Pointe lancéolée à pédoncule

La pointe lancéolée à pédoncule, de type « Agate Basin », est un objet lié à la chasse qui daterait du Paléoindien récent (10 000 à 8 000 ans avant aujourd'hui). La pointe, composée de deux fragments, est presque complète, le sommet étant manquant ainsi que la base du pédoncule. Elle présente une lame aux bords convexes, des épaules peu marquées ainsi qu'un pédoncule droit se rétrécissant légèrement. La pointe lancéolée présente une lame ainsi qu'un épaulement asymétrique. Si la base manquante du pédoncule s'avérait être longue, les dimensions de la partie proximale de la pointe seraient disproportionnées par rapport à la lame, associant davantage la pointe au type « Hell Gap ». L'objet en rhyolite Kineo altérée blanchâtre mesure 6,18 cm de longueur, 2,14 cm de largeur et a une épaisseur maximale de 0,89 cm. La pierre était verte à l'origine.

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La pointe lancéolée à pédoncule est représentative du Paléoindien récent, qui se situe de 10 000 à 8 000 ans avant aujourd'hui. Cette pointe, associée au type « Agate Basin », est spécifiquement associée à la phase ancienne du Paléoindien récent au sud du Québec. Selon le cadre chronologique proposé par des archéologues américains, cette phase s'échelonnerait entre 11 600 et 10 800 ans avant aujourd'hui. Cependant, puisqu'il n'existe aucune date radiocarbone pour appuyer ce cadre chronologique au Québec, l'âge présumé de ce type de pointe serait donc plus récent. Il est toutefois probable que ce type de pointe se retrouve sur le territoire québécois dès 11 000 à 10 000 ans avant aujourd'hui. La pointe est taillée en rhyolite à l'origine verdâtre, une pierre provenant de la région du mont Kineo, près du lac Moosehead dans le Maine. Le matériau est caractérisé par la présence d'intrusions typiques des rhyolites. Étant donné la grande quantité d'éclats de débitage de ce matériau retrouvés sur le site de la découverte de l'objet, l'outil aurait vraisemblablement été taillé sur place.

La pointe lancéolée à pédoncule de type « Agate Basin » est une pointe de projectile servant à armer une lance, projetée à la main ou à l'aide d'un propulseur, qui est utilisée principalement pour la chasse. Les particularités techniques de cette arme de chasse sont la forme lancéolée, des épaules bien marquées ainsi qu'une base avec ou sans pédoncule. Cet aménagement de la base sert à faciliter l'emmanchement de la pointe. La longueur du pédoncule suggère également une association au type « Hell Gap », qui se caractérise par un pédoncule aux dimensions importantes en comparaison avec la lame. Ce type est lié au type « Agate Basin », à la différence qu'il est plus récent. La pointe a probablement été finie, utilisée, brisée, puis abandonnée sur le site. L'altération naturelle de la pierre lui donne une couleur blanchâtre.

La pointe lancéolée à pédoncule est mise au jour en 2005 sur le site archéologique Cliche-Rancourt (BiEr-14), situé sur une rive du lac aux Araignées dans le secteur de Mégantic en Estrie. Les deux fragments sont retrouvés à proximité et proviennent de l'aire d'occupation numéro 2, considérée comme étant un atelier de taille de rhyolite Kineo. Cette découverte soulève la question de la présence d'un groupe associé à la culture Plano dans la région du lac Mégantic au Paléoindien récent.

La très grande majorité des artéfacts mis au jour avec cette pointe ont été fabriqués à partir de pierres provenant des États de la Nouvelle-Angleterre. Il est donc fort probable que le groupe de la région de Mégantic faisait partie d'une bande plus étendue qui avait pour centre d'opération le Maine et le New Hampshire.

L'objet fait partie de l'exposition itinérante « Clovis, peuple chasseur de caribous » présentée par le Musée de la nature et des sciences de Sherbrooke entre 2015 et 2020.

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Numérisation de la collection archéologique de référence du Québec (2016 - )
Société du musée d'archéologie et d'histoire de Montréal Pointe-à-Callière

La pointe lancéolée à pédoncule a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle est l'un des rares exemplaires de pointes datant du Paléoindien récent (10 000 à 8 000 ans avant aujourd'hui) de type «Agate Basin» retrouvés sur le territoire québécois. Elle a également été choisie parce qu'il s'agit d'une pointe typique de cette époque et de la tradition Plano.

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