Ministère de la Culture et des Communications
Répertoire du patrimoine culturel du Québec

Répertoire dupatrimoineculturel du Québec

Perçoir

Type :

Patrimoine mobilier (Bien archéologique)

Date :

  • 2004 (Découverte)

Période :

  • Paléoindien ancien ou inférieur (12 000 à 10 000 AA)

Thématique :

  • Patrimoine autochtone (Patrimoine des Premières Nations)

Classification :

  • Bien archéologique > Objets sans classification > Objet à usage multiple

Éléments associés

Inventaires associés (1)

Images

Description

Le perçoir, datant du Paléoindien ancien (12 000 à 10 000 ans avant aujourd'hui), est un outil à usages multiples servant principalement à percer des matières, réalisé à partir d'un éclat de cannelure. L'objet, composé de deux fragments, est incomplet puisqu'il en manque le talon. L'outil est taillé dans un éclat de rhyolite verdâtre de bonne qualité qui proviendrait du New Hampshire. L'objet est relativement long, large et mince et présente un éperon sur la face dorsale au milieu du bord latéral droit. Il mesure 3,36 cm de longueur, 1,83 cm de largeur maximale et a une épaisseur de 0,13 cm.

Provenance archéologique :

  • BiEr-14 > Numéro de catalogue 295L
  • BiEr-14 > Numéro de catalogue 433L

Culture :

  • Clovis

Contexte archéologique :

  • Campement

Fonctions / usages :

Ce perçoir est réalisé à partir d'un éclat de cannelure, un produit issu du stade de finition de la taille d'une pointe de projectile. L'aménagement de longues cannelures sur la pointe permet d'en faciliter l'emmanchement à une lance, qui est ensuite projetée à la main ou à l'aide d'un propulseur pour la chasse. Une fois détaché, l'éclat est récupéré et un éperon est aménagé sur sa face dorsale afin de lui donner une nouvelle fonction. Le perçoir est un outil à usages multiples, servant généralement à perforer une matière relativement tendre comme la peau ou le bois ou à graver des matériaux plus durs comme l'os ou la corne.

Lieu de production :

  • Amérique du Nord > Canada > Québec > Estrie > Frontenac

Type de fabrication :

Artisanal

Technique de fabrication :

  • Taillé

Matériaux :

  • Minéraux et inorganiques - matières premières (Rhyolite (New Hampshire))

Dimensions :

  • Épaisseur : 0,15 centimètre(s)
  • Largeur : 1,83 centimètre(s)
  • Longueur (Mesurée / subsistant) : 3,36 centimètre(s)

Intégrité :

Objet incomplet constitué de plusieurs fragments recollés ou non (25% à 75% de l'objet)

Âge absolu / relatif :

  • Typologie : 11900 à 12400

Nombre de biens :

1

Nombre de fragments :

2

Numéro de l'objet :

  • CARQ : 19
  • Numéro archéologique : BiEr-14-295L
  • Numéro archéologique : BiEr-14-433L
  • Numéro précédent : BiEr-14.433
  • Numéro précédent : BiEr-14-433
  • Numéro précédent : BiEr-14.295
  • Numéro précédent : BiEr-14-295
  • Numéro précédent : CR-433L
  • Numéro précédent : CR-295L
  • Numéro précédent : CR-433
  • Numéro précédent : CR-295
  • Numéro précédent : BiEr-14-CR-295
  • Numéro précédent : BiEr-14-CR-433
  • Numéro précédent : BiEr-14-CR-433L
  • Numéro précédent : BiEr-14-CR-295L

Discipline :

  • Archéologie préhistorique

Altérations :

  • Cassure (Utilisation normale) : Extrémité distale
    Cassure de l'éperon servant à perforer, probablement causée par une utilisation intense.
     

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Statuts

Statut Catégorie Autorité Date
Inventorié --
 

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Informations historiques

Le perçoir est représentatif de la période du Paléoindien ancien, qui se situe de 12 000 à 10 000 ans avant aujourd'hui. D'après le contexte de sa découverte, il est d'ailleurs possible que ce perçoir, aménagé dans un éclat de cannelure, soit lié à la phase médiane de cette période. Cette phase correspond au style « Michaud-Neponset » associé à la Nouvelle-Angleterre ou au style « Barnes » propre à la région des Grands Lacs se situant entre 12 400 et 11 900 ans avant aujourd'hui.

L'éclat en rhyolite verdâtre est d'abord détaché d'une pointe de projectile, vraisemblablement de type « Michaud-Neponset ». Ces pointes sont caractérisées par la présence de longues cannelures sur les deux faces de l'outil dépassant largement la moitié de sa longueur et sont généralement taillées lors du stade de finition. Ces aménagements servent à faciliter l'emmanchement de la pointe sur une lance, qui est ensuite projetée à la façon d'un javelot ou encore à l'aide d'un propulseur lors de la chasse. Une fois détaché, l'éclat est récupéré et modifié afin d'en faire un outil. Un éperon est aménagé sur le côté latéral droit de la face dorsale de l'éclat à l'aide de quelques petits enlèvements, cet éperon étant utilisé pour percer. Il s'agit d'un outil à usages multiples servant principalement à perforer une matière relativement tendre comme la peau ou le bois. L'utilisation intense de l'outil aurait causé la cassure de l'éperon. Il s'agit d'un outil réalisé de manière expéditive pour une activité précise et rejeté après sa cassure. Les deux fragments recollés se situent dans deux puits distincts séparés l'un de l'autre d'environ 4 m.

Le perçoir est mis au jour en 2004 sur le site Cliche-Rancourt (BiEr-14), situé sur une rive du lac aux Araignées dans le secteur de Mégantic en Estrie. Il provient de l'aire d'occupation principale du site, comprenant les restes d'un campement recelant des traces d'activités domestiques et artisanales, comme la taille de la pierre. Cette découverte, à elle seule, est suffisante pour identifier une occupation humaine associée à la culture paléoindienne ancienne sur ce site il y a de cela plus de 11 000 ans.

La très grande majorité des artéfacts mis au jour avec ce perçoir ont été fabriqués à partir de pierres provenant des États de la Nouvelle-Angleterre. Il est donc fort probable que le groupe de la région de Mégantic faisait partie d'une bande plus étendue qui avait pour centre d'opération le Maine et le New Hampshire.

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Évaluation d'inventaire

  • Numérisation de la collection archéologique de référence du Québec (2016 - )
    Société du musée d'archéologie et d'histoire de Montréal Pointe-à-Callière


  • Le perçoir a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit d'un rare exemple d'outil aménagé sur un éclat de cannelure. Il a également été choisi, parce que les deux fragments composant l'objet incomplet ont été retrouvés à proximité l'un de l'autre et que de tels remontages sont assez rares sur le site archéologique Cliche-Rancourt. Finalement, le perçoir présente un intérêt en raison de la pierre dont il est fait, une rhyolite du New Hampshire, une matière peu utilisée pour fabriquer ce type d'objet.

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    Références

    Notices bibliographiques :

    • CHAPDELAINE, Claude. « Cliche-Rancourt, un site du Paléoindien ancien ». CHAPDELAINE, Claude, dir. Entre lacs et montagnes au Méganticois, 12 000 ans d’histoire amérindienne. Paléo-Québec, 32. Montréal, Recherches amérindiennes au Québec, 2007, p. 47-120.
    • CHAPDELAINE, Claude. « Early Paleoindian Occupation at Cliche-Rancourt, Southeastern Quebec ». CHAPDELAINE, Claude, dir. Late Pleistocene Archaeology and Ecology in the Far Northeast. College Station, Texas A&M University Press, 2012, p. 135-163.
    • CHAPDELAINE, Claude. Le Méganticois : Fouilles et inventaire dans le secteur du Lac-Aux-Araignées, juin et septembre 2004. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Université de Montréal, 2004. 94 p.

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