Ministère de la Culture et des Communications
Répertoire du patrimoine culturel du Québec

Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Établissement d'un poste de traite à Tadoussac

Type :

Événement

Date :

  • 1600

Période historique :

  • Le Régime français (1534 à 1760)

Thème commémoratif :

  • Exploitation des ressources naturelles

Éléments associés

Plaques commémoratives associées (1)

Personnes associées (3)

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Synthèse

En 1600, Pierre Chauvin de Tonnetuit, capitaine dans la marine et l'armée françaises, établit un poste de traite à l'emplacement actuel de Tadoussac. Il est accompagné, entre autres, de François Gravé du Pont et de Pierre Dugua de Monts. Le mot « Tadoussac » provient de l'innu-aimun, mais son origine et sa signification ont fait l'objet de diverses interprétations au fil du temps. En 1600, l'emplacement est déjà un lieu de commerce important pour les Autochtones, particulièrement les Innus. Le réseau de Tadoussac s'étend vers le nord-ouest le long de la rivière Saguenay et jusqu'à la baie James, à travers la forêt boréale.

Au XVIe siècle, des pêcheurs portugais, espagnols et français fréquentent les côtes de Terre-Neuve et l'embouchure du Saint-Laurent, établissant des contacts avec les Autochtones. Après les voyages de Jacques Cartier, qui explore le fleuve Saint-Laurent entre 1534 et 1541, les Français développent un intérêt croissant pour le commerce des fourrures. Les Hollandais implantent des comptoirs de commerce des fourrures en Amérique du Nord, notamment à Albany et sur l'île de Manhattan. L'emplacement de ces établissements reflète les stratégies d'accès aux réseaux commerciaux s'étendant à l'intérieur du continent.

C'est dans ce contexte qu'en 1599, Pierre Chauvin de Tonnetuit, ayant gagné la faveur du roi Henri IV pour son soutien contre la Ligue catholique durant les guerres de religion, obtient le monopole de la traite des fourrures en Nouvelle-France. Ce privilège suscite des tensions avec le vice-roi et lieutenant général de la Nouvelle-France, Troilus de La Roche de Mesgouez, qui avait reçu en 1598 une commission similaire lui accordant le monopole de la traite. À la suite des protestations de La Roche, en janvier 1600, le roi limite le monopole de Chauvin à l'embouchure du Saint-Laurent et en fait un lieutenant du vice-roi, ce qui n'empêche pas Chauvin d'organiser rapidement un voyage au Canada.

Durant l'été 1600, Chauvin fait construire à Tadoussac une maison (« habitation ») entourée d'une palissade et d'un petit fossé. Cette installation est acceptée par les Innus établis à cet endroit, ceux-ci souhaitant obtenir l'aide des Français pour lutter contre leurs ennemis. En plus de contrôler les principaux postes de traite des pelleteries, le monopole de Chauvin prévoit l'établissement d'une colonie. Tadoussac est cependant peu propice au peuplement en raison de son terrain accidenté, de la pauvreté de son sol et de ses hivers rigoureux. À l'automne, Chauvin retourne en France et 16 hommes demeurent sur place. Durant l'hiver 1600-1601, la plupart meurent en raison du froid, du manque de vivres et du scorbut. Seulement cinq d'entre eux survivent grâce aux Autochtones qui les ont accueillis et nourris. En 1601, les survivants regagnent la France sur un navire envoyé par Chauvin et l'habitation est abandonnée.

Chauvin ne réussit pas à établir de colonie et les protestations des marchands rivaux continuent de se faire entendre. En conséquence, le monopole du commerce est étendu à d'autres commerçants de Rouen et de Saint-Malo. Chauvin meurt en 1603 avant le voyage suivant.

Malgré l'échec de la colonisation, la création du poste de traite de Tadoussac en 1600 marque le début de la présence hivernale française dans la région et l'amorce des alliances entre les Français et les Innus. En 1603, c'est à Tadoussac, lors d'une « tabagie » organisée par le chef innu Anadabijou que les Français nouent une alliance durable avec les Innus et leurs alliés, les Algonquins et les Etchemins. La « Grande alliance de 1603 » permet aux Français de s'intégrer à un vaste réseau d'échanges qui s'étend jusqu'aux Grands Lacs, pavant la voie à la création d'établissements permanents sur le continent.

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Références

Notices bibliographiques :

  • Assemblée nationale du Québec. Par ici la démocratie. Ligne du temps [En Ligne]. http://paricilademocratie.com/
  • MATHIEU, Jacques. La Nouvelle-France: les Français en Amérique du Nord, XVIe-XVIIIe siècle. Québec, Presses de l'Université Laval, 2001. 271 p.
  • MORLEY, William F. E. « Chauvin de Tonnetuit, Pierre de ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/009004-119.01-f.php?&id_nbr=125&interval=15&&PHPSESSID=6j2l49f22u73kdbapdcv3morr0
  • PROVENCHER, Jean. Chronologie du Québec depuis 1534. Quatrième édition mise à jour. Montréal, Boréal, 2017. 400 p.
  • ST-HILAIRE, Marc. « Tadoussac ». Historica Canada. L'encyclopédie canadienne [En ligne]. https://www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/article/tadoussac
  • THIERRY, Éric. Samuel de Champlain. Aux origines de l’Amérique française. Québec, Septentrion, 2024. 774 p.
  • TRUDEL, Marcel. « Gravé Du Pont, François ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/

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