Clouthier, Raoul

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Raoul Clouthier est né le 18 septembre 1893 à Sabrevois, en Montérégie. Il est le fils de Calixte Clouthier (1848-1938) et d'Honorine Lafond (1860-1938). Enfant, il fréquente l'école dirigée par les frères Maristes, puis en 1907, séjourne quelques mois chez la famille Scrivers, pour y apprendre l'anglais. Clouthier poursuit ses études au Séminaire de Sherbrooke, puis à l'école normale Jacques-Cartier, à Montréal. Il complète, en 1912, un stage au journal La Patrie avant d'entrer à l'emploi du Canadien Pacifique, dans le département de la publicité. Conscient qu'il doit rejoindre sa clientèle francophone, la compagnie du Canadien Pacifique ajoute un rédacteur pour établir une relation avec les hôteliers à travers le Canada et ailleurs. C'est du bureau de Clouthier que partiront, à travers Canada, toutes les nouvelles importantes du Canadien Pacifique rédigées en français.

Raoul Clouthier épouse en 1920 à l'église Sainte-Rose-de-Lima de Laval, Jeanne Fortin, fille du juge Thomas Fortin et d'Amanda Fortier. Jeanne est la sœur du peintre Marc-Aurèle Fortin.

En 1923, peu avant l'entrée en service du Ptit train du Nord, il est nommé directeur du service de publicité. Ses relations avec les hôteliers se précisent, il rencontre les plus grands hommes politique. L'homme est courtisé par différentes associations.

Clouthier est recruté en 1934 pour faire partie du Comité de francisation de Montréal composé d'éminents linguistes dont le rôle est de fournir des conseils dans les traductions des mots et la construction des phrases. Victor Barbeau, écrivain et professeur, l'abbé Étienne Blanchard, défenseur de la langue française et auteur de quelques ouvrages et Pierre Daviault, traducteur des débats à la Chambre des communes, en font aussi partie.

Les trains de neige mis en service par le Canadien Pacifique comptent près de 100 000 usagers en 1938. Clouthier rencontre régulièrement H.-P. Douglas et Harry Pangman qui lui font découvrir les attraits des Laurentides et des centres de ski.

En visite dans la région, il tombe sous le charme d'un domaine de 300 acres situé dans la vallée à Sainte-Adèle. Il fait l'acquisition le 17 mars 1939 de la ferme de Joseph Locas et d'une terre en culture où se déploient des montagnes à perte de vue. Il transforme le bâtiment en auberge et ajoute une pente de ski qu'il dote d'un remonte-pente. Le domaine prend le nom de Sun Valley Farm Inn.

La maison principale qui est la proie des flammes en septembre 1941 est reconstruite quelques mois plus tard. Clouthier améliore les pentes, principalement la côte J.C. située à l'arrière de l'hôtel et travaille de concert avec Herman Smith-Johannsen pour tracer le parcours de la Maple Leaf, entre Sainte-Agathe et Sun-Valley. Au cours des années, Clouthier s'occupe de l'entretien du parcours.

Clouthier publie en 1949, un guide laurentien regroupant les informations sur les hôtels et maisons de pension, les centres de ski de même que la distance de la gare.

En 1952, le publiciste vend l'hôtel Sun Valley à son président, Fernand Rochand. Un bail de location est signé avec Max Siegmann, restaurateur originaire du Jura, qui a travaillé au Ritz-Carlton. Siegmann acquiert avec son épouse tout le domaine le 21 décembre 1952.

En 1958, après 45 ans de service, il prend sa retraite du Canadien Pacifique. Raoul Clouthier, l'un des plus grands propagandistes du ski, décède le 27 août 1977. Amateur d'art, fervent d'archéologie et passionné de photographie, il a constitué une importante collection personnelle de près de 50 000 clichés, dont plusieurs sur le ski.

Desjardins, Marcel, « Des regrets parce que le skieur moderne abandonne les randonnées », La Presse, Montréal, 9 février 1961, p. 47.
Vallières, Marc-Gabriel, Patrimoine Laurentides, site en ligne «www.mgvallieres.com.»
Zalloni, François, « La Ferme-Hôtellerie de Sun Valley », L'Autorité, Montréal, 12 janvier 1948, p. 2.
Les Cloutier de Mortagne-au-Perche au Canada, 1972, p.117-119.

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