Site patrimonial de l'Église-Saint-James

Le site patrimonial de l'Église-Saint-James est un îlot urbain comprenant un lieu de culte construit de 1887 à 1889 pour la communauté méthodiste, ainsi que deux sections d'un bâtiment commercial érigé en 1926. L'église Saint-James, implantée au centre du terrain et en retrait par rapport à la voie publique, est un imposant bâtiment en pierre d'inspiration néogothique. Elle présente un plan en croix latine, au transept peu saillant, terminé par un chevet plat comprenant le choeur à abside en hémicycle. Elle est coiffée d'un toit à deux versants droits de forte pente. La façade principale est composée d'une partie centrale couronnée d'un fronton et flanquée de deux tours-clochers. La partie centrale comporte un portail à trois portes surmonté principalement d'une frise, d'une grande rosace et de trois petites baies en arc brisé. Les tours-clochers sont asymétriques et percées d'ouvertures en arc brisé. Une ancienne école dominicale en pierre, à extrémité polygonale, est adossée au chevet de l'église. Ce bâtiment massif, dont les murs sont rythmés par des contreforts et de nombreuses fenêtres en arc brisé, est coiffé d'un toit à plusieurs pans.

Les deux sections de l'édifice Saint-James, de plan rectangulaire à un angle tronqué, sont construites de chaque côté de l'église. Ces bâtiments s'élèvent sur trois étages et sont coiffés d'un toit plat. Les étages supérieurs sont en brique tandis que le rez-de-chaussée est doté de larges vitrines.

Le terrain comprend plusieurs arbres matures et des espaces de stationnement à l'arrière et le long des façades latérales de l'église. Le site patrimonial de l'Église-Saint-James est délimité au sud par la rue Sainte-Catherine Ouest, à l'est par la rue Saint-Alexandre, à l'ouest par la rue City Councillors et au nord par la rue Mayor. Il est situé dans l'arrondissement municipal de Ville Marie de la ville de Montréal.

Ce bien est classé site patrimonial. La protection s'applique au terrain et à l'extérieur des bâtiments qui s'y trouvent. L'église Saint-James est aussi classée immeuble patrimonial.

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Statut	Catégorie	Autorité	Date
Classement	Site patrimonial	Ministre de la Culture et des Communications	2023-10-26 Prise d'effet : 2022-07-05
Catégories de conservation 1 - Extérieur exceptionnel 8 - Terrain supérieur 12 - Potentiel archéologique significatif
Statuts antérieurs Avis d'intention de classement, 2022-07-04

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Le site patrimonial de l'Église-Saint-James présente un intérêt pour sa valeur historique. L'Église méthodiste, issue d'un mouvement religieux créé en Angleterre en 1729 par le réformateur John Wesley, s'établit en 1765 dans les colonies américaines, en 1780 à Québec, puis en 1803 à Montréal. Construite entre 1887 et 1889, l'église Saint-James est le quatrième lieu de culte érigé par les méthodistes à Montréal, mais elle est surtout le plus grand de leurs temples au Québec et au Canada, ce qui lui vaut le surnom de « cathédrale ». Elle sert aussi de lieu de rassemblement pour divers organismes. L'ancienne école dominicale qui y est annexée témoigne de l'importance de cette tradition religieuse dans le mouvement des écoles du dimanche pendant les dernières décennies du XIXe siècle. En 1925, les méthodistes s'unissent aux congrégationalistes et aux presbytériens pour fonder l'Église unie du Canada. L'église Saint-James gagne alors en rayonnement;

Le site patrimonial de l'Église-Saint-James présente aussi un intérêt pour sa valeur architecturale. Le lieu de culte constitue la plus importante réalisation et la seule église conçue par l'architecte montréalais Alexander Francis Dunlop. Le bâtiment se distingue par sa monumentalité et son style néogothique, comme en témoignent sa verticalité, sa composition asymétrique, son ornementation et ses matériaux polychromes. La façade est composée d'un portail surmonté d'une frise et d'une grande rose. Elle est flanquée par deux tours-clochers asymétriques percées d'ouvertures en arc brisé. La plus haute est décorée de pinacles et de gargouilles. L'église est aussi pourvue de contreforts et ses ouvertures sont ornées de motifs trilobés ou quadrilobés. L'ancienne école dominicale, adossée au chevet de l'église, s'inscrit dans la même esthétique. Son extrémité polygonale est flanquée de deux petites tours et ses pans sont rythmés par des contreforts, de nombreuses fenêtres en arc brisé et des fenêtres à pignon qui viennent rompre la ligne du toit. Avec son architecture de style néogothique, l'ensemble se distingue au sein du cadre bâti du secteur, surtout composé d'immeubles commerciaux modernes construits en hauteur;

Le site patrimonial de l'Église-Saint-James présente également un intérêt pour sa valeur paysagère et urbanistique. L'église est érigée au cœur d'un îlot urbain du centre-ville de Montréal, en retrait d'une importante artère commerciale, la rue Sainte-Catherine. Cet îlot, ponctué d'éléments de végétation, forme un espace dégagé dans la trame plutôt dense de ce secteur de la ville et contribue à la mise en valeur de l'église. Le parvis de grande dimension permet d'ailleurs d'apprécier sa monumentalité. Les constructions avoisinantes se situent à bonne distance, tout autour du lieu de culte, ce qui crée plusieurs percées visuelles intéressantes sur l'ensemble du site. L'église est aussi un point de repère visuel sis au carrefour de deux pôles de développement urbanistiques, soit le Mille carré doré et le faubourg Saint-Laurent;

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Les éléments caractéristiques du site patrimonial de l'Église-Saint-James liés à ses valeurs historique, architecturale, paysagère et urbanistique comprennent, notamment:
- sa situation au centre-ville de Montréal, en bordure d'une importante artère commerciale, la rue Sainte-Catherine;
- l'implantation de l'église en retrait de la rue et son parvis dégagé, de grandes dimensions et aménagé en place publique;
- les arbres ponctuant l'îlot;
- les caractéristiques de l'église, dont son volume monumental constitué d'un plan en croix latine au transept peu saillant et d'un chevet plat, le toit à deux versants droits à forte pente;
- les matériaux, dont la couverture d'ardoise, la maçonnerie en grès rouge, les moulures des ouvertures et les chambranles en grès uni vert olive ainsi que les fondations, les escaliers et les seuils en pierre calcaire grise;
- les éléments d'influence néogothique, dont les matériaux polychromes, les longs-pans rythmés par des contreforts et les fenêtres en arc brisé décorées de motifs trilobés ou quadrilobés;
- les éléments de la façade principale, dont la partie centrale dotée de trois portes surmontées d'une frise ornée de rinceaux, d'une grande rose, de trois petites baies et d'une inscription en relief (The Lord is in His Holy Temple);
- les deux tours-clochers asymétriques surmontées de flèches, la plus haute ornée de pinacles et de gargouilles et l'autre comprenant une lanterne soutenue par des arcs-boutants;
- l'ancienne école dominicale en pierre adossée au chevet de l'église, dont son caractère massif, son extrémité polygonale, ses murs rythmés par des contreforts, ses fenêtres en arc brisé et ses fenêtres à pignon rompant la ligne du toit à plusieurs pans.

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Le site patrimonial de l'Église-Saint-James occupe un terrain sur lequel s'élevait auparavant la maison habitée entre 1848 et 1863 par sir Hugh Allan (1810-1882), magnat de la finance et des transports.

L'église Saint-James, érigée de 1887 à 1889, est la quatrième église érigée par les méthodistes à Montréal. Le méthodisme est un mouvement religieux créé en Angleterre en 1729 par le réformateur John Wesley (1703-1791). Ce mouvement s'est établi dans les colonies américaines en 1765, à Québec en 1780, puis à Montréal en 1803. Au moment de sa construction, l'église Saint-James est le plus grand lieu de culte méthodiste du Canada, ce qui lui vaut le surnom de « cathédrale ».

Ouverte au culte le 16 juin 1889, l'église a été construite selon les plans de l'architecte montréalais Alexander Francis Dunlop (1842-1923). Inspirée du style néogothique de l'apogée victorien, il s'agit de la plus importante réalisation et de la seule église de cet architecte, qui a conçu par ailleurs plusieurs immeubles commerciaux prestigieux et de nombreuses résidences du Mille carré doré. L'intérieur, en amphithéâtre, peut accueillir 2 000 personnes. L'école dominicale adossée au chevet, d'une capacité de 1 000 personnes, témoigne quant à elle de l'importance des méthodistes dans le mouvement des écoles du dimanche pendant les dernières décennies du XIXe siècle.

Depuis sa construction, l'église Saint-James sert de lieu de rassemblement pour divers organismes. Elle a notamment été utilisée par les suffragettes, un groupe de femmes qui demandaient le droit de vote, pendant les premières décennies du XXe siècle.

En 1925, les méthodistes s'unissent aux congrégationalistes et à une majorité de presbytériens pour fonder l'Église unie du Canada. Le temple gagne alors en rayonnement et devient l'église unie Saint-James.

L'année suivante, la fabrique, qui éprouve des problèmes financiers depuis plusieurs décennies, loue une partie de son terrain en bordure de la rue Sainte-Catherine. Un immeuble commercial de trois étages, l'édifice Saint-James, vient masquer la façade.

L'église Saint-James est classée en 1980. Depuis 1993, elle est l'objet de travaux de restauration. En 2005, la démolition de la partie centrale de l'édifice Saint-James a permis de dégager la façade du lieu de culte et d'améliorer sa visibilité depuis la rue Sainte-Catherine. Seules les deux parties latérales de l'immeuble commercial subsistent, de chaque côté de l'église. De nos jours, l'église continue de dispenser les services religieux et poursuit sa vocation communautaire.

Le site patrimonial de l'Église-Saint-James est classé en 2023.

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