Château d'eau de la rue Dominion
Type :
Patrimoine immobilier
Autre(s) nom(s) :
- Château d'eau de la Dominion Snath
Région administrative :
- Estrie
Municipalité :
- Waterville
Date :
- après 1896 – avant 1900 (Construction)
Thématique :
- Patrimoine industriel
Usage :
- Transport, communication et services publics (Ouvrages de régularisation et de traitement des eaux > Réservoirs d'eau > Châteaux d'eau)
Groupes associés (1)
- Dominion Snath Company - Propriétaire
Inventaires associés (1)
Carte
Description
Le château d'eau de la rue Dominion est une construction industrielle probablement érigée entre 1896 et 1900. La structure en acier mesure plus de 25 mètres de hauteur. Elle est composée d'un réservoir cylindrique, à base hémisphérique, surmonté d'un toit conique et soutenu par quatre piliers métalliques. Le réservoir est relié au sol par une conduite d'eau recouverte partiellement de bois. Une passerelle dotée d'un garde-corps ceinture le réservoir, et une autre est aménagée sous ce dernier. Le château d'eau de la rue Dominion est implanté sur un terrain légèrement surélevé à proximité de la rivière Coaticook, dans un secteur industriel de la ville de Waterville.
Ce bien est cité immeuble patrimonial.
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Citation | Immeuble patrimonial | Municipalité (Waterville) | 2010-09-07 |
Statuts antérieurs
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Valeur patrimoniale
Le château d'eau de la rue Dominion présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. La structure constitue l'un des derniers témoins de l'existence de la Dominion Snath Company, une entreprise qui a contribué au développement économique de Waterville. Au début des années 1890, Joseph Rice Ball (1846-1919), un homme d'affaires originaire des États-Unis, établit son usine de manches à faux en bois aux abords de la rivière Coaticook afin de profiter de l'énergie fournie par l'eau. Comme c'est le cas pour plusieurs autres usines construites à cet endroit, la machinerie de la Dominion Snath Company est actionnée par une grande roue mue par la force du courant. Une grande quantité d'eau est aussi nécessaire pour traiter, assouplir et cintrer le bois. Afin d'assurer une pression constante dans les canalisations du bâtiment, un château d'eau est construit à proximité, probablement entre 1896 et 1900. La Dominion Snath Company devient rapidement l'un des plus grands fournisseurs de manches à faux en bois de l'Amérique du Nord en plus d'être l'un des principaux employeurs de la municipalité de Waterville. L'utilisation de la faux diminue au milieu du XXe siècle, et cela affecte grandement la compagnie. Elle tente alors de rester compétitive en variant sa production. La compagnie est finalement vendue à des Américains dans les années 1960, et l'usine ferme ses portes peu de temps après. Les bâtiments de la Dominion Snath Company sont démolis au tournant du XXIe siècle, après plusieurs années d'abandon. Le réservoir d'eau est néanmoins conservé. Le château d'eau de la rue Dominion rappelle ainsi l'essor industriel de Waterville au tournant du XXe siècle.
Le château d'eau de la rue Dominion présente également un intérêt pour sa valeur architecturale. Il est représentatif des structures industrielles servant à emmagasiner l'eau. Les châteaux d'eau sont constitués de grands réservoirs surélevés qui permettent de garder une pression d'eau constante dans les systèmes de canalisation. Le château d'eau de la rue Dominion est composé d'un réservoir cylindrique en acier doté d'une base hémisphérique et d'un toit conique. Quatre piliers en acier retenus par des traverses et des tiges de contreventement supportent le réservoir. Celui-ci est relié au sol par une conduite d'eau partiellement recouverte de bois et composée d'un tuyau d'amenée et d'un tuyau de distribution. Une échelle, deux passerelles et des garde-corps permettant l'accès et l'entretien du château d'eau complètent la structure. Le château d'eau de la rue Dominion, qui s'élève à plus de 25 mètres, présente une silhouette étroite et élancée qui la distingue des autres structures de ce genre. Il constitue ainsi un élément marquant du paysage architectural de Waterville.
Source : Ville de Waterville, 2011.
Éléments caractéristiques
Les éléments clés du château d'eau de la rue Dominion liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- sa situation sur un terrain légèrement surélevé, à proximité de la rivière Coaticook;
- sa localisation dans un secteur industriel;
- la hauteur totale de plus de 25 mètres;
- les matériaux, dont l'acier et le bois;
- les éléments de la structure de support, dont les quatre piliers principaux, les traverses reliant les piliers, ainsi que les tiges de contreventement (certaines en croix de Saint-André);
- le réservoir cylindrique, dont la base hémisphérique et le toit conique;
- la conduite d'eau composée de tuyaux cylindriques (une conduite d'amenée et une conduite de distribution) recouverts partiellement de planches de bois retenues par des cerceaux métalliques;
- les structures d'accès, dont l'échelle et les passerelles aménagées autour et sous le réservoir et dotées de garde-corps en croix de Saint-André.
Informations historiques
Le château d'eau de la rue Dominion est situé sur le territoire de la ville de Waterville. Le secteur, traversé par la rivière Coaticook, est peuplé à partir du tournant du XIXe siècle. Le cours d'eau offre une force hydraulique importante qui favorise la construction de plusieurs moulins durant le XIXe siècle. La localité change souvent d'appellation compte tenu du nom des différents propriétaires de moulins (Pennoyer's Mills, Hollister's Mills et Ball's Mills). En 1876, la municipalité prend officiellement le nom de Waterville afin d'évoquer le rôle important de l'eau dans le développement de l'endroit. Dans le dernier quart du XIXe siècle, la localité connaît un essor industriel important, alors que de nombreuses usines s'y établissent, dont la Dominion Snath Company.
Cette compagnie, spécialisée dans la fabrication de manches en bois pour les faux, a vraisemblablement été fondée à Sherbrooke dans les années 1880. Joseph Rice Ball (1846-1919), originaire de la ville d'Athens au Vermont, est l'un des propriétaires. Au début des années 1890, il décide de déménager l'entreprise à Waterville pour profiter de l'énergie pouvant être générée par la rivière Coaticook. L'usine requiert effectivement une grande quantité d'eau pour alimenter la machinerie qui coupe et cintre le bois. Pour assurer une pression constante dans la canalisation, un château d'eau est érigé à proximité de l'usine, probablement entre 1896 et 1900. La structure en acier, d'une hauteur totale de plus de 25 mètres, se compose d'un réservoir cylindrique supporté par quatre piliers.
La Dominion Snath Company devient rapidement l'un des plus grands fournisseurs de manches à faux en bois de l'Amérique du Nord, en plus d'être l'un des principaux employeurs de la municipalité de Waterville. L'utilisation de la faux diminue au milieu du XXe siècle, et cela affecte grandement la compagnie. Elle tente alors de rester compétitive en variant sa production. La compagnie est finalement vendue à des Américains dans les années 1960, et l'usine ferme ses portes peu de temps après. Les bâtiments de la Dominion Snath Company sont démolis au tournant du XXIe siècle, après plusieurs années d'abandon. Le réservoir d'eau est néanmoins conservé.
Le château d'eau de la rue Dominion est cité en 2010. À l'été 2011, un arrêt du circuit historique « La voie des pionniers » est inauguré près du château d'eau.
Emplacement
Region administrative :
- Estrie
MRC :
- Coaticook
Municipalité :
- Waterville
Adresse :
- rue Dominion
Latitude :
- 45° 16' 48.392"
Longitude :
- -71° 53' 33.464"
Désignation cadastrale :
- Lot 1 801 810
Références
Liens Internet :
Notices bibliographiques :
- CALDWELL, Gary. Histoire de Waterville/History of Waterville. Sherbrooke, Éditions Louis Bilodeau et Fils Ltée, 2000. 235 p.
- GOSSAGE, Peter et Ellsworth LORIMER. « A Crafstman Remembers : Recollections of the Dominion Snath Company, Waterville, 1920-1939 ». Journal of Eastern Townships Studies/Revue d'études des Cantons de l'Est. No 7 (1995), p. 71-87.
- PELLETIER, Jean-Pierre. « MRC de Coaticook : de rails et d'eau ». Continuité. No 140 (2014), p. 18-19.