Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Inscrit au Registre du patrimoine culturel

Église Notre-Dame-des-Neiges

Type :

Patrimoine immobilier

Région administrative :

  • Bas-Saint-Laurent

Municipalité :

  • Trois-Pistoles

Date :

  • 1882 – 1887 (Construction)
  • 1898 (Décoration intérieure)
  • 1954 (Rénovation)
  • 1996 – 2014 (Restauration)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Culte)

Tradition religieuse :

  • Christianisme (Catholicisme (rite latin))

Usage :

  • Services et institutions (Églises, temples, synagogues et mosquées)

Éléments associés

Patrimoine mobilier associé (4)

Plaques commémoratives associées (2)

Groupes associés (1)

Personnes associées (5)

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Inventaires associés (2)

Carte

Description

L'église Notre-Dame-des-Neiges est un lieu de culte de tradition catholique érigé de 1882 à 1887. Le plan de l'édifice en pierre est composé d'une nef rectangulaire, d'un large transept à pans coupés et d'un choeur en saillie terminé par une abside à pans coupés à laquelle se greffe une chapelle-sacristie rectangulaire de même hauteur. L'ensemble est surmonté d'un toit à deux versants droits couvert de tôle posée à la canadienne. Une tour demi-hors-oeuvre dotée de trois portails cintrés s'élève au centre de la façade. Cette tour est surmontée d'un clocher à deux niveaux couronné d'un dôme à écailles et d'une statue de la Vierge à l'Enfant. La façade est encadrée par deux tourelles placées en angle et couronnées d'une statue : de saint Michel, sur la tourelle nord, et de saint François-Xavier, sur la tourelle sud. La croisée du transept est pour sa part surmontée d'une imposante tour-lanterne couverte de tôle, tandis que la chapelle-sacristie est dotée d'une tour-clocher centrale en saillie. Un chemin couvert relie l'église et le presbytère. La maison curiale en pierre est formée d'un corps principal et de deux annexes de plan rectangulaire à deux étages. Une des annexes et le corps principal sont coiffés d'un toit mansardé, tandis que l'autre annexe est dotée d'une fausse mansarde. Un garage s'élève aussi à proximité. L'ensemble est implanté sur un terrain dénivelé et aménagé, sur un coteau dominant le fleuve Saint-Laurent, dans un secteur institutionnel et commercial de la ville de Trois-Pistoles.

Ce bien est classé immeuble patrimonial. La protection s'applique à tous les éléments extérieurs et intérieurs de l'église et de la chapelle-sacristie, à l'extérieur du presbytère et du chemin couvert, de même qu'au terrain et à ses aménagements.

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Classement Immeuble patrimonial Ministre de la Culture et des Communications 2019-04-11
Prise d'effet : 2017-10-04

Catégories de conservation

  • 1 - Extérieur exceptionnel
  • 4 - Intérieur exceptionnel
  • 9 - Terrain notable
  • 12 - Potentiel archéologique significatif

Statuts antérieurs

  • Avis d'intention de classement prorogé, 2018-08-08
  • Avis d'intention de classement, 2017-09-26
 
Inventorié --
 

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Valeur patrimoniale

L'église Notre-Dame-des-Neiges présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Érigée de 1882 à 1887, elle est le cinquième lieu de culte à avoir été construit à Trois-Pistoles. Le premier lieu de culte, une chapelle en colombage, aurait été bâti vers 1700 en bordure du fleuve Saint-Laurent. L'autorisation de construire un deuxième lieu de culte en bordure du fleuve est donnée en 1801. À compter du début du XIXe siècle, la localité croît davantage sur le coteau que près du fleuve, et de nombreux paroissiens réclament la construction d'une nouvelle église sur ce coteau. En 1841, l'évêque autorise toutefois la construction d'un troisième lieu de culte à l'emplacement de la première chapelle, donc en bordure du fleuve. Le bâtiment en pierre est achevé en 1843. En signe de protestation, dès l'année suivante, des paroissiens érigent leur propre église sur le coteau, sans avoir recours à un architecte. En 1853, ce bâtiment est finalement reconnu comme église paroissiale. Son état devient inquiétant dès les années 1870, et la construction du lieu de culte actuel est autorisée le 24 septembre 1881. L'église Notre-Dame-des-Neiges témoigne d'un phénomène très répandu au Québec, soit la construction de plusieurs lieux de culte successifs dans une même paroisse à mesure que la population croît ou se déplace.

L'église Notre-Dame-des-Neiges présente également un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Le lieu de culte est construit selon les plans de David Ouellet (1844-1915). Cet architecte constitue une figure marquante de l'architecture religieuse québécoise de la fin du XIXe siècle et du début du XXe siècle. Ouellet privilégie des méthodes traditionnelles et économiques qui plaisent au clergé. Cette approche lui vaut de nombreuses commandes pour concevoir de nouveaux bâtiments et pour agrandir des lieux de culte plus anciens, notamment en les dotant de nouvelles façades. La production de Ouellet se caractérise entre autres par le recours à un vocabulaire architectural éclectique et à des effets de contraste créés par les couleurs, les formes et les textures. L'église Notre-Dame-des-Neiges est l'une de ses réalisations les plus abouties et constitue un exemple achevé d'architecture éclectique. Elle réunit divers éléments architecturaux et ornementaux dans une recherche de monumentalité et d'effets visuels nouveaux. L'église se distingue entre autres par ses cinq clochers, une composition inusitée dans l'architecture religieuse québécoise. La tour située à la croisée du transept participe fortement au caractère monumental de l'immeuble et lui confère une grande visibilité, notamment à partir du fleuve. Le presbytère, sis sur le même terrain que l'église, a lui aussi été érigé selon les plans de Ouellet, en 1889. Il a été agrandi dans les années 1950. L'église et le presbytère sont construits avec la même pierre et forment un ensemble harmonieux.

L'église Notre-Dame-des-Neiges présente en outre un intérêt patrimonial pour les valeurs architecturale et artistique liées à son décor intérieur. Ce décor a été réalisé à partir des plans dressés en 1898 par le chanoine Georges Bouillon (1841-1932). Alors que ce dernier préconisait généralement l'emploi du style néogothique, il opte, à Trois-Pistoles, pour un décor néobaroque plus cohérent avec l'architecture extérieure du lieu de culte. L'ensemble est constitué d'un grand nombre d'éléments sculptés, dorés ou peints de couleurs claires. L'aménagement du lieu comporte des éléments peu communs dans les églises paroissiales, dont une tribune ouverte sur le choeur et un baldaquin composé de colonnes cannelées d'ordre corinthien supportant un couronnement à six branches surmonté d'une croix. Le décor sculpté est notamment complété par des vitraux et par des oeuvres peintes marouflées.

Source : Ministère de la Culture et des Communications du Québec, 2018.

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Éléments caractéristiques

Les éléments caractéristiques de l'église Notre-Dame-des-Neiges liés à ses valeurs historique, architecturale et artistique comprennent, notamment :
- son implantation sur un terrain en pente aménagé, sur un coteau dominant le fleuve Saint-Laurent;
- la présence du lieu de culte proprement dit, de la chapelle-sacristie, du presbytère et du chemin couvert reliant ce dernier à l'église;
- le volume de l'église, dont le plan en croix latine composé d'une nef rectangulaire, d'un large transept à pans coupés et d'un choeur en saillie terminé par une abside à pans coupés, le toit à deux versants droits, la façade dotée d'une tour demi-hors-oeuvre centrale couronnée d'un dôme à écailles et encadrée de deux tourelles placées en angle, l'imposante tour-lanterne de la croisée du transept, les tambours latéraux ainsi que l'escalier monumental du parvis;
- les matériaux de l'église, dont la pierre à bossage de différentes teintes de la maçonnerie, la tôle posée à la canadienne de la couverture, les bardeaux de bois de certains parements ainsi que le bois, la tôle et la pierre des divers éléments architecturaux et ornementaux;
- les ouvertures de l'église, dont le portail central composé d'une porte en bois à panneaux et à double vantail surmontée d'une grande fenêtre cintrée, les portails formés d'une porte en bois à panneaux et d'un tympan cintré et vitré, les fenêtres cintrées dotées d'un remplage en bois dessinant une croix, les fenêtres en hémicycle, les oculus, les lucarnes cintrées, les portes à carreaux et à simple vantail, la porte à double vantail à arc surbaissé, ainsi que les fenêtres rectangulaires et les fenêtres à arc surbaissé;
- les éléments ornementaux de l'extérieur du lieu de culte, dont les frontons triangulaires, la corniche à consoles, la corniche moulurée, les bandeaux en pierre de taille, les arcs décoratifs et les encadrements des ouvertures en pierre de taille, les ornements des clochers (dont les pilastres, les frontons, les garde-corps, les statues dorées et les croix), ainsi que la plaque de pierre surmontant le portail principal et portant l'inscription « AMDG 1887 »;
- les souches de cheminée;
- l'aménagement intérieur, dont la division de la nef en trois vaisseaux couverts d'une fausse voûte en berceau et séparés par des colonnades, le large transept, la coupole surmontant la croisée et retombant sur quatre piliers, le choeur de même largeur que le vaisseau central de la nef, le passage ceinturant le choeur et menant à la sacristie, la tribune du choeur surmontant ce passage (séparée du choeur par une colonnade et couverte d'une voûte en anse de panier), ainsi que les deux tribunes arrière;
- le décor intérieur composé d'éléments sculptés en bois, dorés ou peints de couleurs claires, dont la frise à rinceaux surmontée de denticules, la corniche à modillons, les motifs végétaux, les angelots, les gloires, les colonnettes soutenues par des consoles, les clés décoratives et les cartouches;
- les éléments fixes en bois sculptés et intégrés au décor intérieur du lieu de culte, dont le maître-autel (composé d'un tombeau rectangulaire et d'un tabernacle doté de niches); le baldaquin à colonnes cannelées d'ordre corinthien et à couronnement à six branches supportant une croix, les autels latéraux, la chaire (composée d'une cuve et d'un abat-voix polygonaux ainsi que d'un escalier courbe), le chemin de croix, la table de communion à balustres, la balustrade du choeur, ainsi que les bancs de la nef et du choeur;
- les vitraux et les oeuvres peintes marouflées;
- l'orgue Casavant (opus 230, 1905);
- les boiseries de la partie inférieure des murs;
- l'imitation de marbre peinte sur divers éléments;
- les portes cintrées à panneaux, en bois;
- les caractéristiques extérieures de la chapelle-sacristie greffée à l'abside et de même hauteur que celle-ci, dont le plan rectangulaire, le toit à deux versants droits couvert de tôle posée à la canadienne, la tour-clocher centrale demi-hors-oeuvre, le clocher à deux niveaux couvert de tôle et terminé par une courte flèche et une croix, la maçonnerie en pierre à bossage de différentes teintes, les fenêtres cintrées, l'oculus, les fenêtres rectangulaires à grands carreaux, la corniche, les retours de corniches, ainsi que la croix métallique du clocher;
- les caractéristiques intérieures de la chapelle-sacristie, dont la division en deux niveaux, la chapelle aménagée au niveau inférieur (caractérisée par son plan polygonal s'étendant sous le choeur de l'église, son plafond plat à grands caissons, les minces colonnes, l'autel doté d'un tabernacle doré, les confessionnaux en bois, les deux escaliers à vis en bois donnant accès à l'étage supérieur de la chapelle-sacristie et l'escalier droit du côté nord) ainsi que la sacristie aménagée au niveau supérieur (caractérisée par son plan rectangulaire, son plafond incliné, la partie inférieure de ses murs couverte de planches verticales, les armoires en bois intégrées et les portes en bois à panneaux);
- les caractéristiques extérieures du presbytère (composé d'un corps principal, d'une annexe arrière et d'une annexe latérale dotée d'une véranda fermée), dont le plan rectangulaire de chacune de ses composantes, l'élévation à deux étages, les toits mansardés et le toit à fausse mansarde couverts de tôle, la maçonnerie en pierre à bossage, la galerie ceinturant le corps principal (dotée d'un garde-corps métallique et partiellement couverte d'un avant toit), le portail principal précédé d'un portique surmonté d'un balcon, les portes en bois à imposte vitrée, les fenêtres à arcs surbaissés ou rectangulaires, les lucarnes à pignon, la corniche à consoles, les chaînes d'angle et les encadrements des ouvertures en pierre de taille claire, ainsi que les divers éléments ornementaux menuisés;
- les caractéristiques extérieures du passage couvert, dont le plan rectangulaire à un étage, la maçonnerie en pierre de différentes teintes, le toit plat et le bandeau des fenêtres.

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Informations historiques

L'église Notre-Dame-des-Neiges est le cinquième lieu de culte bâti sur le territoire de Trois-Pistoles. Elle a été érigée canoniquement en 1827, mais a pris forme au tournant du XVIIIe siècle. Le premier lieu de culte du secteur est une chapelle en colombage qui aurait été construite vers 1700 en bordure du fleuve Saint-Laurent, sur une pointe de terre. La construction du deuxième lieu de culte, demandée par les paroissiens, est autorisée le 5 août 1801. Cette église en bois est érigée sur un terrain en bordure du fleuve d'après les plans du jésuite Jean-Baptiste Labrosse (1724-1782). En 1814, cette église connue sous le vocable Notre-Dame-des-Anges devient l'église Notre-Dame-des-Neiges.

À partir du tournant du XIXe siècle, la localité se développe davantage sur le coteau que près du fleuve. La population, qui croît de façon marquée, commence à réclamer un nouveau lieu de culte en 1835. L'évêque donne son accord l'année suivante, sous condition que la nouvelle église soit érigée à proximité de l'ancienne, près du fleuve. Toutefois, cette décision ne satisfait pas l'ensemble des paroissiens, une partie d'entre eux souhaitant que l'église soit bâtie sur le coteau. En 1841, le site retenu par l'évêque de Québec est annoncé aux paroissiens : il s'agit de l'emplacement de la première chapelle, démolie en 1817. La troisième église, érigée en pierre par Édouard Ennis, de Saint-Pascal, est achevée en 1843 dans un climat de tensions entre les paroissiens. En signe de protestation, les paroissiens établis sur le coteau construisent, l'année suivante, leur propre église en pierre, après avoir obtenu que le chemin du Roy passe dans la partie haute de la municipalité.

En 1852, un décret de l'archevêque de Québec reconnaît comme église paroissiale le lieu de culte érigé sur le coteau, en bordure du nouveau chemin Royal. L'église est bénie le 21 août 1853. Érigé sans architecte, le bâtiment se détériore rapidement; son état devient inquiétant à compter de 1877. Les coûts de réparation étant trop élevés, les paroissiens demandent la permission de construire un cinquième lieu de culte. Ils obtiennent une réponse favorable le 24 septembre 1881.

En avril 1882, un appel de soumissions est lancé dans le Journal de Québec pour la construction d'une église en pierre. Le plan proposé par l'architecte David Ouellet (1844-1915) est retenu. Les travaux sont effectués par les entrepreneurs J. Hubert Morin et Augustin Audet. Le lieu de culte est érigé de 1882 à 1887. La première messe y est célébrée le 1er janvier 1888, et le lieu de culte est béni le 28 juin 1888 par le premier évêque de Rimouski, Mgr Jean Langevin (1821-1892). Le décor intérieur de l'église est réalisé à partir des plans dressés par le chanoine Georges Bouillon (1841-1932) en 1898. Les travaux sont exécutés par l'entrepreneur J. Hubert Morin, sous la direction de l'architecte Joseph-Pierre Ouellet (1871-1959). La chaire, fabriquée en 1903, est l'oeuvre de Simon Lavoie, de Trois-Pistoles. Un orgue Casavant est installé dans l'église en 1905.

Des travaux sont effectués à l'intérieur de l'église en 1954 par les Arts appliqués de Québec, sous la direction de l'artiste peintre italien Mario Mauro (1920-1985). Ces travaux comprennent notamment la confection des faux-finis imitant le marbre ainsi que la restauration des tableaux et du chemin de croix.

Plusieurs campagnes de travaux sont menées entre 1996 et 2014, dont l'installation d'une nouvelle toiture en tôle à la canadienne, en 2006, et la restauration des clochetons latéraux et d'une partie du clocher central, en 2010.

L'église Notre-Dame-des-Neiges est classée en 2019.

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Emplacement

Region administrative :

  • Bas-Saint-Laurent

MRC :

  • Les Basques

Municipalité :

  • Trois-Pistoles

Adresse :

  • 30, rue Notre-Dame Est

Latitude :

  • 48° 7' 30.745"

Longitude :

  • -69° 10' 27.022"

Désignation cadastrale :

  • Lot 5 676 567

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Documents

Références

Gouvernement du Québec

© Gouvernement du Québec, 2013