phares érigés dans le Saint-Laurent. Leur construction découle des pressions économiques et internationales pour améliorer la navigation sur le fleuve Saint-Laurent, mais aussi de l'utilisation de nouvelles technologies par les autorités maritimes du Canada. Les piliers-phares du Saint Laurent appartiennent à une quatrième génération de phares au Québec, marquée notamment par la construction à caissons et l'automatisation des feux.
Le phare du Haut-fond Prince est le plus remarquable des piliers-phares du Saint-Laurent du point de vue esthétique. Il comprend une combinaison unique de volumes et de formes : très large au niveau de l'eau, le caisson en forme de sablier se rétrécit d'abord vers le haut, puis s'élargit à nouveau pour supporter une grande plate-forme circulaire (cette forme permet au phare d'agir à la fois comme brise-glace et brise-lames). Érigée sur la plate-forme, une structure cylindrique ferme regroupe tous les espaces nécessaires à la machinerie et au bon fonctionnement du phare; son toit plat constitue la piste d'atterrissage pour les hélicoptères. À l'intérieur, l'aménagement comprend différents espaces de vie (chambre, cuisine, salle d'eau, salon et salle de travail) pour le gardien du phare. Enfin, une tour cylindrique en acier s'élève du toit et est coiffé d'une lanterne.
Pour la conception du phare du Haut-fond Prince, on a fait appel pour la première fois à des recherches scientifiques sur le comportement des glaces sur le Saint-Laurent. On y a aussi employé une méthode de construction innovante, dans laquelle un vaste caisson en acier est ancré au lit rocheux du fleuve, à plus de 9 mètres de profondeur, puis rempli de béton. Ce type de caisson avait déjà été employé avec succès lors de la construction du pilier-phare de l'île Blanche. La conception du phare est due à J.V.L Cosmo et V. Podreye du ministère des Transports du Canada, mais c'est la Garde côtière canadienne qui en assuré la réalisation. Malgré sa grande efficacité, le pilier-phare du Haut-fond Prince n'avait pas été conçu pour résister à des tempêtes aussi fortes que celle de l'hiver 1966 : les vagues furent si fortes que les gardiens devinrent prisonniers du phare : aucun bateau, ni aucun hélicoptère, n'était en mesure d'atteindre le phare pour les évacuer. Le pilier a été endommagé par la tempête, mais cet évènement rappelle aussi à quel point son emplacement est primordial pour la navigation sur le fleuve.
Le phare du Haut-fond Prince est considéré comme un endroit où plusieurs changements technologiques ont été initiés. Il semble qu'il ait été un site expérimental pour les nouveaux équipements d'automatisation. Son association au programme pilote canadien d'automatisation des phares en fait un des bons exemples de l'automatisation des phares à travers tout le pays. Son design illustre également la transformation que les phares ont subie durant les années 1960 avec l'introduction de l'hélicoptère comme moyen de transport vers les lieux.
Emplacement
Références
Notices bibliographiques :
- HALLEY, Patrice. Les sentinelles du Saint-Laurent : sur la route des phares du Québec. Montréal, Éditions de l'Homme, 2002. 246 p.