Otolithes de morues
Type :
Patrimoine mobilier (Bien archéologique)
Autre(s) nom(s) :
- Otolithes de poisson
Région administrative :
- Capitale-Nationale
Municipalité :
- Québec
Date :
- 1530 – 1740 (Contexte archéologique)
- 2001 – 2013 (Intervention archéologique)
- 2011‑08 (Découverte)
Classification :
- Bien archéologique > Écofacts > Animaux
Éléments associés
Inventaires associés (1)
Description
Les otolithes de morue trouvés dans un dépôt subaquatique de l'île du Petit Mécatina sont des déchets provenant de la préparation de morues, jetés par les pêcheurs basques ou français entre le XVIe et le milieu du XVIIIe siècle. De forme ovoïde, ils sont légèrement recourbés et de couleur blanchâtre. Ils mesurent entre 1,0 cm et 1,9 cm de longueur et entre 0,6 cm et 0,9 cm de largeur.
Provenance archéologique :
- EdBt-3 > Numéro de catalogue 5558
Culture :
- Basques
Fonctions / usages :
Les otolithes de morue sont des témoins de la pêche commerciale pratiquée à l'île du Petit Mécatina par les Basques ou les Français.
Lieu de production :
- Amérique du Nord
Matériaux :
- Minéraux et inorganiques - matières premières (Calcaire)
Dimensions :
- Largeur (Mesurée / subsistant) : entre 0,6 et 0,9 centimètre(s)
- Longueur (Mesurée / subsistant) : entre 1 et 1,9 centimètre(s)
Intégrité :
Objet entier (100% de l'objet)
Nombre de biens :
18
Nombre de fragments :
1
Numéro de l'objet :
- CARQ : 15
- Numéro archéologique : EdBt-3-5558
- Numéro précédent : EdBt-3:5558
Discipline :
- Archéologie historique
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Inventorié | -- | ||
Informations historiques
Les otolithes de morue trouvés dans un dépôt subaquatique de l'île du Petit Mécatina témoignent de l'exploitation de la morue à l'île du Petit Mécatina entre le XVIe et le milieu du XVIIIe siècle. Il s'agit de petites concrétions calcaires qui se forment dans l'oreille interne des vertébrés. Ils contribuent au sens de l'équilibre.
La pêche à la morue atlantique se développe au Canada depuis le tout début du XVIe siècle. C'est à la fin du XVe siècle, en 1497, que le premier explorateur de la région, John Cabot, découvre les stocks de morue importants au large des côtes canadiennes. Les morutiers européens se mettent alors à fréquenter les Grands Bancs ainsi que le golfe du Saint-Laurent annuellement.
Il existe deux façons de préparer la morue, soit la morue verte ou la morue sèche. La morue verte est essentiellement salée et conservée humide, puis mise en barrique après le salage. Comme cette préparation peut se faire à bord du navire, il est possible de pratiquer la pêche errante sur les bancs au large de Terre-Neuve. Pour préparer la morue sèche, ou merluche, il faut étendre le poisson salé pour le faire sécher sur des plages de pierre, des surfaces rocheuses ou des supports de bois, appelés vigneaux, construits à cette fin. C'est donc une pêche sédentaire. Le séchage peut prendre plusieurs semaines et nécessite une exposition du poisson au vent, idéalement par temps ensoleillé et sec.
Les otolithes de morue sont découverts dans un dépôt subaquatique stratifié situé à l'ouest du centre du monticule de pierres de lest SP 7, à mi-chemin environ de SP 6 et de SP 7. Ils se trouvent dans une couche importante d'os de morue formant un dépôt séparé qui repose sur une couche composée de nombreux restes organiques témoignant du travail de charpentiers et de tonneliers sur le site, dont une anse de pichet et une semelle de chaussure.
Des os de poissons, de morue surtout, sont trouvés dans la plupart des dépôts subaquatiques de l'île du Petit Mécatina. La quantité d'ossements est très variable, mais, dans certains dépôts, elle dépasse 1000 fragments, ce qui indique une pêche intensive. La taille des os est aussi très variable et il est possible que l'échantillon de l'île du Petit Mécatina représente des activités de pêche sur une plus longue période, les effets de la pêche régulière se manifestant par une taille de plus en plus petite des poissons pêchés.
Les otolithes mis en évidence ici sont associés à un dépôt d'os de morue qui sont surtout de petite taille. La quantité d'os retrouvés dans le secteur concerné est importante et concentrée. Aucun autre artéfact n'a été retrouvé dans la même couche qui permettrait de la dater, mais elle repose sur une couche organique comportant une céramique basque. L'importante quantité d'os de morue semble indiquer qu'il s'agit d'une couche archéologique témoignant effectivement d'une exploitation commerciale de la morue. La taille relativement petite des os pourrait indiquer qu'il s'agit d'une exploitation plus tardive, à un moment où les stocks de morue étaient déjà affectés par une pêche intensive par les Européens. De plus, cette couche est séparée et ultérieure à une couche confirmant la présence basque sur le site. Il est possible qu'elle témoigne en fait de la pêche effectuée par des morutiers français, dont la présence est attestée à l'île du Petit Mécatina au XVIIe et au début du XVIIIe siècle.
Évaluation d'inventaire
Numérisation de la collection archéologique de référence du Québec (2016 - ) Société du musée d'archéologie et d'histoire de Montréal Pointe-à-Callière
Les otolithes de morue font partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'ils témoignent de la pêche commerciale pratiquée à l'île du Petit Mécatina. Les ossements sont trouvés dans un dépôt subaquatique stratifié.
Emplacement
Region administrative :
- Capitale-Nationale
MRC :
- Québec
Municipalité :
- Québec
Arrondissement municipal :
- Les Rivières
Adresse :
- 1825, rue Semple
Localisation informelle :
Laboratoire et Réserve d'archéologie du Québec
Code Borden
EdBt-3 |
Références
Notices bibliographiques :
- FITZHUGH, William W. The Gateways Project 2011. Land and Underwater Excavations at Hare Harbor, Mécatina. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Artic Studies Center/Smithsonian Institution, 2012. 147 p.
- FITZHUGH, William W., Anja HERZOG, Brenna MCLEOD et Sophia PERDIKARIS. « Ship to Shore: Inuit, Early Europeans, and Maritime Landscapes in the Northern Gulf of St. Lawrence ». FORD, Ben, dir. The Archaeology of Maritime Landscapes (When the Land Meets the Sea). New York, Springer, 2011, p. 99-128.