Pièce esquillée
Type :
Patrimoine mobilier (Bien archéologique)
Autre(s) nom(s) :
- Coin
Date :
- 2006 (Découverte)
Période :
- Paléoindien ancien ou inférieur (12 000 à 10 000 AA)
Thématique :
- Patrimoine autochtone (Patrimoine des Premières Nations)
Classification :
- Bien archéologique > Objets sans classification > Objet à usage multiple
Éléments associés
Inventaires associés (1)
Description
La pièce esquillée, datant du Paléoindien ancien (12 000 à 10 000 ans avant aujourd'hui), est un outil en pierre taillée probablement utilisé pour fendre des matières organiques dures. Entière, la pièce est taillée dans un large éclat de bonne épaisseur de chert Munsungun rouge et vert de bonne qualité dont le talon a été éliminé. L'outil de forme quadrangulaire exhibe de petites esquilles sur une extrémité de sa partie active et un écrasement sur l'autre. La pièce esquillée est aménagée de trois tranchants présentant des traces d'usure. Une fracture de type siret ou dièdre sur l'un des côtés résulte souvent des percussions portées lors de l'utilisation. Une ancienne faille est également visible sur cette cassure et est remplie de calcite. L'objet mesure 3,25 cm de longueur, 2,91 cm de largeur et a une épaisseur maximale de 0,82 cm.
Provenance archéologique :
- BiEr-14 > Numéro de catalogue 941L
Culture :
- Clovis
Contexte archéologique :
- Campement
Fonctions / usages :
La pièce esquillée est un outil en pierre taillée généralement considéré comme servant à fendre des matières organiques dures tels l'os, le bois ou l'andouiller. La pièce esquillée est probablement utilisée comme outil intermédiaire placé entre le percuteur et la matière à fendre selon le procédé de la percussion bipolaire, un peu comme un « ciseau » ou un « coin à fendre ».
Lieu de production :
- Amérique du Nord > Canada > Québec > Estrie > Frontenac
Type de fabrication :
Artisanal
Technique de fabrication :
- Taillé
Matériaux :
- Minéraux et inorganiques - matières premières (Chert (Munsungun))
Dimensions :
- Épaisseur (Mesurée / intégral) : 0,82 centimètre(s)
- Largeur (Mesurée / intégral) : 2,91 centimètre(s)
- Longueur (Mesurée / intégral) : 3,25 centimètre(s)
Intégrité :
Objet entier (100% de l'objet)
Âge absolu / relatif :
- Typologie : 11900 à 12400
Nombre de biens :
1
Numéro de l'objet :
- CARQ : 19
- Numéro archéologique : BiEr-14-941L
- Numéro précédent : CR-941L
- Numéro précédent : BiEr-14.941
- Numéro précédent : BiEr-14-941
- Numéro précédent : BiEr-14-CR-941L
- Numéro précédent : BiEr-14-CR-941
- Numéro précédent : CR-941
Discipline :
- Archéologie préhistorique
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Inventorié | -- | ||
Informations historiques
La pièce esquillée est un outil en pierre taillée probablement utilisé tout au long de la préhistoire. Bien qu'il soit moins commun au cours du Paléoindien ancien (12 000 à 10 000 ans avant aujourd'hui), cet outil est associé à un site dont l'occupation correspond à cette époque, plus précisément entre 12 400 et 11 900 ans avant aujourd'hui. Entière, la pièce est taillée dans un large éclat de bonne épaisseur de chert rouge et vert, une pierre provenant de la région du lac Munsungun dans le Maine. Étant donné la grande quantité d'éclats de débitage de ce matériau retrouvés sur le site de la découverte de l'objet, l'outil aurait vraisemblablement été taillé sur place. Lors de l'aménagement de l'éclat, le talon d'éclatement est volontairement éliminé pour former un tranchant et donner une forme quadrangulaire à l'objet. Trois tranchants présentent des esquilles, tandis qu'une cassure de type siret est observable sur le quatrième tranchant. Cette cassure est le résultat d'une forte percussion et d'une faiblesse de la matière, en raison d'une ancienne faille comblée de calcite.
La pièce esquillée est habituellement considérée comme un outil pour pénétrer et fendre des matériaux durs, principalement organiques, tels l'os, le bois ou l'andouiller. La matière travaillée sur laquelle la pièce esquillée est posée peut elle-même servir d'enclume, les coups et contrecoups reçus en cours d'utilisation entrainant le détachement de petits éclats involontaires ou esquillements du support. Les pièces esquillées sont parfois utilisées comme nucléus ou modifiées pour remplir d'autres fonctions. Bien que celle-ci soit d'un format assez grand pour y aménager un racloir ou un grattoir, elle a conservé son utilisation première. Cet outil est donc un élément intermédiaire placé entre un percuteur et un support à tailler. De petites esquilles présentes sur la partie active de la pièce ainsi que des traces d'écrasement à l'autre extrémité témoignent de son utilisation.
La pièce esquillée est mise au jour en 2006 sur le site archéologique Cliche-Rancourt (BiEr-14), situé sur une rive du lac aux Araignées dans le secteur de Mégantic en Estrie. Elle provient de l'aire d'occupation numéro 3. Cette découverte témoigne de la présence d'un groupe associé à la culture paléoindienne ancienne sur le territoire du Québec il y a de cela plus de 11 000 ans.
La très grande majorité des artéfacts mis au jour avec cette pièce ont été fabriqués à partir de pierres provenant des États de la Nouvelle-Angleterre. Il est donc fort probable que le groupe de la région de Mégantic faisait partie d'une bande plus étendue qui avait pour centre d'opération le Maine et le New Hampshire.
Évaluation d'inventaire
Numérisation de la collection archéologique de référence du Québec (2016 - ) Société du musée d'archéologie et d'histoire de Montréal Pointe-à-Callière
La pièce esquillée a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence du Québec, car elle est l'un des rares outils de ce type retrouvés sur le site Cliche-Rancourt (BiEr-14). Elle a également été choisie parce qu'elle présente des traces d'utilisation caractéristiques qui ont permis d'identifier sa fonction.
Références
Notices bibliographiques :
- CHAPDELAINE, Claude. « Cliche-Rancourt, un site du Paléoindien ancien ». CHAPDELAINE, Claude, dir. Entre lacs et montagnes au Méganticois, 12 000 ans d’histoire amérindienne. Paléo-Québec, 32. Montréal, Recherches amérindiennes au Québec, 2007, p. 47-120.
- CHAPDELAINE, Claude. Du Paléoindien au Sylvicole Inférieur : Une sixième saison de fouilles au Méganticois, juillet et août 2006. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Université de Montréal, 2006. 125 p.
- CHAPDELAINE, Claude. « Early Paleoindian Occupation at Cliche-Rancourt, Southeastern Quebec ». CHAPDELAINE, Claude, dir. Late Pleistocene Archaeology and Ecology in the Far Northeast. College Station, Texas A&M University Press, 2012, p. 135-163.