Ministère de la Culture et des Communications
Répertoire du patrimoine culturel du Québec

Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Couvercle de jarre

Type :

Patrimoine mobilier (Bien archéologique)

Autre(s) nom(s) :

  • Raté de production
  • Rejet de production

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Québec

Date :

  • après 1855 – avant 1889 (Production)
  • 1977 (Intervention archéologique)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)
  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Classification :

  • Bien archéologique > Outils et équipement pour les matériaux > Alimentation : préparation et conservation des aliments
  • Bien archéologique > Outils et équipement pour les matériaux > Travail du verre, du plastique, de l'argile, de la cire > Travail de l'argile

Éléments associés

Personnes associées (1)

Inventaires associés (1)

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Description

Le couvercle de jarre est un élément de récipient lié à l'alimentation datant de la deuxième moitié du XIXe siècle qui a été rejeté lors de sa production. Le couvercle en terre cuite grossière à glaçure incolore forme un dôme aplati légèrement concave avec, au centre, un bouton. L'objet est doté d'une collerette verticale et d'un décor géométrique incisé. L'intérieur n'a pas de glaçure. La surface est irrégulière et parsemée de bulles et des cratères en raison d'une surcuisson de la glaçure. L'objet incomplet composé de deux fragments a une longueur résiduelle de 15,5 cm, une largeur résiduelle de 13 cm ainsi qu'une hauteur totale de 6 cm.

Provenance archéologique :

  • DbEr-1 > Opération 14 > Sous-opération G > Lot 3 > Couche stratigraphique b > Numéro de catalogue 91

Site de provenance :

  • Poterie Charles-Belleau

Contexte archéologique :

  • Atelier
  • Four
  • Labour

Fonctions / usages :

Le couvercle de jarre est un élément de fermeture d'un contenant servant à entreposer diverses denrées alimentaires. La jarre peut contenir des denrées sèches comme des céréales et des fèves, des graisses telles que du lard salé et du beurre ou des liquides comme de la mélasse, du miel et des huiles.

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec > Saguenay-Lac-Saint-Jean > Saguenay > La Baie

Type de fabrication :

Artisanal

Technique de fabrication :

  • Tourné
  • Glaçure
  • Cuit

Matériaux :

  • Céramique - terre cuite grossière (commune) (Locale indéterminée)

Technique de décoration :

  • Incisé
  • Moleté

Motif décoratif :

  • Géométrique
  • Linéaire

Dimensions :

  • Diamètre extérieur (Estimée / intégral) : 25 centimètre(s)
  • Hauteur (Mesurée / intégral) : 6 centimètre(s)
  • Largeur (Mesurée / subsistant) : 13 centimètre(s)
  • Longueur (Mesurée / subsistant) : 15,5 centimètre(s)

Intégrité :

Objet incomplet constitué de plusieurs fragments recollés ou non (25% à 75% de l'objet)

Nombre de biens :

1

Nombre de fragments :

2

Numéro de l'objet :

  • CARQ : 37
  • Numéro archéologique : DbEr-1-14G3b-91
  • Numéro précédent : 3CI-14G3B-91
  • Numéro précédent : DbEr-1-14F12a
  • Numéro précédent : DbEr-1-14G3b
  • Numéro précédent : 3C1-14F12a
  • Numéro précédent : 3CI-14F12a
  • Numéro précédent : 3C1-14G3B-91

Discipline :

  • Archéologie historique

Altérations :

  • Bouillonnure (Cuisson de fabrication) : Sur la glaçure  

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

Le couvercle de jarre en terre cuite grossière glaçurée est façonné par tournage entre 1855 et 1889 à l'atelier céramique du maître-potier Charles Belleau (1813-1889), à La Baie au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Le couvercle de jarre est un élément de fermeture d'un contenant servant à entreposer diverses denrées alimentaires.

L'argile employée dans la fabrication de l'objet est tout d'abord extraite du terrain du potier, puis corrigée, homogénéisée et mise en portions. Une balle d'argile est jetée au centre de la girelle du tour de potier qui est mise en mouvement à grande vitesse. À l'aide de la force centrifuge et de la pression des mains, le potier entreprend l'ébauchage du couvercle : il centre la balle, la perce, l'ouvre, puis procède à la montée des parois de la pièce pour lui donner sa forme intérieure. Tout au long du tournage, le potier évalue les dimensions du couvercle pour qu'il s'agence parfaitement à la jarre à laquelle il est destiné. La pièce est détachée de la girelle à l'aide d'un fil de métal, puis est mise à sécher jusqu'à ce qu'elle ait la consistance du cuir. Le couvercle est rachevé à l'aide d'outils en tournassant la surface extérieure. Le bouton, préalablement réalisé, est collé et le décor est réalisé à l'aide d'une molette. Une fois complètement séché, le dessus du couvercle est trempé dans la glaçure liquide au plomb. L'objet est enfourné, possiblement à l'aide d'une plaque d'enfournement, puis est cuit durant plusieurs heures, voire des jours. Le potier doit continuellement alimenter le four en bois durant cette période. La cuisson terminée, le four est refroidi graduellement, puis le potier procède au défournement.

La cuisson du couvercle crée des bouillonnures sur la glaçure, soit des bulles et des crevées. Ce type de défaut peut être causé par plusieurs facteurs, dont la surcuisson. Ces défauts peuvent aussi être causés par une trop grande quantité d'alumine dans la glaçure, lui donnant une consistance trop visqueuse. D'ailleurs, des analyses chimiques des glaçures produites par ce potier effectuées à la fin des années 1970 démontrent que celles-ci contiennent une proportion plus élevée que la normale d'alumine par rapport à la silice afin d'éviter des coulures et des recristallisations des glaçures. Ces défauts rendant le couvercle impropre à la consommation et à la vente, celui-ci est rejeté par le potier.

Le couvercle a été mis au jour sur le site de production céramique associé à l'atelier du maître-potier Charles Belleau (1813-1889), à La Baie au Saguenay–Lac-Saint-Jean. Belleau acquiert une terre à La Baie en 1855 pour y installer son atelier de poterie où il exerce jusqu'à sa mort en 1889. Il produit principalement des terrines, des jarres, des cruches et des bols en terre cuite grossière d'origine locale à glaçure d'aspect brunâtre et brunâtre tacheté de vert. Certaines pièces produites par le potier possèdent un décor géométrique simple, parfois réalisé à la molette. L'analyse de la collection suggère que Charles Belleau pratique la cuisson unique pour la majorité de ses productions, seuls quelques objets semblant être cuits deux fois comme les jarres et les couvercles. Selon des témoignages recueillis auprès de ses contemporains par l'ethnologue Marius Barbeau (1883-1969) au début du XXe siècle, Belleau malaxe son argile dans un hangar à l'aide d'un moulin mu par un cheval. Il se sert d'un tour de potier pour le façonnage des contenants qu'il fait sécher par la suite sur des tablettes avant de les enfourner. Pour écouler ses productions, Belleau transporte ses pièces à vendre de porte-à-porte dans la région du Saguenay–Lac-Saint-Jean comme il est alors coutume à l'époque en région éloignée.

L'objet a été retrouvé dans les couches végétales de surfaces labourées situées au-dessus de la zone du four de production. Cette couche comprend plusieurs rejets de production, mais également des artéfacts datant de la période post-occupation du potier sur le site.

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Évaluation d'inventaire

  • Numérisation de la collection archéologique de référence du Québec (2016 - )
    Société du musée d'archéologie et d'histoire de Montréal Pointe-à-Callière


  • Le couvercle de jarre a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il représente un exemple de raté de production céramique comportant des bouillonnures formant des bulles et cratères. De plus, il a été choisi parce qu'il est représentatif de la production du potier Charles Belleau (1813-1889), de La Baie au Saguenay–Lac-Saint-Jean.

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    Emplacement

    Region administrative :

    • Capitale-Nationale

    MRC :

    • Québec

    Municipalité :

    • Québec

    Arrondissement municipal :

    • Les Rivières

    Adresse :

    • 1825, rue Semple

    Localisation informelle :

    Laboratoire et Réserve d'archéologie du Québec

    Code Borden

    DbEr-1      

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    Références

    Notices bibliographiques :

    • BARBEAU, Marius. Maîtres artisans de chez-nous. Montréal, Les Éditions du Zodiaque, 1942. 220 p.
    • BELLEAU, Mimi L. Technologie des matériaux céramiques. (Québec), Claude Belleau Éditeur, 2017. s.p.
    • BLONDEL, Nicole. Céramique : vocabulaire technique. Paris, Éditions du patrimoine, 2014. 432 p.
    • CHAVARRIA, Joaquim. L'émaillage. L'École de poterie. Paris, Gründ, 2000. 64 p.
    • Ethnoscop inc. Patrimoine archéologique des poteries, briqueteries, tuileries et fabriques de pipes au Québec. Étude produite dans le cadre de la participation du Québec au Répertoire canadien des lieux patrimoniaux, volet archéologique. Québec, Ministère de la Culture, des Communications et de la Condition féminine, 2009. 52 p.
    • LITH, Jean-Paul van. Céramique : dictionnaire encyclopédique. Paris, Éditions de l'Amateur, 2000. 452 p.
    • PROULX, André. L'atelier céramique Charles Belleau, La Baie (Chicoutimi), 1855-1889. Dossier, 47. Québec, Ministère des affaires culturelles, Direction générale du patrimoine, 1980. 246 p.

    Multimédias disponibles en ligne :

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