Perle
Type :
Patrimoine mobilier (Bien archéologique)
Autre(s) nom(s) :
- Perle facettée
- Perle polygonale
- Perle tubulaire
Région administrative :
- Capitale-Nationale
Municipalité :
- Québec
Date :
- après 1500 – avant 1900 (Production)
- 1541 – 1543 (Contexte archéologique)
- 2006 (Découverte)
Période :
- Le Régime français (1534 à 1760)
Thématique :
- Patrimoine de la Nouvelle-France
Classification :
- Bien archéologique > Objets personnels > Parure
Patrimoine mobilier associé (1)
Inventaires associés (1)
Description
La perle, servant aux échanges avec les populations autochtones et à la parure des Européens (bijoux, chapelets, habillement), est fabriquée entre le XVIe et le XIXe siècle. Elle est faite d'une couche de verre de couleur bleu marine transparente. De forme tubulaire à quatre facettes, elle mesure 5,4 mm de longueur sur 5 mm de diamètre. Les coins autour du trou d'enfilage ont été meulés.
Provenance archéologique :
- CeEu-4 > Opération 18 > Sous-opération A > Lot 3 > Numéro de catalogue 32
Contexte archéologique :
- Incendie
Fonctions / usages :
Les perles de verre sont importées en Amérique du Nord par les Européens et servent surtout aux échanges avec les Autochtones. Ceux-ci les utilisent comme monnaie d'échange et comme parure pour la confection de bijoux, de vêtements (broderie) et de ceintures. En plus de ces usages, les Européens s'en servent pour la dévotion (chapelets) et la décoration des intérieurs (guirlandes, chandeliers).
Lieu de production :
- Europe
Type de fabrication :
Artisanal
Technique de fabrication :
- Étiré
- Poli
Matériaux :
- Verre - verre de couleur (Transparent bleu foncé)
Dimensions :
- Diamètre extérieur (Mesurée / subsistant) : 5 millimètre(s)
- Longueur (Mesurée / subsistant) : 5,4 millimètre(s)
Intégrité :
Objet complet (75% et plus de l'objet)
Nombre de biens :
1
Nombre de fragments :
1
Numéro de l'objet :
- CARQ : 18
- CARQ : 9
- Numéro archéologique : CeEu-4-18A3-32
Discipline :
- Archéologie historique
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Classement | Partie d'un objet patrimonial | Ministre de la Culture et des Communications | 2018-02-08 |
Statuts antérieurs
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Informations historiques
La perle de verre de type If (selon la typologie élaborée par Kidd et Kidd en 1972) est fabriquée en Europe par étirement. La technique de l'étirement nécessite la présence de deux personnes. Une première personne prend une bulle de verre à l'aide d'une canne munie d'un trou en son milieu. La bulle est soufflée et elle peut être trempée dans du verre fondu pour augmenter son volume ou pour lui ajouter d'autres couleurs. Une deuxième personne met une tige de fer à l'autre extrémité et les deux personnes tirent dans des directions opposées jusqu'à ce que le verre soit à la largeur voulue. Il est possible de torsader le tube de verre pendant l'étirement pour créer un motif. Le tube est ensuite laissé à refroidir totalement avant d'être coupé en plusieurs morceaux pour obtenir des perles.
Il est aussi possible d'utiliser des moules ou de façonner les perles sur un marbre quand elles ne sont pas encore refroidies. Pour obtenir les formes ovale et ronde, le trou des perles est rempli de sable et de charbon de bois moulu. Placées dans un récipient métallique, les perles sont chauffées en les secouant. Ensuite, elles sont nettoyées et polies dans un sac de son. Cette technique, bien qu'artisanale, permet de fabriquer plusieurs centaines de perles par jour. Le type If est produit entre le XVIe et le XIXe siècle.
Les perles de verre sont utilisées par les Européens au Québec principalement pour les échanges avec les Autochtones, eux-mêmes s'en servant comme monnaie d'échange ou comme parure (bijoux, vêtements, etc.). Les perles de verre sont également arborées par les Européens en Europe et au Québec pour la parure et pour la décoration sous forme de bijoux, de broderies, de décorations sur des chandeliers, etc.
Cette perle de verre a été découverte en 2006 lors de sondages archéologiques réalisés sur le site archéologique Cartier-Roberval. Elle a été mise au jour dans le fort d'en haut, dans une couche de sol incendié datée du milieu du XVIe siècle. Cette perle est ainsi l'une des plus anciennes perles de verre découvertes au Québec. Cinq autres perles de verre ont été découvertes sur le même site, dont trois sont identiques à celle-ci.
Dans le contexte particulier du fort de Cartier-Roberval, les six perles découvertes ont probablement été perdues par un membre de l'équipage, qui comprenait des femmes, et ne seraient pas le fruit d'un commerce ou d'un échange en raison de leur faible nombre.
Des analyses physico-chimiques ont été réalisées sur le verre de la perle en mars 2008 à l'Université McMaster de l'Ontario. Elles ont révélé que le verre est coloré avec du cobalt et qu'il présentait très peu d'arsenic, confirmant sa fabrication avant la fin du XVIe siècle.
Évaluation d'inventaire
Numérisation de la collection archéologique de référence du Québec (2016 - ) Société du musée d'archéologie et d'histoire de Montréal Pointe-à-Callière
La perle fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'elle est représentative du type If selon la typologie de Kidd et Kidd de 1972. Complète et en bon état de conservation, elle a été découverte dans le site archéologique Cartier-Roberval, occupé au milieu du XVIe siècle. Elle représente un type de perles produit du XVIe au XIXe siècle en Europe.
Emplacement
Region administrative :
- Capitale-Nationale
MRC :
- Québec
Municipalité :
- Québec
Arrondissement municipal :
- Les Rivières
Adresse :
- 1825, rue Semple
Localisation informelle :
Laboratoire et Réserve d'archéologie du Québec
Code Borden
CeEu-4 |
Références
Notices bibliographiques :
- BLET-LEMARQUAND, M., Bernard GRATUZE, R.G.V. HANCOCK et Jean-François MOREAU. « The Dating of a Sixteenth Century Settlement in the Vicinity of Quebec City (Canada) by Means of Elemental Analysis of Glass Beads Through Thermal and Fast Neutron Activation Analyses ». TURBANTI-MEMMI, Isabella, dir. Proceedings of the 37th International Symposium on Archaeometry, 13th - 16th May 2008, Siena, Italy. Berlin Heidelberg, Springer Verlag, 2011, p. 501-508.
- Commission de la Capitale Nationale du Québec. Chantier archéologique Cartier-Roberval. Interventions 2006. Promontoire du Cap Rouge (CeEu-4), Québec. Rapport de recherche archéologique [document inédit], Commission de la capitale nationale du Québec, 2008. 122 p.
- KIDD, Martha Ann et Kenneth E. KIDD. « Classification des perles de verre à l'intention des archéologues sur le terrain ». RICK, John H. Travaux d'archéologie du Service des lieux historiques nationaux, 1962-1966. Lieux historiques canadiens : cahiers d'archéologie et d'histoire, 1. Ottawa, Direction des parcs nationaux et des lieux historiques, Ministère des affaires indiennes et du Nord, 1972, p. 47-92.