Croix de chemin de la Montée-Wilson
Type :
Patrimoine immobilier
Autre(s) nom(s) :
- Croix de chemin de la montée Wilson
Région administrative :
- Montréal
Municipalité :
- Montréal
Date :
- 1918 (Construction)
Thématique :
- Patrimoine religieux (Culte)
Tradition religieuse :
- Christianisme (Catholicisme (rite latin))
Usage :
- Services et institutions (Calvaires, croix de chemin et chemins de croix > Croix de chemin)
Description
La croix de chemin de la Montée-Wilson est un lieu de culte populaire de tradition catholique. Érigée en 1918, cette croix aux instruments de la Passion, en bois chanfreiné, est constituée d'une hampe et d'une traverse qui se terminent par un décor polygonal. Les éléments figuratifs comprennent la lance, l'échelle, le coeur, le soleil stylisé, le crucifix et la niche qui abrite une statuette de la Vierge. S'élevant en milieu rural, en bordure d'un chemin, dans un espace dégagé, la croix de chemin de la Montée-Wilson se situe dans l'arrondissement municipal de L'Île-Bizard-Sainte-Geneviève de la ville de Montréal.
Ce bien est cité immeuble patrimonial.
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Citation | Immeuble patrimonial | Municipalité (Montréal) | 2001-07-03 |
Statuts antérieurs
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Valeur patrimoniale
La croix de chemin de la Montée-Wilson présente un intérêt patrimonial pour ses valeurs ethnologique et historique. Les premières croix de chemin apparaissent au Québec avec la construction du chemin du Roy, entre Québec et Montréal. Par la suite, leur diffusion se poursuit suivant l'ouverture des routes qui pénètrent l'arrière-pays. Les croix de chemin rappellent d'anciennes pratiques qui témoignent de la religion populaire. C'est au pied de la croix de chemin, qui sert parfois de substitut à l'église dans les rangs, que les catholiques francophones font leurs dévotions, notamment lors du mois de Marie et de la neuvaine à sainte Anne, en juillet, récitent la prière du soir, demandent une faveur spéciale ou la protection des récoltes. La niche rapportée au bas de la hampe, abritant une statuette de la Vierge, est destinée à recevoir les prières et les demandes des fidèles. La plupart du temps, la niche accueille une statuette de la Vierge Marie. Cette dernière cède parfois la place au Sacré-Coeur de Jésus, à saint Joseph ou à un autre saint. Évoquant encore aujourd'hui ces anciennes pratiques, la croix de chemin de la Montée-Wilson témoigne de la religion populaire des Québécois et constitue, de ce fait, un élément significatif du patrimoine religieux du Québec.
La croix de chemin de la Montée-Wilson présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur artistique. Elle est représentative des croix aux instruments de la Passion. Considérés comme les armes du Christ, les instruments de la Passion qui figurent à l'axe, sur la hampe et la traverse de la croix, sont des motifs tirés des Évangiles, que la tradition populaire s'est appropriés, en les interprétant au moyen de symboles, afin de reconstituer le supplice de Jésus-Christ sur la croix. L'usage de ces symboles remonte en fait aux premiers temps du christianisme, alors que les chrétiens préfèrent représenter le Christ par une figuration symbolique, plutôt que sous une forme humaine, pour éviter d'être persécutés par l'État romain. Dans le cas de la croix de chemin de la Montée-Wilson, la lance évoque le supplice de Jésus sur la croix, tandis que l'échelle remémore la descente de son corps au sol afin de l'ensevelir. Le coeur rouge, personnifiant le Christ, témoigne du don de sa vie pour racheter les fautes des hommes. Le soleil stylisé, en fer ornemental, rappelle ici que, vers trois heures de l'après-midi, l'astre solaire s'est obscurci et que la terre fut recouverte par les ténèbres. La présence du crucifix, sur la hampe, renforce le message liturgique. Quant au socle en ciment sur lequel repose la croix, il représente le mont Golgotha, sur lequel la croix de Jésus fut élevée. Tous ces éléments de la croix de chemin de la Montée-Wilson sont donc porteurs de cette riche symbolique qui évoque la Passion du Christ. Marquant le territoire des signes du sacré, les croix de chemin se définissent selon trois grands types : les croix simples, les croix aux instruments de la Passion et les calvaires arborant le corps du Christ. Les croix aux instruments de la Passion sont souvent réalisées par un artisan. Elles se rencontrent plus fréquemment dans les grandes régions agricoles comme au nord de Montréal, en Montérégie et au sud du Québec. Portant les instruments de la Passion, la croix de chemin de la Montée-Wilson est représentative de cette typologie des croix de chemin. À l'instar de la croix de chemin du Bord-du-Lac, la croix de chemin de la Montée-Wilson constitue un des derniers exemples de croix aux instruments de la Passion à subsister dans la région de Montréal.
Source : Ville de Montréal, 2005.
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques de la croix de chemin de la Montée-Wilson liés à ses valeurs ethnologique, historique et artistique comprennent, notamment :
- sa situation en milieu rural sur une propriété privée, en bordure du chemin, dans un espace dégagé;
- les matériaux, dont une hampe et une traverse en bois chanfreiné, se terminant par un décor polygonal et reposant sur un socle en ciment;
- les éléments de l'ornementation comprenant le soleil stylisé en fer ornemental, le crucifix, le coeur, la lance et l'échelle en bois sculpté;
- la niche rapportée, en bois.
Informations historiques
L'ancienne coutume d'élever des croix au carrefour des routes, ou le long de leur parcours, proviendrait de la Bretagne, en France. Cette coutume tirerait en effet son origine de la tradition celtique, alors que les druides sacralisaient certains lieux par l'élévation de menhirs. Les premiers missionnaires chrétiens auraient utilisé ces menhirs pour y dresser des croix, symboles de la chrétienté.
En Amérique, les premières croix de chemin sont précédées par celles des explorateurs. En 1534, le navigateur français Jacques Cartier (1491-1557) plante une première croix dans la baie des Homards, sur la Basse-Côte-Nord, et une seconde, dans la baie de Gaspé, en signe de prise de possession du territoire au nom du roi de France. Les premières croix de chemin en territoire québécois apparaissent au fur et à mesure que progresse la construction du chemin du Roy, entre Québec et Montréal. Par la suite, leur diffusion se poursuit suivant l'ouverture des routes qui pénètrent l'arrière-pays et contribuent au peuplement.
La croix de chemin de la Montée-Wilson est construite en 1918 par un artisan dont le nom demeure inconnu. Érigée sur la propriété d'Adéodat Beaulieu, cette croix aux instruments de la Passion, en bois chanfreiné, est ornée d'un coeur en bois sculpté, d'un soleil stylisé en fer ornemental, d'une échelle, d'une lance et d'une niche rapportée, également en bois, qui abrite une statuette de la Vierge.
La croix de chemin de la Montée-Wilson s'élève toujours sur la propriété des Beaulieu et figure au nombre des cinq croix aux instruments de la Passion que compte L'Île-Bizard.
La croix de chemin de la Montée-Wilson est citée en 2001.
Emplacement
Region administrative :
- Montréal
MRC :
- Montréal
Municipalité :
- Montréal
Arrondissement municipal :
- L'Île-Bizard - Sainte-Geneviève
Adresse :
- 1158, montée Wilson
Lieux-dits :
- Île Bizard
Latitude :
- 45° 28' 36.3"
Longitude :
- -73° 55' 18.0"
Désignation cadastrale
Circonscription foncière | Division cadastrale | Désignation secondaire | Numéro de lot |
---|---|---|---|
Montréal | Paroisse de l' Île-Bizard | Absent | 6-9 |
Références
Notices bibliographiques :
- MILOT, Jocelyne et Jean SIMARD. Les croix de chemin du Québec : inventaire sélectif et trésor. Collection Patrimoines. Dossier, 10. Québec, Les publications du Québec, 1994. 510 p.