Pointe triangulaire à encoches latérales

La pointe triangulaire à encoches latérales, possiblement associée à la phase Vergennes de l'Archaïque récent laurentien (5 500 à 4 200 ans avant aujourd'hui), est un outil de pierre taillée vraisemblablement utilisé comme tête de projectile. L'objet, complet à l'exception d'une possible cassure sur une partie de la base, est fait de chert gris dont l'origine est indéterminée. La pointe présente une longueur de 3,34 cm, une largeur de 1,73 cm et une épaisseur de 0,57 cm.

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La pointe triangulaire à encoches latérales serait associée à la période Vergennes de l'Archaïque récent laurentien (5 500 à 4 200 ans avant aujourd'hui). Il s'agit d'une tête de projectile en pierre taillée vraisemblablement utilisée pour la chasse, et peut-être occasionnellement pour la guerre. L'objet complet, dont le style est à priori associé au type « Otter Creek », présente une lame de forme triangulaire aux bords légèrement convexes. La base et la lame sont séparées par deux encoches latérales peu profondes et de forme arrondie. La base est formée par deux ailerons, qui sont peut-être le résultat d'une cassure. Le premier est de forme arrondie, voire lobée, alors que le second présente de petites retouches lui donnant un aspect plus angulaire. Le bord proximal de la base est marqué par une concavité prononcée, rappelant une large encoche. Toutefois, elle semble avoir été occasionnée par une cassure plutôt que par un aménagement intentionnel. En effet, il est possible de voir que l'intérieur de la concavité ne présente pas de retouches. L'objet, taillé de manière bifaciale, est entièrement recouvert de négatifs d'enlèvements bifaciaux. La pointe est en chert gris, dont la provenance est encore indéterminée.

La pointe triangulaire à encoches latérales est mise au jour en 1983 à la station Hector-Trudel du site de la Pointe-du-Buisson, localisé dans la municipalité de Beauharnois, en Montérégie. Le puits où l'objet est retrouvé se situe dans un contexte plus large, étant un dépotoir daté du Sylvicole moyen tardif (1 500 à 1 000 ans avant aujourd'hui). Cependant, il présente également des évidences d'occupation durant l'Archaïque post-laurentien (4 200 à 3 000 ans avant aujourd'hui). Il est donc difficile de positionner l'artéfact dans l'un ou l'autre de ces contextes archéologiques. La pointe triangulaire est conservée à Pointe-du-Buisson, au Musée québécois d'archéologie.

Trois éléments permettent de douter de l'affiliation chronoculturelle de la pointe avec le type « Otter Creek » : la petite dimension de l'objet, la concavité de la base possiblement due à une cassure plutôt qu'à un aménagement, et le fait que cette période ne soit pas vraiment représentée à la station Hector-Trudel de la Pointe-du-Buisson. Ces éléments pourraient suggérer qu'il s'agit peut-être d'un autre style de pointe qui a été retravaillé après des cassures. Ce genre de cas ambigu est assez fréquent en archéologie et cette pointe représente bien le dilemme auquel l'archéologue est souvent confronté. Il met aussi de l'avant le fait que les styles d'artéfacts peuvent avoir une certaine fluidité et ne sont pas forcément rigides. Les styles peuvent aussi parfois déborder un peu des périodes dans lesquelles la typologie tend à les confiner.

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Numérisation de la collection archéologique de référence du Québec (2016 - )
Société du musée d'archéologie et d'histoire de Montréal Pointe-à-Callière

La pointe triangulaire à encoches latérales a été sélectionnée pour la collection archéologique de référence, car elle semble représentative d'une variété de pointes caractéristique du type « Otter Creek » à encoches latérales associée à la phase Vergennes de l'Archaïque récent laurentien (5 500 à 4 200 ans avant aujourd'hui). Toutefois, son petit format ainsi que le fait que cette période ne soit pas vraiment représentée sur le site permettent de remettre en question l'association de cette pointe au type « Otter Creek ». Cette pointe est donc représentative des très nombreux artéfacts qui ressemblent à un type, mais dont certains éléments permettent de douter de leur affiliation chronoculturelle.

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