Fragment d'ébauche bifaciale

Le fragment d'ébauche bifaciale est un outil inachevé et abandonné en cours de fabrication. L'objet est associé au Sylvicole inférieur (3 000 à 2 400 ans avant aujourd'hui). Le fragment est fait d'une pierre siliceuse gris verdâtre à grain de calibre moyen, possiblement un type de quartzite. L'objet présente une longueur résiduelle de 5,4 cm, une largeur résiduelle de 3,4 cm et une épaisseur de 1,7 cm.

Haut de la page

Statut	Catégorie	Autorité	Date
Inventorié	--

Haut de la page

Le fragment d'ébauche bifaciale serait associé au Sylvicole inférieur (3 000 à 2 400 ans avant aujourd'hui, date non calibrée). Le fragment est fait d'une pierre siliceuse gris verdâtre à grain de calibre moyen, possiblement un type de quartzite, dont la provenance est encore inconnue. L'une des faces de l'objet présente une large partie de cortex beige, alors que l'autre est couverte de négatifs d'enlèvements, indiquant que cette dernière est plus travaillée que la première.

L'ébauche bifaciale est un outil de pierre taillée inachevé et abandonné en cours de fabrication, probablement en raison de la fragmentation de l'objet en cours de taille. Le fragment semble correspondre à la base de l'ébauche bifaciale, qui devait probablement être destinée à produire un biface, un couteau ou une pointe de projectile. Il est également possible que le tailleur ait conservé l'autre partie de l'ébauche afin d'en faire un autre objet.

Le fragment d'ébauche bifaciale est mis au jour en 2016 à la station de Pointe-à-Jonathan (BhFl-1n) du site de la Pointe-du-Buisson, situé dans la municipalité de Beauharnois, en Montérégie. Deux éclats de taille, mis au jour dans une fosse située à 2,5 m du lieu de la découverte de l'ébauche, correspondent à des négatifs d'enlèvements de l'objet. Comme les éclats ont pu être remontés avec l'ébauche, leur découverte permet d'établir que la fosse est contemporaine de la taille de l'ébauche bifaciale et probablement de tous les secteurs présentant des éclats de cette matière. La fosse où sont retrouvés les éclats est datée au carbone 14, indiquant une occupation remontant à l'intervalle 2 730 2 759 ans avant aujourd'hui (date calibrée), soit l'équivalent de 809 à 780 av. J. C. environ. La date médiane probable de cet objet est donc de 2 748 ans avant aujourd'hui. De plus, l'ébauche et les éclats sont retrouvés en association avec d'autres objets pouvant dater du Sylvicole inférieur (tradition Meadowood), ce qui tend à corroborer cette datation.

Contrairement à la plupart des outils lithiques retrouvés sous forme finie ou semi-finie sur le site de la Pointe-du-Buisson, cette ébauche a probablement été introduite dans un état très préliminaire, voire peut-être sous forme de matrice brute. D'ailleurs, la matière utilisée pour tailler cet outil se retrouve rarement sur le site. D'autres débris de la même matière ont été découverts dans la fosse des éclats, alors qu'aucun n'a été retrouvé dans le puits de fouille de l'ébauche. Ces éléments indiquent que l'ébauche bifaciale a été taillée sur place, près de la fosse où sont tombés les éclats et débris de la taille, et qu'une fois cassée, l'ébauche ait été rejetée plus loin, en-dehors de l'aire où elle a été initialement taillée. Ceci donne une idée du déplacement possible des objets et des individus sur le site.

Très peu de remontages d'éclats sur des outils en cours de taille ont été réalisés sur ce site, faisant de cet objet un témoin pouvant nous renseigner sur les gestes des tailleurs, les aires d'activités du site, ainsi que sur la connexion entre les différentes aires et couches de sols où les artéfacts sont retrouvés. L'ébauche est présentement conservée dans la réserve de Pointe-du-Buisson, au Musée québécois d'archéologie, à Beauharnois.

Haut de la page

Numérisation de la collection archéologique de référence du Québec (2016 - )
Société du musée d'archéologie et d'histoire de Montréal Pointe-à-Callière

Le fragment d'ébauche bifaciale a été sélectionné pour la collection archéologique de référence du Québec, car il s'agit de l'un des rares cas où il a été possible de remonter des éclats sur une ébauche bifaciale cassée en cours de fabrication. L'objet a également été choisi parce que le remontage des éclats retrouvés dans une fosse située à 2,5 m de l'ébauche a permis de relier deux aires du site de la Pointe-du-Buisson qui sont proches, mais non juxtaposées.

Haut de la page

Haut de la page

Haut de la page