Grange à dîme de Sainte-Florence
Type :
Patrimoine immobilier
Région administrative :
- Bas-Saint-Laurent
Municipalité :
- Sainte-Florence
Date :
- 1916 (Construction)
Thématique :
- Patrimoine religieux (Vie quotidienne)
Tradition religieuse :
- Christianisme (Catholicisme (rite latin))
Usage :
- Production et extraction de richesses naturelles (Granges, granges-étables et étables)
- Services et institutions (Presbytères et bâtiments > Granges à dîme)
Éléments associés
Inventaires associés (1)
Carte
Description
La grange à dîme de Sainte-Florence est une construction paradomestique datant de 1916. Le bâtiment en bois présente un plan rectangulaire et une élévation d'un étage et demi. Il est coiffé d'un toit à demi-croupes couvert de tôle surmonté d'un lanterneau de ventilation décentré. La façade est dotée d'une porte à glissière. La grange à dîme est implantée en retrait de la voie publique, sur un terrain au relief peu accentué, en bordure d'un boisé. Elle se situe dans le noyau institutionnel de la municipalité de Sainte-Florence.
Ce bien est cité immeuble patrimonial. La protection s'applique à l'enveloppe extérieure du bâtiment.
Plan au sol :
Rectangulaire
Nombre d'étages :
1 ½
Groupement :
Détaché
Structure :
- Bois
Saillies :
- Évent
Toit :
-
Forme : À demi-croupes
Matériau : Tôle profilée
Porte principale :
- bois massif, coulissante
Autre(s) porte(s) :
- bois massif
Fenêtre(s) :
- Rectangulaire, À battants, à moyens ou grands carreaux
Éléments architecturaux :
- Planche cornière
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Citation | Immeuble patrimonial | Municipalité (Sainte-Florence) | 2008-03-03 |
Statuts antérieurs
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Valeur patrimoniale
La grange à dîme de Sainte-Florence présente un intérêt patrimonial pour ses valeurs historique et ethnologique. Elle témoigne de la persistance de la perception de la dîme jusqu'au milieu du XXe siècle. La dîme est issue du système féodal français. Il s'agit d'un impôt en nature, correspondant à une proportion prédéterminée des récoltes, devant être payé par les paroissiens à leur curé. Les denrées apportées par les agriculteurs sont entreposées. Elles servent parfois au curé de monnaie d'échange pour obtenir d'autres biens. Comme la dîme est imposée uniquement aux cultivateurs, elle est parfois contestée. Cette pratique est peu à peu remplacée par la capitation au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle. La capitation, un impôt en argent proportionnel aux revenus, est mieux adaptée aux milieux urbains et industrialisés. La dîme est néanmoins maintenue jusque dans la première moitié du XXe siècle dans les régions où l'agriculture constitue la base de l'économie. Les environs de Sainte-Florence sont peuplés dans le dernier quart du XIXe siècle. Lors de l'érection de la paroisse en 1910, une forte proportion de la population vit de l'agriculture. La grange à dîme est construite en 1916 à proximité du presbytère pour permettre l'entreposage des denrées. Le bâtiment est utilisé à cette fin jusqu'en 1956. Les revenus provenant de la capitation deviennent alors suffisants pour assurer la subsistance du curé. La grange à dîme de Sainte-Florence rappelle donc cette pratique ancienne, aujourd'hui abolie. Elle constitue en outre un des rares exemples subsistants de ce type de bâtiment dans la région.
La grange à dîme de Sainte-Florence présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur architecturale. Elle est représentative des bâtiments agricoles québécois construits au XXe siècle. Ceux-ci présentent généralement des plans simples et sont faits de matériaux produits localement, notamment la planche ou le bardeau de bois, ce qui rend leur construction moins coûteuse. De plus, leur ornementation est généralement très sobre. L'utilisation de portes à glissière plutôt qu'à double vantail se généralise au tournant du XXe siècle. La grange à dîme de Sainte-Florence constitue un bon exemple de ce type de bâtiment par son plan rectangulaire simple, son parement de bardeaux de cèdre, sa toiture en tôle et sa large porte à glissière facilitant le transport des denrées qui sont entreposées dans le bâtiment. Le lanterneau de ventilation coiffant le faîte est également une caractéristique commune. La grange à dîme se distingue toutefois par son toit à demi-croupes, une forme moins répandue que le toit à deux versants droits ou le toit brisé dit « en dos d'âne ».
Source : Municipalité de Sainte-Florence, 2009.
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques de la grange à dîme de Sainte-Florence liés à ses valeurs historique et architecturale comprennent, notamment :
- sa situation en retrait de la voie publique, sur un terrain au relief peu accusé, en bordure d'un boisé;
- sa localisation dans l'ensemble institutionnel catholique;
- son volume, dont le plan rectangulaire, l'élévation d'un étage et demi et le toit à demi-croupes;
- les matériaux, dont les fondations en blocs de pierre, le parement de bardeaux de cèdre et la couverture en tôle;
- les ouvertures, dont la porte à glissière en bois, la porte de planches horizontales et les fenêtres rectangulaires à guillotine et à grands carreaux;
- l'ornementation sobre constituée principalement des chambranles en bois et des planches cornières;
- le lanterneau de ventilation.
Informations historiques
La grange à dîme de Sainte-Florence est implantée dans un secteur peuplé au cours du dernier quart du XIXe siècle. La construction du chemin de fer Intercolonial entraîne la venue de colons dans la région après 1875. Toutefois, peu s'installent à Sainte-Florence, car il n'existe pas de gare. En 1895, la construction d'un pont couvert permet de franchir la rivière Matapédia, à Causapscal. Ainsi, le canton de Matalik devient plus accessible. La population de Sainte-Florence s'accroît donc peu à peu au tournant du XXe siècle. L'économie du secteur repose alors principalement sur l'agriculture. En 1908, un lieu de culte est érigé dans le village, suivi l'année suivante d'un presbytère. En 1909, la construction d'une grange à dîme, d'un hangar et d'autres dépendances est également décidée.
La dîme est issue du système féodal français. Il s'agit d'un impôt en nature, correspondant à une proportion prédéterminée des récoltes, devant être payé par les paroissiens à leur curé. Les denrées apportées par les agriculteurs sont entreposées. Elles servent parfois au curé de monnaie d'échange pour obtenir d'autres biens. Comme la dîme est imposée uniquement aux cultivateurs, elle est parfois contestée. Elle est peu à peu remplacée par la capitation au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle. La capitation, un impôt en argent proportionnel aux revenus, est mieux adaptée aux milieux urbains et industrialisés. La dîme est néanmoins maintenue jusque dans la première moitié du XXe siècle dans les régions où l'agriculture constitue la base de l'économie. À Sainte-Florence, les denrées amassées grâce au système de prélèvement de la dîme sont d'abord entreposées dans le presbytère, jusqu'à la construction de la grange à dîme, en 1916.
La grange à dîme conserve ses fonctions jusqu'en 1956. À partir de ce moment, les revenus tirés de la capitation deviennent suffisants pour assurer la subsistance du curé. La perception de la dîme est alors abandonnée.
La grange à dîme de Sainte-Florence est citée en 2008. Inutilisée, elle conserve néanmoins les caveaux intérieurs témoignant de sa fonction d'origine.
Emplacement
Region administrative :
- Bas-Saint-Laurent
MRC :
- La Matapédia
Municipalité :
- Sainte-Florence
Adresse :
- 26, rue Beaurivage Nord
Latitude :
- 48° 15' 56.1"
Longitude :
- -67° 14' 29.2"
Désignation cadastrale
Circonscription foncière | Division cadastrale | Désignation secondaire | Numéro de lot |
---|---|---|---|
Matapédia | Canton de Matalik | Rang 1 | 42A-P |
Références
Notices bibliographiques :
- s.a. Le jubilé de Sainte-Florence de Beaurivage, juillet 1960. Mont-Joli, Comité du cinquantenaire de Sainte-Florence, 1960. 59 p.