Bouée de sauvetage
Type :
Patrimoine mobilier (Oeuvre d'art / Ethno-historique)
Autre(s) nom(s) :
- bouée couronne
- buoy
- flotteur
Région administrative :
- Gaspésie--Îles-de-la-Madeleine
Date :
- 1983‑08‑17 (Vente)
- après 1994 (Exposition)
Thématique :
- Patrimoine maritime et fluvial
Classification :
- Oeuvre d'art / Bien ethno-historique > Objets de distribution et de transport > Transport nautique : équipement
Éléments associés
Inventaires associés (1)
Description
La bouée de sauvetage possède une forme circulaire munie d'un trou en son centre. Sa forme est comparable a celle d'une couronne. Le tube circulaire n'est pas tout a fait rond, il est plus du rectangle aux arrêtes très arrondis.
A quatre endroit une corde est enroulé en 7 tours serré autour de la bouée. À l'extrémité extérieur une plus grosse corde tressé se noue a chacun des quatre endroits précédant, ce qui les relie tous. Entre chaque nœud de la grosse corde se trouve un excédent qui pend dans le vide.
La bouée fut repeinte en blanc et son inscription "CENTURY / JERSEY" en bleu marine. L'altération de la peinture laisse penser que la couleur précédente était bleu pâle avec une inscription rouge.
Numéro de l'objet :
- Ancien numéro d'accession : 83.16.22
- Numéro d'accession : 1983.16.22
Dimensions :
- Diamètre extérieur (Mesurée / intégral) : 69 centimètre(s)
- Diamètre intérieur (Mesurée / intégral) : 41 centimètre(s)
- Largeur (Mesurée / intégral) : 13 centimètre(s)
Matériaux :
- Fibre
Technique de fabrication :
- Assemblé
- Noué
- Peint
- Tissé
Inscription :
h. c. . : CENTURY; b. c. . : JERSEY
Altérations :
-
• Craquelures : surface de la bouée
Il y a présense de la craquelures sur l'ensemble de la peinture de l'objet. -
• Plissement : surface de la bouée
De petite trace de plissement sont présent le long du cordage entourant la bouée. -
• Déchirure : structure de la bouée
À quelques endroits les deux couches de textiles qui recouvre l'objet . -
• Effritement : surface de la bouée
Le cordage est hautement effritable ce qui a entrainné des perte au niveau de la fibre.
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Inventorié | -- | ||
Informations historiques
Cette bouée de sauvetage faisait partie de l'équipement de sécurité nautique sur le brigantin Century. Commandé par l'entreprise de pêche Charles Robin and Company, le Century est lancé dans le chantier naval de Daniel Le Vesconte à Saint-Hélier, Île de Jersey, le 14 avril 1866. Plus de 30 ans de navigation plus tard, il s'échoue avec sa cargaison de morue séchée sur les dangereux récifs proches de Malbaie, en Gaspésie, à la suite d'une tempête le 27 octobre 1898.
La Charles Robin and Company l'avait baptisé Century pour souligner le centenaire de ses opérations commerciales en Gaspésie depuis l'arrivée de son fondateur, Charles Robin, à Paspébiac en 1766. Jaugeant 186 tonneaux, cette goélette assure le transport de la morue entre les eaux gaspésiennes et l'Amérique du Sud ou l'Europe.
Le capitaine Jersiais Amice Le Moignan commande le Century lors de son voyage inaugural qui le mène à Rio de Janeiro. Une mauvaise surprise l'attend sur son parcours. Le 5 octobre 1866, un terrible ouragan se déchaîne et démâte la goélette. Celle-ci doit retourner au chantier naval de Saint-Hélier pour des travaux de réparation avec un gréement de fortune. Le capitaine Le Moignan, malgré cette mésaventure, affectionne le Century. Comme preuve, il fait ériger sa maison à Saint-Jean, Île de Jersey, et la nomme, selon une coutume jersiaise, Century House.
Une fois réparé, le Century traverse l'Atlantique et s'intègre au circuit triangulaire du commerce de la morue. Quatre autres capitaines d'origine jersiaise se succèdent à sa barre : Syvret, Romeril, Le Ruez et Becquet. Le 27 octobre 1898, le Century ayant à son bord un équipage de neuf marins et 2900 quintaux de morue mouille l'ancre dans la baie de Malbaie et se prépare à appareiller en direction du Brésil.
Soudainement, une grosse tempête d'automne s'abat, fait déraper l'ancre et le Century se met à dériver de plus en plus vers la côte où il va se fracasser sur les dangereux rochers. Une demi-heure plus tard, le Century était mis en pièces.
Le révérend George Radley Walters, ministre anglican de Malbaie, témoigne du sauvetage des membres de l'équipage. La goélette en détresse étant proche de la rive, des résidents ont accouru pour porter secours aux victimes.
Les gens de la côte ont d'abord lancé des amarres aux rescapés pour les tirer de leur fâcheuse position. Le premier marin n'a pu saisir le câble et est tombé dans les eaux froides pour s'y noyer. Un second marin, accroché à une bouée de sauvetage depuis une trentaine de minutes, a été sauvé in extremis. Les sept autres victimes complètement épuisées ont pu regagner le rivage. Le bilan du naufrage : huit survivants, un noyé et le Century, une perte totale.
La bouée marquée « Century » a été trouvée à Pointe-Saint-Pierre.
Repeinte d'une autre couleur, elle a sans doute été réutilisée sur nouveau bateau. Plus tard, on la retrouve accrochée dans le hangar du magasin Alexander à Pointe-Saint-Pierre et y demeure pendant des décennies. À la fermeture du magasin, James Le Marquand en hérite.
Pour marquer le lien très fort entre l'Île de Jersey et le Canada, Jersey Post Office émet cinq timbres en 1978. Le « Century » of Jersey est représenté
sur le timbre de 10½ pennies. Il apparaît aussi sur une pièce d'une livre émise en 1993 pour commémorer la construction navale à Jersey au 19e siècle. La bouée de sauvetage marquée Century demeure une pièce témoin du drame vécu par l'équipage et les gens de la baie de Malbaie.
Références
Notices bibliographiques :
- FALLU, Jean-Marie. La Gaspésie. Une histoire d'appartenance, 7. Sainte-Foy, Éditions GID, 2004. 557 p.