Site archéologique du Pied-des-Rapides-de-Lachine
Type :
Patrimoine immobilier
Autre(s) nom(s) :
- Site archéologique de la Maison-Nivard-De-Saint-Dizier
Région administrative :
- Montréal
Municipalité :
- Montréal
Date :
- vers 1710 – (Construction)
Période :
- Archaïque récent (5 500 à 3 000 AA)
- Le Régime français (1534 à 1760)
- Sylvicole (3 000 à 450 AA)
Thématique :
- Patrimoine autochtone (Patrimoine des Premières Nations)
- Patrimoine de la Nouvelle-France
- Patrimoine funéraire
Usage :
- Non applicable
Patrimoine immobilier associé (1)
Groupes associés (1)
- Congrégation de Notre-Dame (1658 – ) - Propriétaire
Personnes associées (3)
- Nivard de Saint-Dizier, Étienne (1715 – 1793) - Propriétaire
- Dupuy, Zacharie (vers 1608 – 1676) - Propriétaire
- Vallé, Marie-Anne - Propriétaire
Carte
Description
Le site archéologique du Pied-des-Rapides-de-Lachine correspond à un lieu de portage, de rencontre et de campements autochtones en opération sur plus de quatre millénaires. Son terrain d'une superficie de 12 174 mètres carrés est situé autour de la maison Nivard-De Saint Dizier, un immeuble patrimonial classé. Le site inclut une portion du parc de l'Honorable-George-O'Reilly, en bordure du fleuve Saint-Laurent, dans l'arrondissement municipal de Verdun de la ville de Montréal.
Ce site archéologique est le témoin d'occupations humaines s'étalant depuis l'Archaïque récent (5500 ans à 3000 ans avant aujourd'hui) jusqu'à nos jours. Il comporte aussi les vestiges de la métairie construite par Marguerite Bourgeois en 1710, dont subsiste encore aujourd'hui la maison Nivard-De Saint-Dizier. Depuis sa découverte en 2005, le site archéologique BiFj-85 a fait l'objet de plusieurs interventions qui ont permis de constater son étendue, sa richesse et son fort potentiel de recherche.
Ce bien est classé site patrimonial. La protection s'applique au terrain, incluant ses aménagements et ses structures, à l'exception de la maison Nivard-De Saint-Dizier, un immeuble patrimonial classé. Le bien comprend un site qui est inscrit à l'Inventaire des sites archéologiques du Québec.
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Classement | Site patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications |
2024-10-24
Prise d'effet : 2023-11-01 |
Catégories de conservation
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Statuts antérieurs
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Valeur patrimoniale
Le site archéologique du Pied-des-Rapides-de-Lachine présente un intérêt patrimonial pour sa valeur historique. Il est le témoin d'occupations humaines depuis l'Archaïque récent (de 5500 ans à 3000 ans avant le présent). Sa situation géographique, directement en aval des rapides de Lachine, en fait un lieu stratégique de portage, de rencontre et de campements autochtones sur plus de 4 millénaires. À partir de la fin du XVIIe siècle, le site est exploité comme ferme. En 1710, une maison est érigée sur cet emplacement à la demande de la congrégation de Notre-Dame, alors propriétaire du fief de Verdun. La famille Nivard De Saint-Dizier acquiert la propriété en 1769 et y demeure jusqu'en 1824. Près de 100 ans plus tard, soit en 1930, le terrain et la maison sont acquis par la Ville de Verdun. Le site archéologique du Pied-des-Rapides-de-Lachine se distingue par l'ancienneté et la continuité de son occupation, en plus de correspondre à l'un des plus anciens établissements humains connus sur l'île de Montréal.
Le site présente aussi un intérêt patrimonial pour sa valeur archéologique. Depuis sa découverte en 2005, il a fait l'objet de plusieurs interventions archéologiques. Il a livré des témoins matériels d'occupations autochtones sur plusieurs millénaires et d'établissements agricoles euroquébécois dès la fin du XVIIe siècle. Le site se démarque par sa longévité et la continuité de son occupation. Il est l'un des rares à présenter des contextes funéraires de la période archaïque au Québec (de 9500 à 3000 ans avant le présent). De plus, les sépultures du site conservent des traces de pratiques rituelles documentées nulle part ailleurs au Québec, notamment liées à l'application d'ocre rouge sur les dépouilles. Le site comprend également les vestiges d'un des ensembles agricoles euroquébécois les plus anciens de l'île de Montréal. Le site archéologique du Pied-des-Rapides-de-Lachine permet ainsi de comprendre l'évolution des modes de vie sur un même lieu au cours de plusieurs millénaires.
Source: Ministère de la Culture et des Communications, 2024.
Éléments caractéristiques
Les éléments caractéristiques du site archéologique du Pied-des-Rapides-de-Lachine liés à ses valeurs historique et archéologique comprennent, notamment :
- sa situation dans un milieu riverain, à proximité du fleuve Saint-Laurent et directement en aval des rapides de Lachine;
- les témoins archéologiques de l'occupation humaine continue du lieu depuis l'Archaïque récent (de 5500 ans à 3000 ans avant le présent), notamment par des groupes autochtones;
- les vestiges in situ, dont les foyers et les traces de piquets témoignant des campements autochtones, le mur de soutènement d'un ancien caveau, les fondations d'une ancienne annexe de la maison Nivard-De Saint-Dizier et une canalisation en maçonnerie sèche;
- les portions non fouillées du site archéologique BiFj-85.
Informations historiques
Le site archéologique du Pied-des-Rapides-de-Lachine se trouvait précédemment à quelques mètres seulement de la rive du fleuve Saint-Laurent; la limite orientale du site archéologique suit aujourd'hui celle de l'ancienne rive naturelle. Selon les connaissances actuelles, ce replat naturel aurait émergé vers 8000 à 7000 ans AA.
À ce jour, les plus anciennes traces d'occupation trouvées sur le site remontent à l'Archaïque récent (5500 à 3000 AA). À partir de cette époque et pour les millénaires suivants, le site est demeuré un lieu de halte privilégié. Au gré des saisons, des campements s'y sont établis, stratégiquement positionnés au pied des rapides de Lachine, et permettant à leurs occupants de profiter des ressources de l'environnement immédiat (chasse, pêche, cueillette). La présence de plusieurs sépultures autochtones anciennes sur le site laisse croire que ce lieu détient également une importance symbolique.
Les premiers établissements européens dans cette partie de l'île de Montréal, nommé alors côte de Verdun, datent de 1665. Plus spécifiquement, le secteur correspondant aujourd'hui au site archéologique du Pied-des-Rapides-de-Lachine fait partie en 1671 du fief concédé à Zacharie Dupuy (1608/1610 – 1676) par les Sulpiciens, seigneurs de l'île. Dupuy est commandant des forts de Québec et d'Onontagué (en Iroquoisie), major et gouverneur intérimaire de Montréal. En 1673, ce fief de Verdun est cédé par Dupuy et son épouse Jeanne Groisard aux sœurs de la Congrégation de Notre-Dame, dirigée à cette époque par Marguerite Bourgeoys. En 1710, elles y font construire une maison de pierres de taille modeste, actuellement la maison Nivard De Saint Dizier.
En 1734, les religieuses renoncent au statut de fief pour leur domaine de Verdun. La propriété devient alors une terre roturière. Elles vendent leur propriété en 1769, à Étienne Nivard de Saint Dizier, premier du nom, et son épouse Marie-Anne Vallé. Ce riche marchand montréalais, établi sur la rue Saint-Paul, confie également à des tiers l'exploitation de sa ferme. La propriété demeure sous la succession de trois générations de la famille Nivard de Saint-Dizier jusqu'en 1824. Elle passe ensuite entre les mains de divers propriétaires terriens jusqu'en 1930 ou, dans le contexte de la crise économique, la maison et son terrain sont vendus à la Ville de Verdun. La Ville l'utilise alors comme entrepôt puis en fait la location à des tiers.
Entre 1947 et 1966, la berge du fleuve est intensivement remblayée et aménagée en parc. Ce parc, nommé en hommage de George O'Reilly, constitue aujourd'hui l'environnement immédiat du site.
La maison Nivard-De Saint-Dizier est reconnue monument historique en 1976. D'importants travaux de restauration sont entrepris en 2005 visant à l'éventuelle mise en valeur du site. C'est également en 2005 que le site archéologique BiFj-85 est découvert. En 2012, la maison devient officiellement une institution muséale et est classée immeuble patrimonial. Le site BiFj-85 a notamment été l'hôte de l'École de fouilles archéologiques menée par l'Université McGill en 2016 et 2017.
Le site archéologique du Pied-des-Rapides-de-Lachine est classé en 2024.
Emplacement
Region administrative :
- Montréal
MRC :
- Montréal
Municipalité :
- Montréal
Arrondissement municipal :
- Verdun
Adresse :
- boulevard LaSalle
Latitude :
- 45° 26' 14.638"
Longitude :
- -73° 34' 58.469"
Désignation cadastrale :
- Lot 1 199 758 Ptie
Code Borden
BiFj-85 |
Références
Notices bibliographiques :
- AUGER, Roland-J. « DUPUY, ZACHARIE ». s.a. Dictionnaire biographique du Canada. Québec, Les Presses de l'Université Laval, 1966, s.p.
- BALAC, Anne-Marie et François C. BÉLANGER. Lumières sous la ville. Quand l’archéologie raconte Montréal. Montréal, Recherches amérindiennes au Québec, 2016. s.p.
- BÉLANGER, Christian. Fouilles archéologiques sur le site de la Maison Nivard de Saint-Dizier (BiFj-85). Parc de l’Honorable Georges O’Reilly, arrondissement de Verdun, Montréal. Montréal, Ville de Montréal, 2018. s.p.
- BRACEWELL, Jennifer et Collectif. Prospection au géoradar sur de la Maison Nivard-de-Saint- Dizier (BiFj-85). Parc de l’Honorable-Georges-O’Reilly, arrondissement Verdun, Montréal, avril 2016. Montréal, Ville de Montréal, 2017. s.p.
- Ethnoscop inc. . Interventions archéologiques. Récré-O-Parc, Ville de Sainte-Catherine, BiFj-120. Ville de Sainte-Catherine, 2016. s.p.
- GRAVEL, Denis. Rapport final : la maison Nivard-De Saint-Dizier, présenté à la Société d’histoire et de généalogie de Verdun. Montréal, Rapport inédit, 2006. s.p.
- s.a. Fouilles archéologiques sur le site de la Maison Nivard-de-Saint-Dizier (BiFj- 85). Rapport d’activités — Intervention de 2016. Montréal, Ville de Montréal, 2017. s.p.
- s.a. Fouilles archéologiques, maison Étienne-Nivard-de-Saint-Dizier. Phase II de l’inventaire archéologique du parc Georges O’Reilly. Automne 2006, été 2008, site BiFj-85. Montréal, Ville de Montréal, 2010. s.p.
- s.a. Inventaire archéologique dans le cadre de la restauration de la Maison Étienne- Nivard-de-Saint-Dizier, monument historique, Montréal (BiFj-85). Montréal, Ville de Montréal, 2006. s.p.
- s.a. Rapport II : la maison Nivard-De Saint-Dizier de 1769 à 2006, présenté à la Société d’histoire et de généalogie de Verdun. Rapport inédit, Montréal, 2006, Maison Nivard-De Saint-Dizier, Musée et site archéologique. « Historique et mission »., s.d. s.p.
- Société d'archéomatique Chronogramme-Lauverbec. Interventions archéologiques réalisées dans le cadre des travaux pour l’implantation de réseaux d’utilité publique divers, d’un bâtiment de services, et de l’aménagement paysagé du site, Centre d’interprétation de la Maison Nivard-de-Saint-Dizier, site ar. Montréal, Ville de Montréal, 2013. s.p.