Bague dite « jésuite »
Type :
Patrimoine mobilier (Bien archéologique)
Autre(s) nom(s) :
- Bague à plaque dite « jésuite »
- Bague de Jésuite
- Bague jésuite
Région administrative :
- Montréal
Municipalité :
- Montréal
Date :
- après 1600 – avant 1720 (Typologie)
- après 1723 – avant 1773 (Contexte archéologique)
- 1988 (Découverte)
Période :
- Le Régime français (1534 à 1760)
Thématique :
- Patrimoine de la Nouvelle-France
Classification :
- Bien archéologique > Objets personnels > Parure
Éléments associés
Inventaires associés (1)
Description
La bague dite « jésuite » est un objet de parure en usage entre le début du XVIIe siècle et le premier quart du XVIIIe siècle. Elle est en alliage cuivreux. L'anneau mesure 1,80 cm de diamètre intérieur. Il porte des cannelures décoratives de chaque côté de la plaque ovale. Le décor de cette plaque représente la lettre « L » suivie d'un coeur.
Provenance archéologique :
- BjFj-44 > Opération 1 > Sous-opération A > Lot 42 > Numéro de catalogue 36
Contexte archéologique :
- Cave
- Domestique
Fonctions / usages :
La bague dite « jésuite » est un objet de parure porté en Nouvelle-France à la fois par les Français et les Autochtones. Elle joue également un rôle important dans les relations franco-autochtones.
Lieu de production :
- Europe > France
Type de fabrication :
Artisanal
Technique de fabrication :
- Coulé
Matériaux :
- Métal - métaux et alliages cuivreux
Technique de décoration :
- Gravé
Représentation iconographique :
- Coeur
Inscription :
Sur la plaque : L
Dimensions :
- Diamètre intérieur, Anneau (Mesurée / subsistant) : 1,8 centimètre(s)
- Hauteur, Plaque (Mesurée / intégral) : 0,9 centimètre(s)
- Largeur, Plaque (Mesurée / intégral) : 0,8 centimètre(s)
Intégrité :
Objet complet (75% et plus de l'objet)
Nombre de biens :
1
Nombre de fragments :
1
Numéro de l'objet :
- CARQ : 13
- Numéro archéologique : BjFj-44-1A42-36
Discipline :
- Archéologie historique
Statuts
Statut | Catégorie | Autorité | Date |
---|---|---|---|
Inventorié | -- | ||
Informations historiques
La bague dite « jésuite » est un modèle de bague moulée à décor gravé importé de France. Ce modèle de bague aurait été fabriqué dans le Poitou et embarqué à La Rochelle, un port commercial particulièrement actif dans l'approvisionnement du Canada entre 1630 et 1720, environ.
Le moulage consiste à mettre en forme le métal en fusion en le coulant dans un moule. Aux XVIIe et XVIIIe siècles, les bijoutiers utilisent de nombreuses techniques de moulage pour confectionner des parures en métaux précieux et semi-précieux, notamment la fonte à la cire perdue, la fonte dans des moules réutilisables et la fonte à l'os de seiche.
La technique de décoration utilisée est la gravure. Celle-ci consiste à entamer la surface du métal à l'aide d'un outil tranchant, comme un burin ou une pointe-sèche.
Le décor de cet artéfact, connu sous le nom de « L-coeur », possède une connotation sentimentale. Il s'agit en fait d'un rébus signifiant « mon coeur est à elle ». Dans la société française des XVIIIe et XIXe siècles, les hommes portent ce type de bague lors de leurs fiançailles. Ces bagues sont également offertes comme cadeaux galants pendant les fréquentations ou échangées en guise de promesse de mariage au moment des accordailles. À l'époque des premiers contacts avec les Européens, plusieurs nations autochtones du nord-est américain considèrent le coeur comme le siège de la vie et du courage. Les parures décorées de ce motif sont très appréciées : elles permettent vraisemblablement d'accroître la force d'un individu ou d'évoquer sa bravoure. Il s'agit de l'un des décors les plus répandus sur les bagues à plaque dites « jésuites » découvertes en Amérique du Nord.
En Nouvelle-France, la bague dite « jésuite » est un objet de parure portée à la fois par les Français et les Autochtones. Ce type de bague joue également un rôle important dans les relations franco-autochtones.
Cette bague est mise au jour en 1988 sur le site de la place Jacques-Cartier, dans le Vieux-Montréal. Elle provient d'une couche de sol témoignant de l'occupation de la cave du deuxième château de Vaudreuil (environ 1723-1726 à environ 1773) et de travaux de réfection réalisés lors de sa conversion en Petit Séminaire par les Sulpiciens (vers 1773). L'établissement d'enseignement est ensuite connu sous le nom de Collège Saint-Raphaël (1773-1803). La bague dite « jésuite » fait son apparition sur les sites archéologiques nord-américains dès le début du XVIIe siècle, peut-être même avant, et perdure jusque vers 1720.
Évaluation d'inventaire
Numérisation de la collection archéologique de référence du Québec (2016 - ) Société du musée d'archéologie et d'histoire de Montréal Pointe-à-Callière
La bague dite « jésuite » fait partie de la collection archéologique de référence du Québec parce qu'elle est représentative du type stylistique « L-coeur ». Elle a aussi été choisie en raison de son contexte archéologique de découverte sur un site domestique, ce qui tend à démontrer que les Français établis au Canada portent eux aussi cette parure à connotation sentimentale.
Emplacement
Region administrative :
- Montréal
MRC :
- Montréal
Municipalité :
- Montréal
Arrondissement municipal :
- Le Sud-Ouest
Adresse :
- 333, rue Peel
Localisation informelle :
Réserve des collections archéologiques de la Ville de Montréal
Code Borden
BjFj-44 |
Références
Notices bibliographiques :
- MERCIER, Caroline. Bijoux de pacotille ou objets de piété? : les bagues dites « jésuites » revisitées à partir des collections archéologiques du Québec. Cahiers d'archéologie du CÉLAT, 34. Québec, Célat, 2012. 234 p.