Gosselin, Clément
Type :
Personne
Date :
- 1747‑06‑12 – 1816‑03‑09
Occupation :
- Officier
Événements associés (1)
- Guerre d'Indépendance américaine (1775 – 1783) - Participation
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
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Désignation | Personnage historique | Ministre de la Culture et des Communications | 2024-09-26 |
Statuts antérieurs
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Identification | Personnage historique | Municipalité (Sainte-Famille) | 2023-08-08 |
Statuts antérieurs
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Inventorié | -- | ||
Synthèse
Né le 12 juin 1747 à Sainte-Famille, sur l'île d'Orléans, Clément Gosselin est le fils de Gabriel Gosselin et de Geneviève Crépeaux.
De 1767 à 1775, il travaille comme charpentier. On retrouve son nom dans des contrats pour la construction des églises de Sainte-Anne, de Cap-Saint-Ignace, de Château-Richer, de Saint-Roch et de Kamouraska.
Établi à Sainte-Anne-de-la-Pocatière depuis 1770, Clément Gosselin adhère à la cause du Congrès continental, en lutte avec la Grande-Bretagne, lors de la Guerre d'Indépendance des États-Unis. Avec quelque 200 miliciens canadiens, il aurait participé à l'attaque contre Québec, le 31 décembre 1775, avec les Américains. Malgré l'échec de cet assaut, le siège se poursuit pendant quelques mois. Pendant ce temps, Gosselin parcourt les paroisses de la Côte-du-Sud avec son beau-père, Germain Dionne, pour tenir des assemblées, distribuer les messages du Congrès et recruter plusieurs dizaines de volontaires canadiens dans les rangs de l'armée continentale.
Le 4 mars 1776, Clément Gosselin est nommé capitaine dans le 2nd Canadian Regiment (Congress' Own Regiment), sous le commandement de Moses Hazen, créé par le Congrès continental pour regrouper les Canadiens qui se joignent à leur cause. Le 25 mars suivant, Gosselin participe à la bataille de Saint-Pierre-de-la-Rivière-du-Sud, qui oppose une majorité de Canadiens, autant du côté des Américains que des Britanniques. Lorsque les troupes américaines se retirent du Canada au printemps de 1777, Clément Gosselin entre en clandestinité, puis est fait prisonnier.
Au printemps de 1778, Gosselin rejoint son régiment à White Plains, près de New York, avec son beau-père. Il contribue aux préparatifs d'une nouvelle incursion vers Québec, qui n'aura jamais lieu. À l'automne, George Washington le mandate pour effectuer des missions d'espionnage et de propagande au Canada. Le 28 novembre suivant, il présente un rapport à George Washington sur l'état des troupes britanniques stationnées au Canada. Il y retourne au printemps de 1779 et à l'été de 1780, sur les ordres respectifs du comte d'Estaing, puis du marquis de La Fayette.
En 1781, Clément Gosselin participe au siège de Yorktown, bataille décisive du conflit, et il y est blessé. Il est promu major et libéré de ses fonctions militaires en juin 1783.
Comme plusieurs autres volontaires canadiens, Gosselin se trouve dans une situation précaire à la suite du conflit. Engagé dans un régiment relevant du Congrès, contrairement aux autres qui relèvent des États, il n'obtient pas dans l'immédiat les terres promises aux vétérans. Le traité de paix ne comprend aucune provision pour les Canadiens qui désirent revenir dans leur pays.
En juillet 1783, Gosselin rédige un mémoire accompagné d'une pétition au Congrès le pressant d'agir à l'égard des vétérans canadiens, qui recevront éventuellement des terres le long du lac Champlain. Il fera d'autres représentations aux autorités américaines afin d'obtenir les compensations promises. En 1788, il devient président du grand jury et major de la milice du comté de Clinton, dans l'État de New York.
À la fin de 1790 ou au début de 1791, Clément Gosselin retourne s'installer au Canada. Dans les années qui suivent, on le retrouve à Saint-Hyacinthe, Montréal, L'Acadie, et Saint-Luc. Il s'identifie dans divers documents comme agriculteur, artisan, sculpteur et menuisier. Il vend sa terre de Saint-Luc en 1815.
Il décède à Beekmantown, dans l'État de New York, le 9 mars 1816. Il est inhumé au East Cemetery, dans cette localité.
Il avait épousé en premières noces, le 22 janvier 1770 à Sainte-Anne-de-la-Pocatière, Marie Dionne; puis, en secondes noces, le 15 janvier 1787 à Longueuil, Charlotte Ouimet, et en troisièmes noces, le 8 novembre 1790, Catherine Monty.
Intérêt patrimonial
Ce personnage historique a été désigné pour les motifs suivants:
Clément Gosselin fait partie des Canadiens français qui se sont illustrés pendant la guerre d'Indépendance des États-Unis. Entre 1775 et 1783, il œuvre activement pour la cause du Congrès continental, en lutte contre la Grande-Bretagne. Après avoir participé au siège de Québec (1775-1776), Clément Gosselin parcourt les paroisses de la rive sud du fleuve Saint-Laurent pour tenir des assemblées, délivrer les messages du Congrès à la population et recruter des dizaines de volontaires canadiens pour grossir les rangs de l'armée continentale. Entre 1778 et 1780, à partir de la colonie de New York, il contribue à la planification d'une nouvelle incursion vers Québec, qui n'aura finalement pas lieu. Il obtient surtout la confiance du général George Washington et du marquis de La Fayette pour effectuer au moins trois missions d'espionnage au Canada. Il participe finalement au siège de Yorktown (1781), bataille décisive du conflit. Au terme de la guerre, il tire profit de son influence auprès des autorités américaines pour faire valoir les intérêts de ses compatriotes qui se sont engagés dans les régiments canadiens de l'armée continentale et qui ont été oubliés dans les rétributions aux combattants. Pendant toutes ces années, le major Gosselin s'est imposé comme la figure canadienne-française la plus en vue de l'armée continentale. Son parcours hors du commun permet ainsi de mettre en lumière les répercussions de ce conflit sur le territoire québécois et de nuancer la perception qui concluait à l'apathie générale des Canadiens envers cet événement majeur de l'histoire nord-américaine. Il permet aussi d'évoquer la participation active de certains Canadiens à la guerre d'Indépendance des États-Unis, non seulement lorsqu'elle se porte dans la vallée du Saint-Laurent, mais également dans les colonies américaines.
Références
Notices bibliographiques :
- ANDERSON, Mark R. The Battle for the Fourteenth Colony: America's War of Liberation in Canada, 1774-1776. s.l. University Press of New England, 2013. s.p.
- BRUNET, Michel. L’Angleterre impériale et les Canadiens (1763-1841). Rosemère, Éditions Pierre Tisseyre inc., 2021. 424 p.
- DESCHÊNES, Gaston. Clément Gosselin, maître charpentier, espion et soldat de la révolution américaine (1747-1816). La Pocatière, La Société d’histoire et de généalogie de la Côte-du-Sud, 2022. 99 p.
- DESCHÊNES, Gaston. Un pays rebelle. La Côte-du-Sud et la guerre de l’Indépendance américaine. Québec, Septentrion, 2023. 258 p.
- DUFOUR, Pierre et Gérard GOYER. « GOSSELIN, CLÉMENT ». s.a. Dictionnaire biographique du Canada. s.l. Université Laval/University of Toronto, s.d. s.p.
- LANCTOT, Gustave. Le Canada et la révolution américaine, 1774-1784. Montréal, Beauchemin, 1965. 330 p.
- MONETTE, Pierre. Rendez-vous manqué avec la Révolution américaine. Les adresses aux habitants de la province de Québec diffusées à l'occasion de l'invasion américaine de 1775-1776. Montréal, Éditions Québec-Amérique, 2007. 500 p.
- MONTY, E.-L. « Études généalogiques : le major Clément Gosselin ». Mémoires de la Société généalogique canadienne-française. No 3 (1948), p. 18-38.
- TRUDEL, Marcel. La tentation américaine, 1774-1783. La révolution américaine et le Canada : textes commentés. Sillery, Septentrion, 2006. 179 p.