Louche
Type :
Patrimoine mobilier (Bien archéologique)
Région administrative :
- Montréal
Municipalité :
- Montréal
Date :
- 1831 – 1851 (Typologie)
- 1844 – 1850 (Contexte archéologique)
- 1849‑04‑25 (Incendie)
- 2013 (Découverte)
Période :
- Le Régime britannique (1760 à 1867)
Classification :
- Bien archéologique > Outils et équipement pour les matériaux > Alimentation : service et consommation des aliments > Ustensiles de service
Éléments associés
Inventaires associés (1)
Description
La louche utilisée au service des aliments liquides est fabriquée entre 1842 et 1849. Le cuilleron de cet ustensile incomplet en terre cuite fine blanche mesure 11,5 cm de diamètre et la hauteur atteint environ 4 cm.
Provenance archéologique :
- BjFj-4 > Opération 23 > Sous-opération A > Lot 20 > Numéro de catalogue 1608
- BjFj-4 > Opération 23 > Sous-opération A > Lot 27 > Numéro de catalogue 610
Contexte archéologique :
- Incendie
- Institutionnel
- Marché
- Parlement
Fonctions / usages :
La louche est un ustensile utilisé pour le service de mets liquides. Elle accompagne généralement un contenant muni d'un couvercle avec une encoche semi-circulaire pour y déposer l'ustensile.
Lieu de production :
- Présumé : Europe > Royaume-Uni > Angleterre > Staffordshire
Type de fabrication :
Industriel
Technique de fabrication :
- Moulé
- Cuit
- Glaçure
Matériaux :
- Céramique - terre cuite fine (Blanche)
Technique de décoration :
- Imprimé au décalque
Motif décoratif :
- Floral
- Palmette
Décor :
L'ustensile est muni d'un manche présentant un décor moulé en forme de palmette rehaussé d'un motif floral imprimé en bleu.
L'ustensile présente un décor imprimé en bleu à motif romantique de type « Japanese ». Ce dernier est composé d'un point d'eau central avec une ou plusieurs embarcations transportant des passagers. Autour s'élèvent des bâtiments d'architecture exotique ou européenne dans un paysage arboré. La bordure du motif est sertie d'écus ornés de losanges bleus aux coins, intercalés d'arrangements floraux surmontés de lambrequins et de vermicelles. Les tenons présentent un décor à motif mouluré.
Dimensions :
- Diamètre extérieur, Manche (Mesurée / subsistant) : 8,2 centimètre(s)
- Diamètre extérieur, Cuilleron (Mesurée / intégral) : 11,5 centimètre(s)
- Hauteur (Mesurée / subsistant) : 4 centimètre(s)
Intégrité :
Objet incomplet constitué de plusieurs fragments recollés ou non (moins de 25% de l'objet)
Nombre de biens :
1
Nombre de fragments :
4
Numéro de l'objet :
- CARQ : 30
- Numéro archéologique : BjFj-4-23A20-1608
- Numéro archéologique : BjFj-4-23A27-610
Discipline :
- Archéologie historique
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Inventorié | -- | ||
Informations historiques
La louche en terre cuite fine blanche est produite en Angleterre dans la région du Staffordshire dans les années 1840. Elle constitue une pièce d'un service de table nommé « Japanese » par le potier. Son décor au décalque bleu s'apparente davantage à un décor romantique que japonisant, avec des éléments à la fois exotiques et européens. En effet, les motifs romantiques du milieu du XIXe siècle se caractérisent par des éléments communs, soit la présence d'une étendue d'eau au centre du paysage sur lequel flottent une ou plusieurs embarcations transportant des passagers. Ce plan d'eau est bordé de bâtiments à l'architecture exotique ou européenne à l'intérieur d'un panorama arboré. La bordure du motif, identique pour toutes les formes, est composée d'écus ornés de losanges bleus aux coins, intercalés d'arrangements floraux surmontés de lambrequins et de vermicelles. Cette mise en scène évoquant un paysage idyllique ne fait référence à aucun lieu particulier. Dès 1842, la loi sur les droits d'auteur interdit aux potiers de réutiliser des gravures existantes, une pratique jusqu'alors répandue. Ces artisans sont alors contraints de déployer un effort d'imagination considérable.
La louche est un ustensile utilisé pour le service de mets liquides. Elle accompagne généralement un contenant muni d'un couvercle percé d'une encoche semi-circulaire pour y déposer l'ustensile. La louche est associée à une soupière du service « Japanese » et elle permet de faire le service dans des assiettes creuses.
L'ensemble « Japanese » offre un bel exemple des services à dîner disponibles au cours des années 1840. Il se compose de 12 éléments distincts avec un décor variant selon la forme. Il comporte quatre formats d'assiette, allant de l'assiette à pain à l'assiette creuse pour les mets plus liquides, sept types de plats et un ustensile utilisé pour le service. Les plats varient de grands plateaux de service utilisés au centre de la table à des objets à usage spécifique, comme les légumiers, les plats à sauces et les soupières.
La louche, qui trouve sa place dans un service « Japanese » mis au jour dans la portion sud du corps central, a sans doute été utilisée sur les tables de la buvette du parlement. L'absence de cuisine dans l'enceinte du bâtiment laisse supposer que la buvette est prise en charge par un concessionnaire. La clientèle de cette salle à manger est probablement formée de visiteurs, de parlementaires et de fonctionnaires qui viennent s'y restaurer pour le déjeuner ou le repas de mi-journée.
Dès le début du XIXe siècle, le marché de la céramique se caractérise par une diversité et une abondance des formes disponibles sur le marché, traduisant les mutations de l'époque dans les arts de la table. Cette diversification est à l'image des nouvelles habitudes alimentaires qui s'expriment à la table à dîner, avec notamment l'usage d'un couvert individualisé. La multiplication des formes témoigne quant à elle de la diversification des plats présentés. La présence d'un tel service à la buvette du parlement nous indique que la clientèle est bien au fait de ces nouvelles habitudes. Chaque forme identifiée du service « Japanese » possède une utilité particulière et son utilisation se limite à un seul type d'aliment au moment approprié du repas.
Une grande partie du service « Japanese » mis au jour au parlement a été altérée par le feu. Seuls quelques exemplaires sont demeurés intacts. La louche a été mise au jour lors des fouilles archéologiques de 2013 dans les décombres du corps central sud du parlement. Avant l'incendie du 25 avril 1849, un grand hall occupait le rez-de-chaussée du corps central, tandis que les buvettes et le bureau du sergent d'armes étaient aménagés au premier étage. Au deuxième étage se trouvait la bibliothèque de l'Assemblée législative.
La louche a été restaurée en 2020.
Évaluation d'inventaire
Numérisation de la collection archéologique de référence du Québec (2016 - ) Société du musée d'archéologie et d'histoire de Montréal Pointe-à-Callière
La louche a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle témoigne de la prise de repas au parlement de la province du Canada entre 1844 et 1849. Elle offre aussi un exemple d'une pièce d'un service de table du XIXe siècle.
Emplacement
Region administrative :
- Montréal
MRC :
- Montréal
Municipalité :
- Montréal
Arrondissement municipal :
- Ville-Marie
Adresse :
- 350, place Royale
Localisation informelle :
Pointe-à-Callière, Cité d'archéologie et d'histoire de Montréal
Code Borden
BjFj-4 | BjFj-4 |
Références
Notices bibliographiques :
- Ethnoscop inc. Fouilles, sondages et surveillance archéologique sur la Place d'Youville Ouest, site du Marché-Sainte-Anne-et-du-Parlement-du-Canada-Uni (BjFj-4). Rapport de recherche archéologique [document inédit], Pointe-à-Callière/MCCQ/Ville de Montréal, 2018. 78 p.
- Ethnoscop inc. Le site archéologique du Marché-Sainte-Anne-et-du Parlement du Canada-Uni. Synthèse. Rapport de recherche archéologique [document inédit], 2019. s.p.
- Ethnoscop inc. Marché Sainte-Anne/Parlement du Canada-Uni, Montréal (BjFj-4). Campagne de fouilles de 2013. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Quartier international/Pointe-à-Callière/Ville de Montréal/MCC, 2014. 50 p.
- Ethnoscop inc. Marché Sainte-Anne/Parlement du Canada-Uni, Montréal (BjFj-4). Fouilles archéologiques, 2011. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Quartier international/Pointe-à-Callière/Ville de Montréal/MCCCF, 2012. 90 p.
- WILLIAMS, Petra. Staffordshire, Romantic Transfer Patterns : Cup Plates and Early Victorian China. Jeffersontown, KY, Fountain House East, 1978. 763 p.