Ministère de la Culture et des Communications
Répertoire du patrimoine culturel du Québec

Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Brosse à dents

Type :

Patrimoine mobilier (Bien archéologique)

Région administrative :

  • Capitale-Nationale

Municipalité :

  • Québec

Date :

  • après 1850 – avant 1950 (Contexte archéologique)
  • 2013‑08 – 2014‑03 (Intervention archéologique)

Période :

  • Le Québec moderne (1867 à 1960)

Thématique :

  • Patrimoine religieux (Mission hospitalière)

Classification :

  • Bien archéologique > Objets personnels > Objet de toilette

Éléments associés

Inventaires associés (1)

Images

Description

La brosse à dents est un objet lié à l'hygiène personnelle datant d'entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle. L'objet, taillé en os, est constitué d'une tête complète de forme oblongue qui présente quatre rangées de trous servant à disposer les soies, qui sont absentes. Le dos de la tête est plat et lisse. Le manche rectangulaire s'évase vers l'extrémité, qui est arrondie. Des inscriptions sont moulées en creux sur le manche et la surface de l'objet est fendillée. L'objet mesure 16 cm de longueur et 1,2 cm de largeur maximale au niveau de la tête.

La tête de la brosse à dents compte entre 24 et 25 trous par rangée. L'inscription « T. E. HUOT / MONTREAL » est imprimée en creux sur deux lignes verticales. Une autre inscription moulée en creux dans un ovale est présente au centre du manche « LS (…) Co. » Une autre est disposée en arc à l'extrémité du manche « M(A)OREY (...) PARIS France ».

Provenance archéologique :

  • CeEt-80 > Opération 13 > Sous-opération D > Lot 31 > Numéro de catalogue 36

Site de provenance :

  • Site patrimonial du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec

Contexte archéologique :

  • Religieux

Fonctions / usages :

La brosse à dents est un objet lié à l'hygiène personnelle et sert à nettoyer les dents.

Type de fabrication :

Semi-industriel

Technique de fabrication :

  • Aplani
  • Blanchi
  • Coupé
  • Limé
  • Poli
  • Profilé à la machine à couteau rotatif
  • Scié
  • Trépané

Matériaux :

  • Matières organiques - solides stables (Os)

Inscription :

Gravée dans le manche : LSC C° (dans un cercle) / T E HUOT / MONTREAL / MAOREY-[...] / PARIS-FRANCE

Dimensions :

  • Épaisseur (Mesurée / intégral) : 0,9 centimètre(s)
  • Largeur (Mesurée / intégral) : 1,5 centimètre(s)
  • Longueur (Mesurée / intégral) : 16 centimètre(s)

Intégrité :

Objet entier (100% de l'objet)

Nombre de biens :

1

Numéro de l'objet :

  • CARQ : 41
  • Numéro archéologique : CeEt-80-13D31-36

Discipline :

  • Archéologie historique

Altérations :

  • Fendillement (Cause inconnue) : Sur l'ensemble de la surface
    Fendillement de l'os sur l'ensemble de la surface
     

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

La brosse à dents est taillée dans de l'os de façon semi-industrielle entre 1874 et le début du XXe siècle. D'après les inscriptions imprimées en creux dans le manche, cette brosse à dents est associée à la pharmacie E. T. Huot, établie à Montréal entre 1897 et 1907, au 1934, rue Sainte-Catherine. Elle est fabriquée à partir d'un fémur de boeuf, qui est d'abord scié en bandes. Ce matériau peu coûteux a l'avantage de résister à l'humidité. Les bandes d'os sont coupées de la bonne longueur et aplanies, puis profilées selon un gabarit à l'aide d'une machine à coupe rotative. La forme finale du manche est limée à la main. Des trous sont percés dans la tête sans perforer le dos, puis des tunnels reliant ces trous sont creusés dans l'épaisseur de la tête, une technique connue sous le nom de « trépanation ». La machine utilisée pour cette étape n'apparait qu'en 1874. Les trous des tunnels sont ensuite soigneusement bouchés, puis la brosse à dents est blanchie et polie. Les soies sont passées à la main dans les trous à l'aide d'un fil et d'un crochet, une opération appelée « tirage ».

La brosse à dents est un objet lié à l'hygiène personnelle et sert à nettoyer les dents. Cet objet est inventé en Chine à la fin du XVe siècle, puis apparait graduellement en Occident au XIXe siècle. Son utilisation demeure marginale et l'objet est considéré comme un produit de luxe jusqu'au tournant du XXe siècle. En 1780, l'Angleterre produit des brosses à dents avec des poils de sanglier et des manches en os de vache. Ce n'est que vers 1850 qu'elles sont produites en grand nombre à un prix abordable et qu'elles deviennent largement appréciées en Europe. Dans les années 1920, les brosses à dents les moins chères sont alors importées du Japon, mais seulement 20 % de la population américaine en possède une. Les poils naturels entrant dans leur fabrication sèchent difficilement, favorisant la prolifération des bactéries. Ce problème n'est résolu qu'en 1938 par l'utilisation de fibre de nylon sur la brosse « Dr. West's Miracle Tuft » mise en marché par la compagnie américaine DuPont. Pendant la Seconde Guerre mondiale, avec une pénurie d'os de vache et l'absence d'artisans, les poignées synthétiques sont développées et la brosse à dents en os est graduellement abandonnée.

La brosse à dents est mise au jour entre 2013 et 2014 sur le site patrimonial du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec, à Québec. Marie-Madeleine de Vignerot du Pont-de-Courlay, marquise de Combalet, future duchesse d'Aiguillon et nièce du cardinal de Richelieu, acquiert une concession initiale de douze arpents dans la Haute-Ville de Québec pour y établir un hôpital géré par la communauté des Augustines de Dieppe. Trois jeunes femmes françaises débarquent à Québec le 1er août 1639 et fondent L'Hôtel-Dieu de Québec, qui devient alors le premier hôpital en Amérique situé au nord du Mexique. Les Augustines jettent ainsi les bases du système de santé actuel au Québec. Depuis lors, plusieurs bâtiments sont ajoutés, formant ainsi un important complexe hospitalier et monastique, et ce, malgré un important incendie qui frappe le complexe le 7 juin 1755. Le monastère est également réquisitionné par les soldats britanniques durant la Conquête. Ces derniers occupent les lieux de 1759 à 1784, y laissant plusieurs traces matérielles. En 1955-1956, le site voit la construction d'un hôpital moderne qui est ensuite intégré au Centre hospitalier de Québec en 1995.

L'objet a été récupéré dans des sols se trouvant à l'intérieur d'une citerne. Celle-ci a été installée au cours de la période française afin de contenir l'eau utilisée pour la buanderie du monastère. Elle a été réparée après l'incendie de 1755, puis continue d'être utilisée tout au long du XIXe siècle. La fouille de cet épais dépôt a mis au jour une grande quantité d'objets, souvent complets, datant de la toute fin du XVIIIe siècle et du début du XXe siècle.

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Évaluation d'inventaire

  • Numérisation de la collection archéologique de référence du Québec (2016 - )
    Société du musée d'archéologie et d'histoire de Montréal Pointe-à-Callière


  • La brosse à dents a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle a été retrouvée sur le site patrimonial du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec et qu'elle témoigne des modes d'hygiène personnelle des occupants du lieu. Elle a également été choisie parce qu'elle est probablement associée à la pharmacie E. T. Huot établie à Montréal entre 1897 et 1907.

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    Emplacement

    Region administrative :

    • Capitale-Nationale

    MRC :

    • Québec

    Municipalité :

    • Québec

    Arrondissement municipal :

    • La Cité

    Localisation informelle :

    Réserve du Monastère des Augustines de Québec

    Code Borden

    CeEt-80      

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    Références

    Notices bibliographiques :

    • Artefactuel. CeEt-80, Monastère des Augustines de l'Hôtel-Dieu de Québec, rapport de l'intervention de 2012. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Fiducie du patrimoine culturel des Augustines, 2014. 88 p.
    • Artefactuel. Le Monastère se dévoile: Interventions archéologiques 2013-2015 au site du Monastère-des-Augustines-de-l'Hôtel-Dieu-de-Québec (CeEt-80). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Fiducie du patrimoine culturel des Augustines, 2016. 812 p.
    • Ethnoscop inc. Lieu de mémoire habité des Augustines (CeEt-80). Étude de potentiel et inventaire archéologiques. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Fiducie du patrimoine culturel des Augustines, 2016. 104 p.
    • L'ANGLAIS, Paul-Gaston. « Le 18e siècle et ses parures : Poudre, perruque et rasoir ». POTHIER, Louise, dir. Fragments d'humanité : Pièces de collections. Archéologie du Québec. Montréal, Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal/Éditions de l'Homme, 2016, p. 98-99.
    • La Fiducie du patrimoine culturel des Augustines. Leur histoire [En Ligne]. http://www.augustines.ca/fr/augustines
    • MATTICK, Barbara E. A guide to bone toothbrushes of the 19th and early 20th centuries. Bloomington, Xlibris, 2010. 82 p.

    Multimédias disponibles en ligne :

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