Ancien presbytère de Saint-Michel
Type :
Patrimoine immobilier
Région administrative :
- Chaudière-Appalaches
Municipalité :
- Saint-Michel-de-Bellechasse
Date :
- 1740 (Construction)
- 1790 (Agrandissement)
- 1853 – 1854 (Agrandissement)
Thématique :
- Patrimoine religieux (Mission curiale)
- Patrimoine religieux (Vie quotidienne)
Tradition religieuse :
- Christianisme (Catholicisme (rite latin))
Usage :
- Services et institutions (Presbytères et bâtiments associés > Presbytères)
Patrimoine immobilier associé (2)
Personnes associées (8)
- Lévesque, Pierre (1880 – 1955) - Architecte / concepteur(-trice)
- La Corne de Chaptes, Joseph-Marie de (1714 – 1779) - Occupant(e), Promoteur(-trice) / instigateur(-trice)
- Deguise, François-Joseph (1759 – 1835) - Donateur(-trice), Promoteur(-trice) / instigateur(-trice), Occupant(e)
- Dupille, Pierre (1732 – 1807) - Constructeur(-trice)
Inventaires associés (1)
Carte
Description
L'ancien presbytère de Saint-Michel est une maison curiale érigée en 1740, agrandie latéralement en 1790 et modifiée en 1853 et 1854. Le bâtiment rectangulaire en maçonnerie de pierres, à un étage et demi, est recouvert d'un parement horizontal de planches de bois. Il est coiffé d'un toit à deux versants légèrement retroussés couvert de tôle à la canadienne. Chaque versant de la toiture est percé d'une série de lucarnes, et le faîte comprend trois souches de cheminée. Les façades comportent des fenêtres rectangulaires à grands carreaux, disposées de façon régulière et dotées de persiennes en bois. Une galerie soutenue par un muret de pierre est aménagée sur la façade arrière, tandis qu'une cuisine d'été couverte d'un toit à croupe prolonge le bâtiment à l'est. Le presbytère est implanté sur un terrain gazonné et planté d'arbres matures, en bordure du fleuve Saint Laurent. Il est situé au cœur de l'ensemble paroissial de Saint-Michel, à proximité du cimetière et d'autres bâtiments institutionnels, dans la municipalité de Saint-Michel-de-Bellechasse.
Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique seulement à l'extérieur du bâtiment.
L'ancien presbytère fait partie de l'ensemble paroissial de Saint-Michel, un site patrimonial classé.
Plan au sol :
Rectangulaire
Nombre d'étages :
1 ½
Groupement :
Détaché
Structure :
- Maçonnerie en pierre
Annexes :
- Cuisine d'été
Saillies :
- Cheminée
- Évent
- Galerie
- Porche
Fondations :
- Pierre sèche
Toit :
-
Forme : À deux versants droits retroussés
Matériau : Tôle à la canadienne -
Forme : À deux versants droits retroussés
Matériau : Tôle à la canadienne
Porte principale :
- bois, à panneaux, à imposte et à baies latérales
Fenêtre(s) :
- Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
Lucarne(s) :
- À pignon
Éléments architecturaux :
- Boiserie ornementale
- Chambranle
- Corniche à denticules
- Fronton
- Persienne / jalousie
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Classement | Immeuble patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications |
2022-06-16
Prise d'effet : 2021-12-18 |
Statuts antérieurs
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Inventorié | -- | ||
Citation | Situé dans un site patrimonial | Municipalité (Saint-Michel-de-Bellechasse) | |
Classement | Situé dans un site patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | |
Statuts antérieurs
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Valeur patrimoniale
L'ancien presbytère de Saint-Michel présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Il témoigne de l'histoire de la paroisse de Saint-Michel, qui est érigée canoniquement en 1678, ce qui en fait l'une des 10 premières paroisses créées sur le territoire québécois. Le premier presbytère est érigé en 1715. En 1739, ce bâtiment est en mauvais état et le curé Joseph-Marie de La Corne de Chaptes entreprend de le remplacer. L'année suivante, le nouveau presbytère est construit. Au cours de l'été de 1759, le bâtiment aurait été occupé par les troupes britanniques lors de la guerre de la Conquête, puis à l'automne 1775, par des Canadiens rebelles, alliés des soldats américains. En 1790, le curé François-Joseph Deguise fait agrandir le presbytère pour y loger une salle des habitants. Le bâtiment est mis au goût du jour en 1853 et en 1854. De nouvelles améliorations sont apportées au début des années 1920 selon les plans de l'architecte Pierre Lévesque. Le presbytère demeure le plus ancien bâtiment de l'ensemble paroissial de Saint-Michel et serait la troisième plus ancienne maison curiale subsistante au Québec. Il possède en outre un potentiel archéologique en tant que témoin de l'occupation ancienne de ce terrain ayant accueilli les premières composantes du noyau paroissial.
L'ancien presbytère de Saint-Michel présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Le bâtiment, qui se distingue par sa grande qualité d'exécution, a été construit en trois phases et conserve des composantes importantes de chacune d'entre elles. La partie ouest, qui comprend les 2 premières cheminées, date de la construction initiale de 1740, tandis que la partie est, qui est dotée de la troisième cheminée, remonte à l'agrandissement de 1790. La cuisine d'été, coiffée d'un toit à croupe, aurait été intégrée au bâtiment dans les décennies suivant cet agrandissement. En 1853 et en 1854, le presbytère prend l'apparence d'une maison néoclassique québécoise. La maçonnerie de pierres est recouverte d'un parement horizontal de planches, la toiture est reconstruite, chaque versant est percé d'une série de lucarnes et un avant-toit retroussé est ajouté. En 1922, l'entrée principale est dotée d'un porche et le toit est recouvert de tôle à la canadienne. L'ancien presbytère n'a pas subi de modifications importantes depuis ces travaux.
Source: Ministère de la Culture et des Communications, 2022.
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques de l'ancien presbytère de Saint-Michel liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- son implantation dans l'ensemble paroissial de Saint-Michel, à proximité de la grange à dîme, de l'église et du cimetière;
- son volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage et demi, le toit à deux versants légèrement retroussés, percé de lucarnes et comprenant trois souches de cheminée, le porche aménagé au centre de la façade principale, et la galerie longeant la façade arrière;
ses matériaux, dont les murs de maçonnerie recouverts d'un parement horizontal de planches sur les murs longs-pans et de bardeaux de bois sur les murs pignons, la tôle à la canadienne recouvrant la toiture, la galerie soutenue par un muret de pierres des champs et le garde-corps en bois, ainsi que les ornements en bois;
- ses ouvertures disposées de façon régulière, dont les fenêtres rectangulaires en bois à six grands carreaux dotées de persiennes en bois à motifs ajourés de fleurs de lys et de feuilles d'érable, les lucarnes à pignon à quatre grands carreaux et à frise en bois, la porte principale en bois à double vantail avec des baies latérales et une imposte vitrée, les portes rectangulaires en bois à panneaux avec une baie, la porte avec une imposte, ainsi que les chambranles;
ses ornements, dont le fronton, les piliers et le mât du porche;
- son annexe latérale ou cuisine d'été, dont son volume rectangulaire à un étage coiffé d'un toit à croupe, son parement de planches horizontales et la tôle pincée recouvrant le toit, la cheminée en brique, les fenêtres rectangulaires en bois de différentes dimensions et la porte en bois à panneaux avec une baie.
Informations historiques
L'ancien presbytère de Saint-Michel, érigé en 1740, se situe dans la seigneurie du même nom au moment de sa construction.
La seigneurie de Saint-Michel est concédée par l'intendant Jean Talon (1626-1694) le 29 octobre 1672 à Oliver Morel de La Durantaye (1640-1716). Son territoire, agrandi à deux reprises puis morcelé, fait à l'origine partie de la paroisse Notre-Dame de Québec. Le 30 octobre 1678, la paroisse correspondant à celle de Saint-Michel est érigée canoniquement. Elle est alors connue sous le nom de Saint-Laurent-de-La Durantaye, puis renommée Saint-Michel-de-La Durantaye en 1698.
Au tournant du XVIIIe siècle, la paroisse ne compte ni église ni presbytère, contrairement aux seigneuries voisines. Une première chapelle est construite en 1702. Dix ans plus tard, des paroissiens cèdent à la fabrique un terrain pour la construction d'une église et d'un presbytère, constituant ainsi la base du noyau paroissial de Saint-Michel. Une première église est construite en 1712 et 1713, puis une maison curiale en 1715.
En 1739, le presbytère est en mauvais état et le curé Joseph-Marie de La Corne de Chaptes (1714 1779) décide de le remplacer par le bâtiment actuel, ce qui est vraisemblablement exécuté l'année suivante.
En 1790, le curé François-Joseph Deguise (1759-1835) entreprend la réfection du presbytère. L'immeuble est agrandi afin d'y loger une salle des habitants pour les hommes et les femmes. Les travaux sont confiés au maître maçon de Québec Pierre Dupille (1732-1807). Cet agrandissement correspond à la section est du bâtiment, entre la deuxième et la troisième cheminée.
Le bâtiment est associé à certains événements d'importance survenus au XVIIIe siècle, puisqu'il aurait été occupé à l'été par les troupes britanniques lors de la guerre de la Conquête, puis à l'automne 1775 par des Canadiens rebelles, alliés des soldats américains.
Le presbytère est mis au goût du jour en 1853 et en 1854. L'immeuble de pierres à haute toiture à versants droits est modifié afin de lui donner l'apparence d'une maison néoclassique québécoise. La toiture est reconstruite, et un avant-toit retroussé est ajouté. Des lucarnes percent les versants. La maçonnerie de pierre est lambrissée de planches à feuillure. Les travaux sont réalisés par les menuisiers et charpentiers François Bélanger, François Roy, Joseph Lemieux et Paul Fradet, selon un devis très détaillé, mais non signé.
De nouvelles améliorations sont apportées au début des années 1920 selon les plans de l'architecte Pierre Lévesque. Un porche est notamment ajouté à l'entrée principale en 1922 et la toiture est couverte de tôle. Le presbytère acquiert alors son apparence actuelle à l'extérieur.
Le presbytère de Saint-Michel est vendu à la municipalité de Saint-Michel-de-Bellechasse en 2017. L'année suivante, la paroisse de Saint-Michel est fusionnée avec neuf autres afin de former la nouvelle paroisse de Saint-Benoit-de-Bellechasse.
L'ancien presbytère de Saint-Michel est classé immeuble patrimonial en 2022.
Emplacement
Region administrative :
- Chaudière-Appalaches
MRC :
- Bellechasse
Municipalité :
- Saint-Michel-de-Bellechasse
Adresse :
- 105, rue Principale
Latitude :
- 46° 52' 34.74"
Longitude :
- -70° 54' 29.64"
Désignation cadastrale :
- Lot 6 021 132
Chaîne de titres
Date | Type d'aliénation | De | À |
---|---|---|---|
1712-08-23 | Cession |
Louis Lacroix
Barthélemie Maillou |
Fabrique de la paroisse de Saint-Michel (Bellechasse) |
Références
Notices bibliographiques :
- ASSELIN, Gisèle, Yvan GRAVEL, Jean-Pierre LAMONDE et Paul ST-ARNAUD. Patrimoine religieux de Bellechasse. Québec, Les Éditions GID, 2009. 324 p.
- Commission des monuments historiques de la province de Québec et Pierre-Georges ROY. Vieux manoirs, vieilles maisons Québec. Québec, Ls.-A. Proulx, 1927. s.p.
- FERLAND, Claude. Les presbytères anciens du Québec. Québec, Éditions GID, 2018. 208 p.
- ROY, Marc-Antoine. St-Michel de la Durantaye : notes et souvenirs, 1678-1929. Québec, Charrier & Dugal, ltée, 1929. 178 p.