Ministère de la Culture et des Communications
Répertoire du patrimoine culturel du Québec

Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

De Lamarre, Victor

Type :

Personne

Autre(s) nom(s) :

  • Delamarre, Victor

Date :

  • 1888‑09‑24 – 1955‑03‑13

Occupation :

  • Athlète / joueur
  • Cultivateur / agriculteur
  • Policier

Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Proposition de statut national non retenue -- Ministre de la Culture et des Communications 2023-10-31

Statuts antérieurs

  • Proposition de statut national, 2014-03-18
 

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Synthèse

Né le 24 septembre 1888 à Hébertville, Victor De Lamarre (baptisé Joseph Victor Elzéar) est le fils de Charles De Lamarre, journalier, et de Marie Tremblay.

De Lamarre passe son enfance à Québec. Dès son plus jeune âge, il démontre des aptitudes physiques hors du commun. Il développe son intérêt pour le sport et excelle notamment à la boxe. À l'âge de 13 ans, il part pour Hébertville à la demande de son père pour travailler sur la ferme d'Omer Vézina. Pendant ce séjour, son éducation est assurée par ses proches, notamment son oncle, l'abbé Elzéar De Lamarre. À 15 ans, il va résider chez ses parents qui viennent d'acheter une ferme à Lac-Bouchette, près d'Hébertville. Vers 1906, il commence à s'entraîner avec des haltères rudimentaires.

En 1908, De Lamarre emménage à Montréal où il travaille d'abord comme menuisier et maçon au port de Montréal, puis comme policier en 1912. Il fréquente alors le gymnase au-dessus de la taverne de son oncle, Eugène Tremblay. Cet ancien champion de lutte devenu entraîneur initie De Lamarre aux rudiments du métier d'athlète.

C'est en 1914 que De Lamarre lance véritablement sa carrière d'homme fort. Le 2 avril, il organise une démonstration de force au théâtre l'Arcade. Devant un public, des journalistes et l'inspecteur fédéral des poids et mesures, il lève d'un bras un haltère de 309 livres et demie, presque deux fois son propre poids. Il surpasse ainsi le record de 273 livres et quart précédemment établi par Louis Cyr, reconnu comme l'homme le plus fort du monde. De Lamarre réclame alors le titre de roi de la force et s'attire les critiques d'autres hommes forts qui l'accusent de tricherie. Un mois après son exploit, il quitte Montréal et se rapproche du lac Saint-Jean. Il en profite pour prêter main-forte à son oncle Elzéar pour la construction de l'ermitage Saint-Antoine de Lac-Bouchette. Il y installe notamment deux lourdes statues à bout de bras, prenant par surprise les ouvriers qui prévoyaient l'utilisation de palans et d'échafauds pour mener ces tâches à bien.

Pendant les années qui suivent l'établissement de son record, De Lamarre travaille l'hiver dans des chantiers de coupe de bois en Ontario et fait des démonstrations de force en été. Il visite de nombreuses régions du Québec, de l'Ontario et des États-Unis. Au début des années 1920, il entretient des liens tendus avec d'autres vedettes du sport, notamment par l'intermédiaire des journaux. Les autres hommes forts populaires de cette époque, comme Hector Décarie, Wilfrid Cabana et Arthur Dandurand, sont nombreux à lui lancer des défis. En 1921, pour consacrer ses exploits de champion de l'haltère, des habitants de sa région d'origine lui font confectionner une ceinture en or en guise de trophée. Le 24 février 1922, à l'occasion d'une compétition avec Arthur Dandurand, il établit à Québec un nouveau record de force en levant d'un seul doigt une charge de 201 livres et demie. À compter de 1931, De Lamarre se met également à la lutte, une activité qu'il pratique jusqu'au début des années 1950. Pendant sa carrière de lutteur, il livre environ 1500 combats, tout en continuant de faire des démonstrations de force.

Après avoir quitté la lutte, De Lamarre continue ses spectacles de démonstration de force au Québec, dans le reste du Canada, jusqu'à Vancouver, et aux États-Unis. En 1951, il donne, avec ses fils, un spectacle gratuit au palais Montcalm, à Québec. Signe d'une popularité encore très vivante, une foule de 3000 personnes se présente et, comme on doit refuser des gens à l'entrée, une émeute éclate devant le bâtiment. En 1954, il prépare une grande tournée de la Louisiane où il prévoit faire 42 démonstrations. La maladie l'atteint toutefois entre-temps et empêche ce projet de se réaliser.

Il est décédé à Québec le 13 mars 1955. Il est inhumé dans le cimetière Saint-Charles dans la même ville.

Il avait épousé à Montréal, en 1914, Elmina Garneau, fille de Joseph Garneau et d'Anna Lord.

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Références

Notices bibliographiques :

  • BLAIS, Simon. « Victor Delamarre et les secrets d'Hercule ». Cap-aux-Diamants. No 69 (2002), p. 25-27.
  • DE LA ROCHE, C. Victor Delamarre : le roi de l'haltère. Québec, Imprimerie Ernest Tremblay, 1924. 292 p.
  • DESBIENS, Raymond. Victor Delamarre : "Superman" du Québec. Montréal, Les éditions La Presse, 1973. 107 p.
  • GAUDREAU, Serge. « La saga des héritiers de Louis Cyr ». s.a. Histoire engagée : là où le présent rencontre le passé [En ligne]. http://histoireengagee.ca/la-saga-des-heritiers-de-louis-cyr/
  • GILBERT, Claude. « De Lamarre, Elzéar ». Université Laval/University of Toronto. Dictionnaire biographique du Canada [En ligne]. http://www.biographi.ca/
  • MASSICOTTE, Édouard-Zotique et Ben WEIDER. Les hommes forts du Québec de Jos. Montferrand à Louis Cyr. Trois-Pistoles, Éditions Trois-Pistoles, 1999. 171 p.

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