Berliner, Emile

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Né le 20 mai 1851 à Hanovre (Basse-Saxe, Allemagne), Emile Berliner est le fils de Samuel Berliner, marchand, et de Sarah Friedmann.

En 1861, Berliner, alors âgé de 10 ans, entre au Samsonschule de Wolfenbüttel, en Allemagne, pour parfaire son éducation primaire. Entre la fin de ses études en 1865 et son départ pour les États-Unis, Berliner gagne sa vie dans une imprimerie et une boutique de tissus. En avril 1870, quatre mois avant le début de la guerre franco-prussienne, il traverse l'Atlantique et se rend chez son ami Nathan Gotthelf à Washington, évitant ainsi d'être conscrit.

Dès son arrivée aux États-Unis, il travail, d'abord pour Gotthelf dans le commerce de détail, puis comme vendeur itinérant. Entre-temps, il déménage à New York. C'est là, passant ses soirées au Cooper Institute, qu'il développe son intérêt pour l'électricité et l'acoustique. De retour à Washington, il invente le micro, ce qui lui donne les moyens financiers de se consacrer à ses recherches. Alexander Graham Bell (1847-1922) lui achète le brevet du microphone en 1877 en échange d'une somme substantielle et d'un emploi dans sa compagnie.

En 1881, après avoir quitté son emploi chez Bell, il épouse Cora Adler. Ils auront sept enfants dont deux, Herbert Samuel et Edgar Maurice, qui seront impliqués dans l'entreprise.

L'indépendance financière acquise chez Bell permet à Berliner de se consacrer à sa recherche sur la captation et la reproduction du son. Le 8 novembre 1887, il obtient un premier brevet pour son système d'enregistrement latéral sur disque. Par conséquent, le cylindre de Thomas Edison (1847-1931) devient obsolète.

Parallèlement à sa recherche sur la captation du son, Berliner met au point le gramophone. En avril 1893, Berliner crée la United States Gramophone Company qui gèrera les brevets. Une seconde compagnie, la Berliner Gramophone Company, prend en charge la production dès 1895. Enfin la National Gramophon Company, créée en 1896 par Frank Seaman, s'occupe de la distribution et la promotion.

À la fin du XIXe siècle, Berliner est entraîné dans une bataille judiciaire féroce sur la question de ses brevets. Seaman, son ancien associé, le traine en justice. Berliner perd le droit de vendre ses produits aux États-Unis. C'est au cours de cette bataille qu'il décide de s'installer à Montréal. Déjà en 1897, Berliner avait fait breveter au Canada la gravure latérale. Berliner crée en 1900 la E. Berliner of Montreal. Il ouvre son magasin au 2315, rue Sainte-Catherine Ouest. Grâce à son amitié avec Alexander Graham Bell, il installe son usine dans les locaux de la Northern Electric, rue de l'Aqueduc (actuellement rue Lucien-L'Allier).

En 1904, l'aîné de ses fils, Herbert Samuel, devient le vice-président de la Berliner Gramophone Company of Canada. Ingénieur en mécanique, il prend alors en charge le perfectionnement des techniques d'enregistrement tout en enregistrant pour la première fois des artistes locaux. L'usine déménage au 201, ruelle des Fortifications, dans le Vieux-Montréal. Quelques années plus tard en 1907, les installations sont déplacées vers le quartier de Saint-Henri à Montréal. À la même époque, le second fils d'Émile prend part aux affaires de la compagnie. Edgar Maurice devient en 1921 le président de la compagnie, et le demeure jusqu'à la fusion avec RCA en 1929. Il quittera RCA en 1930. Quant à Herbert Samuel, à la suite de l'expiration du brevet de la gravure latérale en 1917, il fonde la Compo en 1918. Cette compagnie deviendra la plus importante compagnie d'enregistrement au Canada.

Au cours des dernières années de sa vie, Emile Berliner continue à inventer. En 1909, il met au point un nouveau type de moteur à combustion interne. Il fait breveter en 1920 un hélicoptère dont un prototype existe toujours dans la collection du Smithsonian. Toujours intéressé par l'acoustique, Berliner met aussi au point une tuile acoustique en 1926.

Emile Berliner est décédé à Washington D.C. le 3 août 1929.

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