Ministère de la Culture et des Communications
Répertoire du patrimoine culturel du Québec

Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Plat à aile ou jatte

Type :

Patrimoine mobilier (Bien archéologique)

Autre(s) nom(s) :

  • Bol

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Québec

Date :

  • après 1828 – avant 1853 (Production)

Période :

  • Le Régime britannique (1760 à 1867)

Classification :

  • Bien archéologique > Outils et équipement pour les matériaux > Alimentation : préparation et conservation des aliments
  • Bien archéologique > Outils et équipement pour les matériaux > Travail du verre, du plastique, de l'argile, de la cire > Travail de l'argile

Éléments associés

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Personnes associées (1)

Inventaires associés (1)

Description

Le plat à aile ou jatte est un récipient lié à l'alimentation datant de la première moitié du XIXe siècle qui a été rejeté en cours de production. L'objet incomplet en terre cuite grossière est à l'état de biscuit, obtenu après une première cuisson. Le récipient présente une aile ou un rebord à saillie intérieure, une panse tronconique et un fond plat. Deux minces lignes sont peintes à l'engobe blanc. La première, linéaire, se trouve sur l'aile, et la seconde, sinueuse, sur le registre supérieur de la paroi interne. L'objet mesure 31 cm de longueur, 23 cm de largeur et 10,5 cm de hauteur.

Provenance archéologique :

  • BkFg-6 > Couche stratigraphique 4 > Numéro de catalogue 12

Site de provenance :

  • Poterie Maillet

Contexte archéologique :

  • Dépotoir
  • Remblai

Fonctions / usages :

Le plat à aile ou jatte est un récipient principalement utilisé pour la préparation, le service et la consommation d'aliments. Il peut aussi servir à d'autres usages.

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec > Montérégie > Saint-Denis-sur-Richelieu

Type de fabrication :

Artisanal

Technique de fabrication :

  • Tourné
  • Séché
  • Engobe
  • Cuit

Matériaux :

  • Céramique - terre cuite grossière (commune) (Sans glaçure)
  • Céramique - terre cuite grossière (commune) (Locale indéterminée)

Technique de décoration :

  • Engobe

Motif décoratif :

  • Linéaire
  • Sinueux

Dimensions :

  • Diamètre de la base (Mesurée / intégral) : 13 centimètre(s)
  • Diamètre extérieur (Estimée / intégral) : 34,5 centimètre(s)
  • Hauteur (Mesurée / intégral) : 10,5 centimètre(s)
  • Largeur (Mesurée / subsistant) : 23 centimètre(s)
  • Longueur (Mesurée / subsistant) : 31 centimètre(s)

Intégrité :

Objet incomplet constitué de plusieurs fragments recollés ou non (25% à 75% de l'objet)

Nombre de biens :

1

Nombre de fragments :

15

Numéro de l'objet :

  • CARQ : 37
  • Numéro archéologique : BkFg-6-4-12

Discipline :

  • Archéologie historique

Altérations :

  • Cassure (Cause inconnue) : L'objet est fragmenté et incomplet  

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

Le plat à aile ou jatte en terre cuite grossière d'origine locale est façonné entre 1828 et 1853 à l'atelier Jean-Baptiste Maillet II et Fils, maître-potier, à Saint-Denis-sur-Richelieu. Le plat à aile ou jatte est un récipient principalement utilisé pour la préparation, le service et la consommation d'aliments. Il peut aussi servir à d'autres usages.

L'argile employée pour la fabrication de l'objet est tout d'abord extraite du terrain du potier puis est soumise à l'étape de correction. Elle est homogénéisée et mise en portions selon le poids désiré. Une balle d'argile est formée, puis jetée au centre de la girelle du tour que le potier met en mouvement. À l'aide de la force centrifuge et de la pression des mains, il entreprend l'ébauchage de l'objet : la balle est centrée, percée, ouverte, puis le potier procède à la montée des parois de la pièce et à son évasement pour lui donner forme. Le rebord est façonné et les parois sont lissées, puis la pièce est détachée de la girelle à l'aide d'un fil séparateur et mise à sécher. Le potier exécute le décor à l'engobe sur l'objet à l'état cuir, une pâte encore humide gardant sa forme sous une légère pression. Une première cuisson est réalisée dans un four alimenté continuellement de bois pendant plusieurs heures, puis la pièce est inspectée. Son état de biscuit indique que son processus de fabrication était terminé et qu'il a été rejeté avec d'autres objets défectueux.

Ce plat à aile ou jatte est représentatif des changements survenus vers 1775 dans les méthodes de fabrication et de décoration des terres cuites grossières au Québec, où la double cuisson et les décors à l'engobe font leur apparition. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les potiers québécois ont recours principalement à la monocuisson pour réaliser simultanément la cuisson du corps céramique et la vitrification de la glaçure de leur production qui ne sont généralement pas décorées. À partir du troisième quart du XVIIIe siècle, la double cuisson commence à être employée, devenant presque la norme au XIXe siècle au Québec. Cette méthode consiste à cuire une première fois les contenants qui sont parfois décorés à l'engobe afin de produire le biscuit. Le potier applique ensuite la glaçure, et une seconde cuisson est réalisée. La double cuisson a l'avantage d'économiser la quantité de glaçure et de réduire le nombre d'objets affaissés, et donc de ratés, lors de la cuisson. Cependant, cette technique demande plus d'énergie et de combustible que la cuisson simple. Les décors à l'engobe composés de lignes horizontales et sinusoïdales comme ceux de cet objet semblent apparaitre au Québec à la fin du XVIIIe siècle. Les potiers de Saint-Denis-sur-Richelieu, d'où provient l'objet, sont reconnus pour leur grande production de contenants ornés avec ce type de décor. D'autres potiers décorent leurs productions d'une manière similaire, dont l'atelier des frères Poitras (1797-1842) de Québec. Ce style est vraisemblablement introduit en Amérique du Nord au cours de la première moitié du XVIIIe siècle par des artisans potiers allemands établis aux États-Unis.

Le plat à aile ou jatte a été mis au jour sur un site associé à l'atelier de Jean-Baptiste II Maillet et Fils, à Saint-Denis-sur-Richelieu. En 1768, les premiers potiers viennent s'établir à Saint-Denis. Ce n'est qu'après l'établissement en 1776 du maître potier d'origine acadienne Simon Thibodeau que la région de Saint-Denis-sur-Richelieu devient la région la plus importante dans la production artisanale de terre cuite grossière au Québec jusque dans les années 1830. Le métier de potier à l'époque est une tradition familiale : le maître-potier Jean-Baptiste II Maillet provient d'une famille de potiers comptant minimalement onze potiers en trois générations. Les potiers de son atelier exercent leur métier sur ce site de 1828 à 1853. L'objet provient d'un remblai trouvé sous la rue Morin contenant plusieurs rebuts de cuisson de terrines, de plats, de jarres et de cruches.

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Évaluation d'inventaire

  • Numérisation de la collection archéologique de référence du Québec (2016 - )
    Société du musée d'archéologie et d'histoire de Montréal Pointe-à-Callière


  • Le plat à aile ou jatte a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car son état de « biscuit » témoigne du processus de production d'une pièce en terre cuite grossière d'origine locale. Il a également été choisi parce qu'il s'agit d'un exemple de production céramique réalisée à partir du dernier quart du XVIIIe siècle au Québec. De plus, cet objet témoigne de la production de l'atelier Jean-Baptiste II Maillet et Fils, en activité de 1828 à 1853 à Saint-Denis-sur-Richelieu.

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    Emplacement

    Region administrative :

    • Capitale-Nationale

    MRC :

    • Québec

    Municipalité :

    • Québec

    Arrondissement municipal :

    • Les Rivières

    Adresse :

    • 1825, rue Semple

    Localisation informelle :

    Laboratoire et Réserve d'archéologie du Québec

    Code Borden

    BkFg-6      

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    Références

    Notices bibliographiques :

    • GATES ST-PIERRE, Christian et Yves MONETTE. Feu : Lueurs et fureurs. Archéologie du Québec. Montréal, Pointe-à-Callière, cité d'archéologie et d'histoire de Montréal/Les Éditions de l'Homme, 2022. 199 p.
    • GAUMOND, Michel et Paul-Louis MARTIN. Les maîtres-potiers du bourg Saint-Denis, 1785-1888. Cahiers du patrimoine, 9. Québec, Centre de documentation, Direction de l'inventaire des biens culturels, 1978. 180 p.
    • HAMEL, Dany. Les modes de fabrication des terres cuites communes de production locale à Québec à la fin du XVIIe siècle. Cahiers d'archéologie du CÉLAT, 27. Québec, CÉLAT, 2009. s.p.
    • LANGLOIS, Jacques. Répertoire des artisans-potiers québécois, 1655-1916. Dossier, 37. Québec, Ministère des affaires culturelles, Direction générale du patrimoine, 1978. 175 p.
    • MÉTREAU, Laetitia, dir. Identifier la céramique au Québec. Cahiers d'archéologie du CÉLAT, 41. Québec, CÉLAT, 2016. s.p.
    • MONETTE, Yves. Les productions céramiques du Québec méridional, c. 1680-1890. BAR International Series. Archaeopress, Oxford, 2006. 128 p.

    Multimédias disponibles en ligne :

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