Représentations du drame de La Passion à Saint-Jérôme

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Entre 1925 et 1928, les représentations du drame de La Passion attirent à Saint-Jérôme des foules considérables venant du Québec, du Canada et des États-Unis. Elles marquent les mémoires et évoquent l'esprit communautaire, l'ingéniosité, le dévouement des citoyens de la ville.

En 1923, des travaux d'une étendue importante sont commandés par le curé de Saint-Jérôme, Joseph-Adélard-Marie Brosseau, pour rénover l'église de la paroisse dont la construction remonte à 1900. À l'extérieur, un nouveau portail est construit, la toiture est refaite et les murs sont rafraichis. À l'intérieur, on installe des verrières, une rosace, un balcon, de nouveaux orgues et un nouveau carillon de quatre cloches. Les travaux sont complétés au cours de l'été 1925. Les coûts engendrés par la rénovation de l'église sont trop élevés pour les paroissiens, il faut donc trouver une façon de les acquitter. La solution à ce problème vient de l'abbé Jean d'Avila Éthier, qui propose de produire à Saint-Jérôme le drame de La Passion, une pièce théâtrale et musicale religieuse qu'il a monté avec succès aux États-Unis au cours d'années précédentes.

Le spectacle à grand déploiement comprend plus de 600 personnages, la majorité interprétés bénévolement par des habitants de Saint-Jérôme. L'abbé Éthier lui-même est en charge du choeur d'enfants en plus d'assurer la direction artistique de la pièce qui doit être jouée tous les dimanches d'août et de septembre. L'orchestre est dirigé par Jean Goulet, la chorale par Joseph Fortier. Le rôle de Jésus est tenu par Hector Charland, connu plus tard pour son interprétation de Séraphin dans Un homme et son péché. La pièce, exécutée en 5 actes et 25 tableaux, commence à 13h30 et se termine à 21h, incluant un intermède d'une heure et demie pour le souper entre 17h30 et 19h00. Dès la première année, de nombreux commanditaires associent leur nom à l'événement.

La première représentation de La Passion a lieu à l'aréna Saint-Onge le 16 août 1925 devant 2500 personnes. En 1925 seulement, près de 25 000 spectateurs se sont déplacées pour assister au spectacle. Comme la première saison est une réussite, on décide de reconduire l'expérience l'année suivante, mais cette fois-ci, signe du succès du spectacle, dans un auditorium construit spécialement pour l'accueillir. La Passion est de retour à l'été 1927 et le spectacle se donne alors le surnom d'Oberammergau du Canada, en référence à la petite localité bavaroise célèbre pour ses représentations de La Passion depuis le XVIIe siècle.

En 1928, un mandement pastoral émis par l'évêque de Québec interdit la présentation de spectacle le dimanche. Jouée dorénavant les samedis, la pièce ne jouit pas de la même popularité. En août de cette année-là, on déplace le spectacle à Montréal, mais les circonstances ayant permis l'essor de l'événement ne sont plus au rendez-vous. La dernière représentation du spectacle est donnée au Forum de Montréal, le 11 août 1928.

Cet événement historique a été identifié par la Ville de Saint-Jérôme.

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